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« Aix en Provence, Cour de l’Archevêché » : Enfin Giacomo Puccini à Aix !

Cour de l’Archevêché, Aix en Provence, TOSCA de Giacomo Puccini,  le 17 juillet 2019

Angel Blue, Floria Tosca

Joseph Calleja, Mario Cavaradossi

Alexey Markov, Scarpia

Simon Shibambu, Cesare Angelotti

Michael Smallwood, Spoletta

Leonardo Galeazzi, Sagrestano

Christophe Honoré, Metteur en scène

Orchestre de l’Opéra de Lyon

Daniele Rustioni direction

Ce 17 juillet au festival d’Aix en Provence, une magnifique Tosca. Magnifique parce que, pour une fois la mise en scène de Christophe Honoré n’essaie pas de détourner l’argument et l’âme de l’opéra mais au contraire d’exalter cette œuvre qui pourrait sembler dans d’autres circonstances un peu poussiéreuse. Il la dédouble dans le temps, celui des divas d’une autre époque et celui des nouvelles chanteuses. Ces deux époques se côtoient sur scène sans se narguer. Catherine Malfitano qui chanta sur les grandes scènes du monde dans les années 70 et Angel Blue, à la voix d’or, déambulent sur le plateau. Sans jamais nuire à la partition, les deux époques se confrontent et grâce à des images filmées en direct, elles se complètent en déroulant le passé en même temps que le présent.

Nous regardons le film d’une réalité double qui se construit devant nos yeux, une espèce de film hollywoodien qui raconte le passé d’une diva abandonnée par sa voix et le présent d’une chanteuse qui découvre et interprète le rôle de Tosca.

Pendant qu’Angel Blue chante un Vissi d’Arte d’anthologie, défilent des images d’archives de Callas, Crespin, Kabaivanska, Tebaldi, Malfitano , comme si nous assistions à un divin play back.

Au dernier acte, l’orchestre a quitté la fosse pour le plateau et la diva du passé mime l’action, tantôt scrutant une maquette du château de Saint Ange, tantôt caressant le visage de certains musiciens, tantôt s’ébattant jusque dans les cintres pendant que le drame de l’opéra se dénoue sur l’avant-scène.

Si le spectacle comble le regard par une perfection des décors et des actions, la musique n’est pas en reste ; les voix d’hommes sont remarquables : Mario, le ténor Joseph Calleja a un timbre puissant, Scarpia le baryton Alexey Markov, excelle dans le rôle de ce personnage infâme.

Daniele Rustioni dirige un orchestre de l’Opéra de Lyon aux cuivres puissants et à la sonorité impeccable qui galvanise la partition.

Et cette Tosca qui semble d’un autre temps reconnaît soudain sa décadence mais la sublime au point que seule la beauté de l’œuvre débarrassée de ses poncifs nous réconcilie avec la perfection du chant, de la musique et de la mise en scène.

Il aura fallu attendre l’édition 2019 du festival d’Aix-en-Provence pour qu’une œuvre de Giacomo Puccini y soit présentée.

Vive Puccini !

© photos DR

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