UA-159350346-1

« AMARE AMARO » : ET LES DIEUX DANS TOUT CELA!

Amare Amaro

Un film de Julien Paolini avec Syrus Shahidi, Virginia Perroni, Celeste Casciaro, Tony Sperandeo, Fosco Perinti..

Sortie le 19 février 2020

L’HISTOIRE

Gaetano, jeune homme taciturne, vit au chevet de son père dont il gère seul la boulangerie. Malgré le succès de ses baguettes, le jeune français né de mère sicilienne n’a jamais été intégré par la communauté du petit village sicilien. Lorsque son frère aîné, truand notoire, décède au cours d’un crime vengeur qu’il provoque en causant la mort de deux personnes, Gaetano choisit d’assumer ses responsabilités familiales et de l’enterrer près de sa mère. Mais sur l’île, le poids de la tradition est omniprésent. La maire, Enza, fait régner la loi comme une baronne de la pègre. D’après la tradition les gens de mauvaise nature ne peuvent être enterrés près des honnêtes gens. Elle refuse l’accès au corps à Gaetano. Un différend envenimé par l’amour fou qu’éprouve Anna, la fille d’Enza, pour Gaetano. Embrassant sa cause, elle encourage son petit-ami à aller au bout de sa mission, quitte à se mettre en danger lui et les siens.

L’AVIS

Antigone est un drame terriblement d’actualité et a servi depuis Sophocle à de nombreuses adaptations. Ici, même si au premier abord on ne le sent pas, petit à petit le mythe revient à l’esprit. Qu’importe si on ne s’en aperçoit pas. La tragédie que raconte dans son premier film Julien Paolini est si bien construite que l’on est happé par sa mise en scène ; ses personnages sont formidablement interprétés : Syrus Shahidi – Gaetano – est beau et terriblement tragique, Virginia Perroni, Anna, est l’amante absolue, désirable, perdue, en révolte, elle est la fille de la Maire, Celeste Casciaro, Enza, bouleversante, entière, exécrable, qui représente l’ordre, l’état, le fascisme (la mafia ? On est en Sicile), elle est soutenue moyennement, mais obligé d’accepter, par le grand acteur d’origine sicilienne, Tony Sperandeo, le flic, angoissé, désespéré. Le décor, la lumière, les seconds couteaux, tout participe pour faire d’Amare Amaro un grand film. La bande son du film signée de Pasquale Filastò  accompagne le film de manière intelligente et constructive. Paolini dans ce film, dans la grande tradition des films noirs, nous parle, comme Sophocle, de la nécessité de la société d’accepter ce qui la dépasse, que l’homme porte en lui le mal et que l’intrus doit accepter la loi (divine ?) qui écrasera tout le monde. Amare Amaro raconte d’une manière brillante la nature effrayante, terrible, de l’être humain qui aujourd’hui on le sait…ou pas, qu’il n’est plus un jeu pour les dieux ! Une tragédie à voir, à revoir, très moderne dans sa structure, qui fait réfléchir, si on le veut, sur nous tout simplement !

 

 

Articles similaires

Laisser un commentaire