Un film de Tomas Gutierrez Alea avec Salvador Wood, Silvia Planas, Manuel Estanillo
sortie le 7 septembre 2022
L’HISTOIRE
Un ouvrier cubain émérite, meurt broyé par sa machine à fabriquer des bustes mortuaires. Selon ses vœux, on l’enterre avec son livret de travail. Malheureusement, sa veuve, pour recevoir sa pension est obligée de fournir ce fameux livret. Le neveu du défunt entreprend alors les démarches nécessaires pour le récupérer…..
L’AVIS
« La plupart des bureaucrates ne se sentent pas visés ni même concernés. Au mieux, ils y découvrent le portrait du voisin, pas le leur. Fidel Castro a vu mon film, lui aussi. Il s’est beaucoup amusé, m’a-t-on dit..» ainsi s’exprimait Tomas Gutierrez Alea à propos de son film. Sortie en 1966, le parti pris d’Alea sous couvert d’une comédie burlesque, même surréaliste (dans les rêves), lui permet de faire une critique acide de la bureaucratie cubaine – une action gouvernementale avait lieu à cette époque à Cuba – Son film est donc éminemment politique. Tomas Gutierrez Alea a toujours su analyser avec discernement les contradictions du régime castriste, même s’il l’approuvait – voir son film Mémoires du Sous-Développement – .
Dès le début du film on est dans un climat buñuelien dont le paroxysme est une bagarre au cimetière digne d’Entr’acte de René Clair. La Mort d’Un Bureaucrate flirte avec le cinéma de Laurel et Hardy, Buster Keaton et même jusqu’à faire un hommage à Mélies, Totó ou Belanga ! Hilarant ! Tomas Gutierrez Alea est le réalisateur de ce chef d’œuvre qu’est Fraise et Chocolat. La Mort d’Un Bureaucrate voilà du cinéma vivifiant digne de notre Courteline…Ce film est toujours d’actualité dans notre cher hexagone (essayez d’avoir une carte d’identité, un passeport etc etc…). On voit toujours la paille dans l’œil du voisin mais pas la poutre dans le sien ! À méditer en allant le voir ou le revoir !
