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« VIVA L’OPÉRA » : VIVA VERDI 7 – IL TROVATORE

Il TROVATORE (LE TROUVÈRE)

30 juin 1851, la mère de Verdi meurt ! On peut imaginer la peine du compositeur et aussi ses remords, d’avoir chassé ses parents de San’Agata pour s’y installer avec sa maîtresse Giuseppina Strepponi – une diva qui aida le jeune compositeur, sans le sou, mais qui avait déjà beaucoup de talent. Elle créa le rôle d’Abigaille dans Nabucco. Ce fut un succès avec 57 représentations successives. Mais Giuseppina produisit trop d’effort dans ce répertoire de grand soprano verdien inadapté à sa voix fragile. Elle renonça à la scène en 1846. Elle avait à peine 30 ans. Elle s’installa à Paris comme professeur et Verdi la rejoignit l’année suivante.

Les cancans sur ce couple illégitime battaient leur plein…Verdi répondit à son beau-père du fait de ces commérages et de son attitude :… « Chez moi vit une femme libre, indépendante, aimant, comme moi, la vie solitaire, ayant une fortune qui la met à l’abris du besoin. Ni elle ni moi ne devons rendre compte à personne de nos actions. Mais, d’ailleurs qui connait les rapports qui existent entre nous ? Et quels sont nos liens ? Qui sait si elle est, ou non, ma femme ? Et dans ce cas, qui connaît les motifs particuliers, les raisons qui font que nous en taisons la publication ? Qui a le droit de dire si c’est un bien ou un mal ? ….Par ce long bavardage, j’ai seulement voulu dire que je réclame ma liberté d’action, car tous les hommes y ont droit et parce que ma nature répugne à faire comme les autres. Vous qui êtes, au fond, si juste, qui avez tant de cœur, ne vous laissez pas influencer… » Leurs relations s’arrangeront, mais c’était dit ! Ce n’est que le 29 août 1859 que le couple se maria ! Mi-mars 1852, de retour de Paris où il avait assisté au succès de la pièce de Dumas, La Dame aux Camélias, dont il avait envie d’en faire un opéra, il s’apprêtait à terminer son nouvel opéra, Il Trovatore.

On ne sait pas pourquoi il s’est intéressé à la pièce d’Antonio García Gutiérrez. En 1836, El Trovador, la seule pièce de cet auteur, connu avant tout pour ses traductions, remporta en Espagne un succès aussi immense que soudain. Verdi l’apprit et décida d’acheter un dictionnaire d’espagnol pour pouvoir en lire le texte avant même qu’elle ne soit adaptée pour un théâtre italien, ou même traduite. Il était à la recherche d’idées depuis l’achèvement de Luisa Miller en 1849, et c’est avec résolution qu’il choisit le drame de Gutiérrez pour sujet de son nouvel opéra. Il pria son librettiste Salvatore Cammarano – trop lent, selon lui – de se hâter. En avril 1852 il avait proposé à son auteur de laisser tomber s’il n’aimait pas le sujet ignorant que la lenteur de son collaborateur était due à la maladie dont il mourra en 1852. C’est un jeune poète, Leone Emanuele Bardare, ami du défunt, qui termina le projet. C’est à Rome que Verdi, laissant Giuseppina à Livourne, s’installa à l’Hôtel Europa pour terminer l’orchestration du Il Trovatore et la composition de La Traviata..

IL TROVATORE (Le Trouvère) est un opéra en quatre actes sur un livret Salvatore Cammarano et Leone Emanuele Bardare d’après le drame espagnol El Trovador (1836) d’Antonio Garcia Gutiérrez.. Il fut créé au Teatro Apollo de Rome le 19 janvier 1853. L’immense popularité de l’opéra, avec quelque deux cent vingt-neuf productions à travers le monde au cours des trois années suivant la création, est illustrée par le fait qu’à Naples, par exemple, l’opéra dans ses trois premières années, a été onze fois mis en scène dans six théâtres et que les représentations ont totalisé cent quatre-vingt-dix séances !.

Argument :

Dans l’Espagne du Moyen Âge, la gitane Azucena a enlevé le fils du comte de Luna pour venger sa mère, que le vieux comte avait envoyée au bûcher. Elle l’a élevé comme son propre fils, sous le nom de Manrico. Au service d’Urgel et banni par le roi d’Aragon, Manrico tombe amoureux de Leonora, dame d’honneur de la reine. Bravant le danger, il essaie de la rencontrer au palais de l’Aljaferia, à Saragosse, sous le costume d’un trouvère ; mais il se heurte à un rival en la personne du jeune comte de Luna, qui a à peu près son âge. Se rencontrant dans le jardin, en présence du Comte qui les épiait, Leonora et Manrico sont victimes d’un quiproquo. Les deux hommes ressortent pour se battre en duel. Devant le feu de camp des gitans, en Biscaye, Azucena revit avec horreur, le supplice de sa mère, brûlée vive sur ordre du vieux comte de Luna, et elle avoue l’échec de sa vengeance. En proie à un égarement subit, c’est son propre enfant qu’elle a jeté dans les restes du bûcher fumant. Elle fait jurer à Manrico qu’il vengera enfin sa mère, et sa grand-mère. Il obéit mais quand il émet des doutes sur sa propre origine, elle le rassure brièvement. Un messager vient annoncer à Manrico que Leonora, croyant qu’il a été tué par le comte, veut se faire religieuse. Il se précipite pour l’en empêcher et arrive à temps à la porte du couvent, où le comte se préparait à enlever Leonora.  Manrico convainc sans peine Leonora de le suivre. À la frontière de l’Aragon, à l’intérieur de la forteresse de Castellor, prise par Urgel mais assiégée par le Comte de Luna, on prépare le mariage de Manrico et de Leonora. Au moment où leur union va être scellée, un messager vient annoncer qu’Azucena a été interpellée par le Comte, et qu’elle est condamnée au bûcher, pour crime d’enlèvement. La cérémonie du mariage est interrompue. Manrico se précipite pour délivrer sa mère mais il est fait prisonnier à son tour. Il est enfermé avec sa mère au donjon du palais de l’Aljaferia. Revenue discrètement au palais, Leonora propose au comte de l’épouser, à condition qu’il libère Manrico. Avant d’annoncer elle-même à Manrico qu’il peut partir, elle absorbe le poison qui lui permettra d’échapper à l’odieux mariage. Au mépris de son serment, Luna, dépité, donne l’ordre d’exécuter le proscrit, sous les yeux de sa mère. Satisfaite, Azucena annonce alors au comte de Luna qu’il vient de mettre à mort son propre frère.

Opéra de Vienne 1978 – Manrico: Placido Domingo, Leonora: Katia Kabaiwanska, Comte de Luna :  Piero Cappuccilli, Azucena: Fiorenza Cossotto, Ferrando : José Van Dam, Ines : Maria Venuti, Ruiz : Heinz Zednik, Orchestre et Chœur  de l’Opéra de Vienne, direction Herbert von Karajan, mise en scène: Herbert von Karajan

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