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« AUDITORIUM DU PETIT PALAIS » : DUO HÉMÉRA

©Elise-Chanet

Avenue Winston Churchill, 75008 Paris

jeudi 29 septembre 2022, 12h30

Héméra est la déesse grecque de la lumière du jour. Née de l’union de la nuit et du temps, elle apporte la lumière aux hommes et dispense, d’Est en Ouest, sa force créatrice à travers le globe. La pianiste Xinhui Wang et la soprano Adèle Lorenzi-Favart, qui forment le Duo Héméra sont deux camarades du CNSMD de Lyon. C’est en 2020, sur la production du Dialogue des Carmélites de Poulenc qu’elles décident de travailler ensemble. Le récital qu’elles ont donné dans ce charmant auditorium a pour intitulé De Milan à Saint-Pétersbourg, à l’aube d’une Europe Nouvelle. Belles intentions. Ce programme ayant été depuis longtemps répété, ce qui se passe aujourd’hui à l’Est n’est que pure coïncidence. Les mélodies choisies vont de 1845 à 1917. L’Europe était en pleine effervescence et les territoires, surtout ceux de l’Est, tentent de s’affirmer en tant que nation. Les compositeurs – Verdi, Smetana, Dvořák, Rimski-Korsakov, Brahms, Wagner, Liszt, Tchaïkovski, Szymanowski, et dans une certaine mesure Bartók, Respighi se sentent plus ou moins concernés. Certains textes sont explicites. Le folklore et des poèmes, chants fondamentaux des terroirs sont souvent mis en musique par ces compositeurs, une manière de constituer une identité nationale. C’est ce qu’on voulut montrer ces deux jeunes artistes au cours de leur récital.  On pourrait discuter sur le choix des mélodies qui pour la plupart n’ont pas le sens voulu par le duo. Bon Wagner dans sa jeunesse a été révolutionnaire mais a changé de tactique par la suite…. L’œuvre que l’on a entendue est surtout une mélodie sur un poème de sa bienaimée, femme de son mécène, il a fait de même avec Cosima la fille de Liszt qui a passé son temps à défendre sa musique…on pourrait faire ce genre de réflexion sur d’autres compositeurs qui ont été choisi dans le récital. Revenons plutôt à ce que nous avons entendu. Et curieusement ce que nous avons le plus apprécié c’est la manière qu’Adèle Lorenzi-Favart a chanté la mélodie de Wagner ! Pendant tout ce récital intelligent et original c’est peut-être là où elle a le plus interprété cette mélodie romantique. Elle est jeune, elle débute avec une voix pas encore bien définie entre mezzo et soprano mais puissante (le songe d’une nuit d’été de Rimski-Korsakov nous l’a prouvé). Pour l’instant elle cherche à faire du beau son et son récital était assez linéaire mais fort agréable. Elle a tout pour devenir une superbe et talentueuse chanteuse et c’est tant mieux que les Jeunes Talents nous aient permis de l’entendre.  Il faut souligner que Xinhui Wangest une excellente accompagnatrice et les deux morceaux qu’elle a interprétés Sonetto 47 del Petrarca S.161 de Liszt et les trois danses hongroises de Bartók était du meilleur effet. L’amphithéâtre à moitié plein a apprécié ce concert présenté comme toujours par le maître de cérémonie Monsieur LaurentBureau. Voilà du bel ouvrage et espérons que ces deux musiciennes rencontreront le succès qu’elles méritent, les Jeunes Talents leur ont permis d’ouvrir la voix…voie…

N’étais-je pas qu’un petit brin d’herbe dans le champ ? Ne poussais-je pas verte comme les autres brins d’herbe ? Ils m’ont, néanmoins fauché. Chant populaire ukrainien mis en musique par Piotr Ilitch Tchaïkovski. À méditer

Le prochain récital, jeudi 6 octobre 2022 à l’Auditorium du Petit Palais, est donné par Gaspard Thomas, un pianiste qui n’est pas un inconnu. Schubert, Mendelssohn, Chopin, Liszt seront sous ses doigts.

PS: un peu d’argent pour l’achat de la fameuse harpe – voir sur le site le compte rendu du précédent concert avec la superbe harpiste Héloïse Carlean-Jones – sera toujours le bien venu ! www.jeunes-talents.org pour toutes informations

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