Un film de Sarah Polley avec Rooney Mara, Claire Foy, Jessie Buckley, Frances McDormand
sortie le 8 mars 2013
L’HISTOIRE
Un groupe de femmes dans une colonie religieuse isolée lutte pour concilier leur foi avec une série d’agressions sexuelles commises par les hommes de la colonie
L’AVIS
Women Talking est tiré du roman du même nom, traduit en français en 2019 sous le titre Ce Qu’elles disent, de Miriam Toes. Elle s’est inspirée d’événements qui se sont déroulés dans une communauté mennonite bolivienne en 2011. L’actrice Frances McDormand en a acquis les droits d’adaptation et a proposé à Dede Garner, de la société Plan B, de produire le film avec elle. « J’ai trouvé qu’il invitait à réfléchir de façon surprenante et nuancée, et qu’il alimentait la conversation que j’entretenais au sein de ma communauté. C’était un débat teinté d’humour, d’espoir et d’une possibilité d’avenir, et ça m’intéressait… J’adore le rôle de Janz, d’un point de vue dramaturgique. Elle est là pour rappeler aux spectateurs qu’il y a d’autres femmes, à l’extérieur du grenier à foin, qui ne souhaitent pas ou ont peur de partir.» Dans son adaptation Sarah Polley a cherché à rendre intemporelle et universelle, cette histoire qui illustre de manière singulière et édifiante les violences faites aux femmes, réduites à l’analphabétisme, dans un contexte patriarcal, symbolique de l’ensemble de l’organisation sociale humaine. Un film féministe donc, pratiquement en huis clos, dans une grange, à l’abris des regards des hommes. Des femmes de différentes générations, doivent décider de leur avenir et de celui de leurs enfants. Vont-elles rester et se battre ou partir loin de leur communauté ? Le suspens reste entier jusqu’aux derniers plans. Filmé en noir et blanc, comme une pièce de théâtre, Women Talking fait penser au film Les Socières de Salem adapté de la pièce d’Arthur Miller. Les actrices sont toutes captivantes et le rôle que s’est donné McDormand est étonnant…Il n’y a aucun romantisme dans Women Talking, et dans la forme et dans le jeu ; le film est assez froid, il fait réfléchir plus qu’il nous émeut et c’est peut-être sa force. Un vrai combat de femmes, sans discours superflus !
