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« VIVA L’OPÉRA » : LE CLASSIQUE 4 – ANTONIO SALIERI

Antonio Salieri (1750 -1825)

Á cause d’une nouvelle de Pouchkine reprise au théâtre par Peter Shaffer dont Miloš Forman tira un film, l’accusation d’empoisonnement de Mozart par Salieri a la vie dure ! Antonio Salieri musicien italien né à Legnago en 1750 et mort à Vienne en 1825 était un puissant personnage à la cour de Vienne et avait un énorme succès, alors que Mozart avait peu de succès. Les rapports de Constance Mozart à la mort de son mari – Salieri était présent à l’enterrement – pour faire donner une éducation musicale à son fils par le compositeur, ou comment ce dernier a fait connaître la musique de Mozart dont il avait reconnu le véritable génie prouvent le contraire de ces soupçons !

D’autres faits en contradiction avec la légende : Le livret de Cosi fan tutte écrit par Lorenzo Da Ponte sur commande de Joseph II a tout d’abord été proposé à Salieri, qui en composa quelques numéros, avant de devoir abandonner (sans doute avait-il trop de travail). Ce fut finalement Mozart qui composa l’œuvre. Il en va de même de la composition de La Clemenza di Tito proposée préalablement à Salieri qui recommanda Mozart. Salieri félicita Mozart pour La Flûte Enchantée après avoir assisté à une représentation. Quant à la fameuse commande du Requiem il s’agit de son ami Michael Puchberg qui agissait pour le compte du comte Franz de Walsegg ce dernier souhaitait honorer la mémoire de son épouse. Mozart mourut épuisé, très malade, abandonné et ruiné par ses excès. Le médecin appelé lors de son décès a fait état d’une fièvre miliaire expliquant son obésité.

Quelque peu oublié, Salieri retrouve aujourd’hui sa place comme compositeur important du XVIIIème siècle. Il a composé près de 350 œuvres dont de nombreux opéras.

Les Danaïdes à l’origine, Calzabigi avait écrit le livret pour Christoph Willibald Gluck, mais le compositeur, après un AVC, fut incapable de répondre à la demande de l’Opéra et offrit à Salieri de reprendre la composition. Le succès des Danaïdes établit définitivement la réputation de Salieri.

©DR

L’intrigue de l’opéra est basée sur la tragédie grecque et s’articule autour des actions des personnages mythologiques de Danaos et Hypermnestra.

Danaüs et ses filles, les Danaïdes, font vœux de fidélité aux fils de leur ennemi Édyptos le défunt frère de Danaüs, qui se trouve remplacé par son fils aîné Lyncée. Lui et ses frères sont d’accord pour épouser chacun une des Danaïdes. Danaüs ordonne à ses filles de se venger en tuant leurs maris pendant leur nuit de noces. Hypermnestre, femme de Lyncée de qui elle est amoureuse, est la seule à refuser d’obéir à l’ordre du père. Danaüs lui révèle la prophétie : il sera lui-même assassiné, si elle ne parvient pas à satisfaire son désir de vengeance. Après la cérémonie de mariage, Hypermnestre parvient à s’échapper avec Lyncée, lorsque ses frères sont tués. Danaüs est furieux quand les nouvelles de l’évasion de Lyncée lui parviennent, mais il est distrait de sa colère lorsque Lyncée prend d’assaut la ville, tuant toutes les Danaïdes à l’exception d’Hypermnestre et brûle le palais jusqu’au sol. Les Danaïdes sont envoyés à Hadès avec leur père, enchaîné à un rocher, ses entrailles déchirées par un vautour. Les Furies lui promettent une souffrance éternelle.

Les Danaïdes livret de François Bailli du Roullet et de Théodore de Tchoudi crée en 1784 a été donné en 2013 à l’Opéra Royal de Versailles avec Les Talents Lyriques sous la direction de Christophe Rousset.   Hypermnestre : Judith Van Wanroij, Danaüs: Tassis Christoyannis, Lyncée : Philippe Talbot, Plancippe: Katia Velletaz, Pélague : Thomas Doliè, le Chœur  de musique baroque de Versailles.

 

Avec Tarare Salieri a le goût de l’exotisme et nous transporte, à la manière de Mozart dans L’Enlèvement au Sérail, dans un orient fantasmé à travers les lunettes de la philosophie prérévolutionnaire des Lumières. Le capitaine Tarare s’introduit chez le sultan Atar afin de délivrer sa bien-aimée, l’esclave Astasie. Sous la trame amoureuse, Beaumarchais met en scène, en 1787, la révolte du peuple contre le pouvoir tyrannique du sultan ! Comment a-t-il pu échapper à la censure? L’Opéra a été plusieurs fois remanié selon les pouvoirs en place !

Tarare, la version française, sur l’unique livret de Beaumarchais date de 1787, celle de Vienne est en italien sur un texte de Da Ponte et date de 1788. Il a été joué 128 fois jusqu’en 1825. Il est reconnu aujourd’hui reconnu comme un opéra d’une grande qualité musicale.

La première reprise a eu lieu en 1988 au Festival de Schwetzinger. Jean-Claude Malgloire dirige les solistes du Deutsche Händel. La mise en scène est de Claus Viller. Les chanteurs étaient les stars du moment. Tarare : Howard Crook, Atar : Jean-Philippe Lafont, Spinette : Anna Caleb, Calpigi : Eberhard Lorenz, Altamort : Hannu Niemelä, Artenee :Nicolas Rivenq, Urson :Jean-François Gardeil, Asasie : Zehava Gal, Le génie du feu :Klaus Kirchner, La nature : Gabriele Rossmanith

 

Bonus : un air de Europa Riconosciuta (1778) – «Numi, respire…Ah, lo sento» Diana Damrau sous la direction de Jérémie Rhorer avec Le Cercle de L’Harmonie !

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