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« AUDITORIUM RADIO FRANCE » : ONF – KRIVINE – BARTÓK

Serge Prokofiev : Symphonie n°1 op.25 « Classique »

Frank Martin : Concerto pour sept instruments à vent, timbales, percussion et orchestre à cordes

Béla Bartok : Concerto pour orchestre

Quelques jours avant ce concert, à cause des vacances de Pâques, la billetterie faisait grise mine; mais au dernier moment, le public est venu. Ce concert est organisé pour que l’on entende tous les musiciens de l’orchestre. La petite symphonie de Prokofiev ,charmante, fantaisiste, était une sorte d’échauffement pour ces musiciens; les autres symphonies – il en a composé six –  seront d’une autre trempe, plus riches, plus colorées. Ici, l’ironie est au premier plan et l’ONF sous la direction souriante de son chef prenait du plaisir à l’interpréter.

Avec Frank Martin c’est plusieurs solistes de l’ONF qui se trouvèrent sur la sellette. Mathilde Lebert au hautbois, Patrick Messina à la clarinette, Philippe Hanon au basson, Vincent Léonard au cor, Marc Bauer, à la trompette, Julien Dugers au trombone, Didier Benetti aux timbales, Philippe Pierlot à la flûte, étaient accompagnés par quelques cordes. Chaque instrument a droit à son solo soutenu soit par les autres solistes soit par les cordes. Ce concerto a été créé en 1949. On  doit à compositeur suisse (1890-1974) des pages symphoniques assez originales dans leur conception orchestrale – violon et deux orchestres de chambre, ballade pour piano, percussions et cordes, symphonie pour harpe, clavecin, piano et deux orchestres à cordes…Dans ce concerto les percussions sont très présentes. Si son style peut être inspiré d’Arnold Schönberg ou même de Stravinsky dans le début de ses créations, Martin restera quand même un adepte de la tonalité. Ce concerto est sympathique et montre l’excellence des solistes de l’ONF.

C’est avec le concerto pour orchestre de Béla Bartók que tous les musiciens sont mis à rude épreuve. Composé en 1943, deux ans avant sa mort, Bartók écrivait concernant son œuvre qu’elle fait entendre « le passage progressif de l’austérité du premier mouvement et du chant funèbre du troisième mouvement à l’affirmation de la vie du dernier mouvement » . Composition troublante où l’atmosphère nocturne fait place à des moments grinçants, à des mélopées venues du folklore hongrois et où tous les instrumentistes ne sont pas à la fête ! Chaque groupe d’instruments est traité de façon concertante et doit montrer sa virtuosité. A l’ONF, les cuivres démontrent leur excellence surtout dans le premier mouvement, dans le second on assiste à la virtuosité des vents, des bois; mis à part les violoncelles excellents dans le premier mouvement, on reste un peu sur sa faim avec les cordes qui manquent de largeur, de profondeur. Krivine bouscule tout son petit monde et avec une précision clinique, l’entraîne dans cette course en avant où une colère sourde bruisse contre les musiques que Bartók entend autour de lui et qu’il trouve triviale ! On assista qu’en même à une belle version de cette oeuvre magnifique, complexe, que  l’immense chef d’orchestre, ami de Bartók, János Ferencsik interprétait chaque année pour l’ouverture de la saison musicale de Budapest sous l’ère soviétique. A l’auditorium ce 25 avril 2019, le public enthousiaste fit un triomphe à l’ONF. Que demander de plus !

 

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