L’ARLEQUIN
dimanche 3 octobre 2021
Le festival s’est terminé avec le film sympathique de Daniel Brül, Next Door, un huis clos dans un bar entre Daniel, une star de cinéma qui s’apprête à décoller pour Londres où l’attend le casting d’un film de superhéros et Bruno, un voisin, qui n’en peut plus d’entendre tout ce qui se passe dans l’appartement du comédien. Il est bien décidé à lui faire vivre un enfer. Cette rencontre préméditée va emmener Daniel vers les recoins les plus sombres de son intimité. C’est une sorte de pièce de théâtre filmée avec beaucoup de soin, un tête à tête dramatique entre deux excellents comédiens que sont Daniel Brül et Peter Kurth.
Ce film est pratiquement la seule fiction qui n’ait pas un fond social, sociétal. Tous les autres films présentés ont des sujets de sociétés (immigration, crise du couple trentenaire, crise d’adolescence, crise de genre, abus sexuels). La plupart sont terriblement lourdauds tant au point de vue de la mise en scène que dans le scénario (Prince, Cocoon, The Case You, Nö). Deux films sortent du lot, un documentaire Monsieur Bachmann et sa Classe de Maria Speth. À Stadtallendorf une ville allemande dont l’histoire complexe est marquée par l’exclusion et l’intégration des étrangers, le génial professeur Dieter Bachmann offre à ses élèves la clé qui leur permettra de se sentir au moins comme chez eux. Âgés de douze à quatorze ans, ces élèves sont issus de douze nations différentes ; certains ne maîtrisent pas encore tout à fait la langue allemande. À l’aube de sa retraite, Bachmann souhaite donner à ces citoyens en devenir le goût de s’intéresser à un large éventail de métiers, de sujets, de cultures et d’opinions. Ce documentaire est passionnant. Il a reçu de nombreux prix internationaux.
Un autre film sur la jeunesse et la découverte des premiers émois sentimentaux, sexuels : Freak City d’Andreas Kannengießer. Malgré quelques petites faiblesses scénaristiques ce film est attachant à plus d’un titre. Il est adapté du livre de Kathrin Schrocke. Léa est une jolie fille, sourde de naissance. Mika tombe amoureux d’elle et apprend la langue des signes. Son entourage est sceptique et lui aussi commence à douter, le monde des sourds étant très différent du sien. C’est une belle histoire sur l’amour et le handicap, le dévelopement de soi, l’adolescence. Freak City a été autoproduit, les comédiens sont jeunes, et totalement investis dans leur rôle. Une belle surprise et une réussite.
© DR
On ne peut pas en dire autant avec les courts-métrages qui en principe sont réalisés par les futurs metteurs en scène de demain. Aucun mérite une attention particulière.! Ce fût un bien triste festival mais il a eu le mérite d’avoir eu lieu malgré tous les déboires que l’on connaît au cinéma à cause de la pandémie. Espérons qu’il sera plus fourni l’année prochaine, réalisé dans de meilleures conditions et avec une meilleure sélection.
Oui le cinéma d’hier était plus intéressant, c’est ce que l’on pouvait se dire à la sortie de la projection du film de Dominik Graf Le Perroquet Rouge avec les excellents comédiens Max Riemelt. Jessica Schwarz et Ronald Zehrfeld. C’était en 2007 ! Allez, Clap de fin !
