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« VIVA L’OPÉRA » : VIVA VERDI 13 – AÏDA

Giuseppe VERDI – AÏDA

Le canal de Suez est dans l’actualité aujourd’hui, alors allons y avec cet opéra, un des plus célèbres de Verdi.

« Mais, si ce malheureux opéra devait quand même voir le jour, pour l’amour du ciel, pas de réclames, pas ces chichis qui sont pour moi une humiliation suprêmement humiliante.

Napoléon III qui a soutenu plus ou moins la guerre d’indépendance de l’Italie a capitulé il y a à peine un an. La guerre franco-prussienne eut pour conséquence indirecte l’achèvement de l’unité italienne. Pendant le Second Empire les troupes françaises protégeaient la ville de Rome qui restait ainsi sous la souveraineté pontificale. Après l’évacuation des troupes françaises du fait de la guerre avec la Prusse, Rome fut annexée le 20 septembre 1870 par l’Italie. La loi des garanties sanctionne la fin du pouvoir temporel du pape en mai 1871 et Rome est officiellement proclamée capitale d’Italie en juillet. Le Pape cessa d’être un souverain temporel jusqu’à la signature des Accords de Latran de 1929 qui lui accordèrent la souveraineté sur la cité du Vatican.

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La vie de Verdi ces dernières années avait été douloureuse : la disparition de son librettiste Piave, celle de Barezzi son beau-père et mécène des premières heures, ses conflits avec son très proche ami, chef d’orchestre, compositeur Angelo Mariani, sa relation avec la cantatrice Teresa Stolz compagne de Mariani et donc ses problèmes de couple avec sa femme Giuseppina, mais il retrouva la passion de composer avec le synopsis fourni par l’égyptologue Auguste Mariette qui dirige les fouilles à Thèbes.

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Commandé par le khédive égyptien, Ismaïl Pacha pour les fêtes d’inauguration du canal de Suez, Aïda a été représenté pour la première fois au nouvel opéra du Caire construit pour l’occasion. Le théâtre avait été inauguré le 1er novembre 1869, par une représentation de Rigoletto et le canal le 17 novembre suivant. Prévue pour janvier 1871, la création d’Aïda fut retardée jusqu’au 24 décembre en raison du siège de Paris où Mariette se trouvait bloqué avec les décors et les costumes. L’archéologue Mariette suivi de près le travail de mise en scène, afin que le spectacle fût conforme à ce qu’on savait de l’ancienne Égypte. Craignant un échec, il retira son nom avant la première.

Aida (Aïda en Français) est un opéra en quatre actes sur un livret d’Antonio Ghislanzoni d’après une intrigue d’Auguste Mariette créé le 24 décembre 1871 à l’Opéra khédival du Caire.

Aïda eut énormément succès lors de sa première au Caire le 24 décembre 1871. N’ayant pas assisté à cette première, Verdi ne fut pas satisfait par ce succès car la salle n’était composée que de dignitaires invités, d’hommes politiques et de critiques, mais aucun membre du grand public. Il a donc considéré la première européenne, à la Scala de Milan, le 8 février 1872, comme la véritable création de son œuvre. Malgré la démesure scénique, Aïda est un opéra intimiste. Les détracteurs le mirent en concurrence avec le nouvel opéra de Wagner Lohengrin qui triompha à Bologne puis à Florence. Verdi supplia Ricordi de ne faire aucune publicité avant la première de Aïda et déclara prêt à jeter au feu la partition ! : « Oh, tout ce que j’ai vu à Bologne et ce que j’entends maintenant à Florence me soulève le cœur ! Non, non… je ne veux pas de Lohengrinades. Plutôt le feu !! Si cet opéra doit vivre, pour l’amour du ciel pas de réclame (en Français), pas de manœuvres préparatoires qui pour moi constituent la plus humiliante des humiliations »

Le rôle d’Aïda avait été écrit pour Teresa Stolz, la maîtresse du maître, qui l’interpréta à Milan. L’opéra fit un triomphe à la Scala. Verdi fut rappelé 37 fois et reçu une baguette d’ivoire ornée d’une étoile de diamant. Il enregistra des recettes record dans toute l’Italie. Il avait surtout remporté une victoire face à Wagner dont le succès bolonais était relativisé. Verdi régnait de nouveau en maître sur la scène lyrique italienne !

ARGUMENT : L’opéra, se situe à Memphis et à Thèbes au temps des pharaons. Il met en scène l’intrigue amoureuse entre une esclave éthiopienne (Aïda) et un officier égyptien (Radamès), contrariée par le conflit armé opposant leurs deux peuples. Le grand-prêtre Ramphis confie au jeune capitaine Radamès que l’armée éthiopienne s’apprête à envahir la vallée du Nil et à menacer Thèbes. Resté seul, Radamès rêve de vaincre l’agresseur. Il pourra ainsi demander, en récompense, Aïda, l’esclave éthiopienne d’Amneris, fille du pharaon, qu’il aime secrètement. Il ignore que celle-ci est la fille du roi d’Éthiopie, Amonasro. Éprise de Radamès, Amneris, devant le trouble d’Aïda à la vue de Radamès, devine, jalouse, le sentiment qui existe entre les deux jeunes gens. Un messager apporte une terrible nouvelle : la ville sacrée de Thèbes est menacée par l’armée éthiopienne, commandée par le redoutable Amonasro. Conformément au choix de la déesse Isis, le pharaon désigne Radamès pour diriger l’armée égyptienne. Radamès a vaincu les Éthiopiens. Voulant savoir si son esclave aime Radamès, Amneris lui annonce brutalement la mort de ce dernier. Le désespoir d’Aïda est éloquent. Le Roi rend hommage au sauveur de la patrie et s’engage à exaucer ses désirs. Radamès demande la libération des prisonniers. Aïda reconnaît son père parmi les captifs. À mi-voix, Amonasro lui ordonne de ne pas le trahir. Malgré la mise en garde de Ramphis, le Roi gracie les captifs et accorde la main de sa fille au chef victorieux. Radamès et Aïda sont désespérés, tandis qu’Amonasro rumine sa vengeance. Amonasro essaie de convaincre sa fille d’utiliser son emprise sur Radamès pour que celui-ci lui révèle la route suivie par son armée.Tombant dans le piège organisé par Aïda sous la contrainte de son père, Radamès indique que les troupes égyptiennes passeront par les gorges de Napata. Sortant de sa cachette, Amonasro révèle sa véritable identité à un Radamès anéanti par l’effroyable erreur qu’il vient de commettre. Amneris qui, elle aussi, a surpris la conversation, fait irruption avec les prêtres et accuse Radamès de trahison. Amonasro se précipite pour la poignarder, mais Radamès l’en empêche et couvre la fuite d’Aïda et de son père. Amneris craint pour la vie de Radamès. Elle l’aime toujours malgré sa trahison et lui promet d’obtenir sa grâce s’il s’engage à ne plus jamais revoir Aïda. Radamès ayant refusé est conduit dans le souterrain où il sera jugé par les prêtres pour trahison. Il est condamné à périr emmuré vivant dans la crypte, châtiment réservé aux traîtres. Radamès dans sa tombe se lamente sur son sort. Son attention est soudain attirée par un gémissement. Il découvre que c’est Aïda, qui s’est introduite secrètement dans la crypte pour y mourir avec lui.

San Francisco Opéra, 1981. Margaret Price : Aïda, Luciano Pavarotti : Radames, Stefania Tocsyska : Amnéris, Simon Estes : Amonasro, Kurt Rydl : Ramfis, Kevin Langan : Le Roi d’Égypte, Suzan Quittmeyer : Prêtresse, Colenton Freeman : Messager, Chœur et Orchestre de l’Opéra de San Francisco sous la direction de Garcia Navarro, mise en scène Sam Wanamaker.

Un Bonus : Jon Vickers le plus grand des Radamès !

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