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« LE FILM DE MAFIA – (1860-2017) »: Cosa Nostra et Cinéma, La Véritable Histoire

Un livre de Denis Orsatelli,

Amazon Publishing

« Le Film de Mafia » est un livre qui traite du genre que sont les films sur la mafia italo-américaine aux Etats-Unis. Ils sont nés en même temps que le cinématographe à la fin du XIXéme siècle. On raconte qu’en 1980 à la Nouvelle Orléans, des immigrés italiens sont traités de mafiosi suite au meurtre du sheriff dont on leur attribue la paternité.

Le livre de Denis Orsatelli, grand connaisseur du septième art et de la Cosa Nostra est un ouvrage passionnant et très complet sur le rapport du cinéma et de la mafia  (plus de 25o films sont répertoriés) ! Le cinéma hollywoodien est un vrai miroir de la société américaine ou même un phantasme de cette société. A travers ce genre, l’auteur nous montre aussi comment la Mafia, le Monde politique, l’industrie du cinéma se trouvent souvent imbriqués. Avec une dizaine de chapitre, on se rend compte du nombre de films qui ont été réalisés sur le sujet et combien de grands réalisateurs en ont mis en scène. Dans les premières années, au temps du muet, la mafia est déjà présente. On y trouve des réalisateurs de talent comme Griffith, Walsh. Les débuts de la mafia ont été souvent mis en scène jusque de nos jours et souvent les scénaristes ont travaillé avec les membres de ces gangs.

Le deuxième chapitre parle du cinéma de la prohibition avec l’âge d’or de la Cosa Nostra et la figure emblématique d’Al Capone. Combien de réalisateurs l’ont pris comme sujet !

Le troisième chapitre concerne les années post-prohibition, la fin de la prohibition, la suite de la crise de 29. Franck Costello, Lucky Luciano, Dutch Schultz sont les stars de nombreux films ainsi que l’arrivée de la Mafia à Hollywood, sur la côte Ouest, avec la présence du fameux « Bugsy Siegel» qu’interpréta magistralement Warren Beatty.

Le quatrième chapitre parle de la seconde guerre mondiale où la guerre prend le pas sur la mafia et où Lucky Luciano aurait joué un rôle sur le débarquement des troupes en Sicile.

L’après guerre est marquée par une croissance économique fabuleuse et la mafia en profite. Le cinéma des années cinquante n’est pas en reste pour en parler. Les compromissions entre le politique et les mafieux sont mises sur les écrans ainsi que les rôles des avocats de la pègre (Traquenard…)

Avant les années 70 on parlait du syndicat du crime, après c’est de mafia dont il s’agit sur les écrans et l’on peut dire que « The Godfather » a été une coupure dans le genre. Tous les codes de la mafia italienne sont réunis. Il y aura des films de mafia avant et après « The Godfather » ! C’est un cinéma complètement dirigé, écrit, interprété par des italo-américains !

Le septième chapitre est sur les années Kennedy où les films mélangent le cinéma politique et les rapports nauséabonds des Kennedy avec Cosa Nostra ; Joe Kennedy aurait bâti une partie de sa fortune grâce à ses relations avec le syndicat du crime (JFK d’Oliver Stone) …Sinatra n’est pas épargné (« The Rat Pack »), Ce sont les années de la mort de Marilyn, d’Oswald…

Les derniers chapitres sont plus génériques : Cosa Nostra à Hollywood avec le cinéma porno, les problèmes de Segal racketté par la mafia…La Vegas (Aviator, Ocean’s Eleven, Casino), Le monde de la boxe infiltré par la mafia, (Marqué par la Haine, Raging Bull, Rocky…)..  Le trafic de la drogue (Scarface, French Connection, Copland, American Gangster, Carlito’s Way)…

Dans les années 1980-90 c’est le réveil des autorités avec des lois comme celle de la loi Rico et celle sur les repentis. Les films des années 1990 reflètent cette évolution (Donnie Brasco, Kiss of Death, A Bronx Tale..) et puis les mafiosi se mettent à jouer dans les films, font de la télé réalité et même se mettent en scène !

Aujourd’hui la mafia italo-américaine est en perte de vitesse, d’autres organisations ont pris le pouvoir. La mafia est très présente dans les grands secteurs économiques comme le bâtiment, le transport et le cinéma américain en rend compte (The Little Odessa, The Yards, The Wire...) ; c’est la force de cette industrie et c’est la qualité du livre de Denis Orsatelli de savoir l’analyser. Un beau voyage en perspective de 150 pages!

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