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« ARCHIVES NATIONALES » : QUATRE GARÇONS DANS LE (S) VENT(S) !

Cour d’honneur de l’hôtel de Soubise, 60 rue des Francs-Bourgeois, 75013 Paris

Samedi 16 juillet 16h30                                                                                                                                                                   Quel lieu magique pour ces quatre jeunes gens pour faire résonner leur trombone : un hôtel particulier du XIIIème siècle ! Il a eu des hôtes aussi célèbres que les Clisson, Lancastre, de Guise, Rohan et Soubise (d’où le nom aujourd’hui). Chacun a modifié l’aspect de ce joyaux architectural jusqu’au XVIIIème siècle. Affecté aux Archives Nationales il a pu être protégé des désirs fous d’un célèbre Président de la République pour le transformer en un Musée de l’Histoire de France à la sauce Astérix et Obélix. Laissez aux historiens s’occuper de l’histoire avez répondu en son temps Pierre Nora à ce monarque de notre chère cinquième république… Marc-Antoine Charpentier, François Joseph Gossec, le chevalier de Saint-Georges ont fait souvent résonner la musique dans ce lieu chargé d’histoire. Souvenons-nous des symphonies dites parisiennes, une commande pour le Concert des Amateurs à Joseph Haydn.

Donc, Raphaël Lèbre, Robinson Julien-Laferriere, Simon Prieur-Blanc, Léonard de la Serviere, ont fait un bel hommage à ce centre historique de Paris et à tout l’amour qu’ils portent à la capitale de la France en appelant leur groupe le Lutetia Trombone Quartet et en faisant résonner des chansons éternelles dans le cœur des parisiens, celles de Charles Trenet et de la plus célèbre représentante des faubourgs, Édith Piaf ! Mais avant de faire chavirer le public avec La Vie en Rose ou Douce France, ces quatre copains qui se sont rencontrés au conservatoire de la rue de Madrid, ont commencé leur concert sous un soleil accablant avec un répertoire plus classique. Une mise en bouche, plutôt en lèvres avec Una Noche en Granada (1943) d’Emiliio Cebrian, débuta ce concert très éclectique. Le souffle était là, le vent aussi ! En 1812 Beethoven a écrit une œuvre pour quatre trombones, Drei Equali, titre aux consonnances médiévales. Elle a été interprétée le jour de ses funérailles.

Un bel exemple d’entente de ces jeunes artistes dans cette première œuvre pour trombone, surtout dans leurs pianissimi, toujours impressionnants avec cet instrument. Les arrangements de Bogaert pour une suite d’après les tubes de Carmen de Bizet n’étaient pas très convaincants (ceux pour Piaf et Trenet étaient plus intéressants). Dennis Armitage s’en sortait mieux avec ses arrangements sur West Side Story de Leonard Bernstein. Elle a fait le bonheur des spectateurs-auditeurs. Une œuvre courte, aux accents de Michel Legrand a suivi, – Étude à quatre – celle d’André Lafosse (1890-1975), tromboniste et professeur célèbre, il joua sous la direction de Stravinsky et  écrivit une méthode pour trombone. Ce qui est intéressant dans ce quatuor c’est que chaque musicien, à tour de rôle, est le soliste, un bel exemple de démocratie instrumental et d’amitié !

On sait que Laurent Bureau est très à cheval sur la présence de compositrice femme dans les concerts de Jeunes Talents. C’est une toute jeune estonienne de 23 ans, Anna-Margret Noorhani qui leur a concocté un très court et beau morceau sans titre. Pour notre part c’est dans l’œuvre de Luke Ellar (1989-) Blue Interjections compositeur contemporain donc, qu’ils nous ont convaincu de leur talent. Ce tout jeune clarinettiste a écrit pour de nombreuses formations de vents tels qu’ils en existent aux Etats-Unis. Hélas chez nous les orchestres d’harmonie et autres formations de ce style n’ont pas la faveur du public, alors qu’elles sont très appréciées chez les anglo-saxons (chaque université en a une). Alors nous ne privons pas de ce plaisir d’écouter ces quatre garçons qui vu leurs parcours  (un à Amsterdam, un autre à Berne, un autre à Paris, un autre à Lyon) ont bien du courage et une forte amitié pour pouvoir répéter et nous offrir de beaux concerts comme celui de ce samedi ! On attend un disque bien sûr. Allez un peu de Gershwin pour faire entendre le talent de ces quatre garçons dans le(s) vent(s)

 

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