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« CETTE VILLE CULTURELLE »

Que cette phrase est bien singulière et de quelle ville peut-il bien s’agir ? Et bien depuis 1928 on doit écrire Sète Ville Culturelle.

Un peu d’histoire sur « Cette », ville fortifiée sous Louis XIV et port de pêche au bord de la Méditerranée au débouché du canal du midi. Au Moyen Âge, elle a pris les formes De CetaSeta, ou Cetia. Il a été assimilé au latin cetus baleine ce qui explique la présence de l’animal dans les armes de la ville….. Le 23 octobre 1793, le conseil municipal décide que Cette « équivoque le pronom » et que la ville s’orthographiera Sète. Mais quelques années plus tard, « Cette » réapparaît et ce jusqu’en 1927. Le 27 août de cette même année, le conseil municipal, présidé par le maire de l’époque, Honoré Euzet, s’appuyant sur les arguments avancés en 1793 sollicita le changement de nom auprès des pouvoirs publics. La demande fût satisfaite par un décret en date du 20 janvier 1928.

Oui Sète est une ville culturelle et qui aime les artistes.

Le Centre Régional d’Art Contemporain Occitanie, L’Espace Georges Brassens, le Musée Paul Valéry, le Musée International des Arts Modestes,  le Musée de la Mer, la Chapelle du Haut Quartier, Le Réservoir et autres lieux présentent des expositions permanentes et temporaires tout au long de l’année. C’est, outre se promener dans les vieux quartiers, un régal de visiter ces lieux qui vont de l’art le plus modeste au plus conceptuel en passant par la photographie et lieux de mémoire.

Lieux de mémoire il suffit d’entrer dans ces espaces, gratuits, que sont :

Le Musée Paul Valéry qui regroupe près de 4 000 œuvres, du xixème siècle à nos jours. Il possède un fond du poète où sont regroupés près de 300 œuvres dont 80 manuscrits et celui de son poème Le Cimetière Marin.

Le Musée de la mer qui raconte l’histoire de ce port, qui présente 14 maquettes, collection d’André Aversa issu d’une grande lignée de charpentiers de marine sétois, l’histoire des joutes nautiques qui ont toujours lieu le 25 août, le jour de la fête patronale de Saint-Louis.

L’Espace Georges Brassens qui a chanté sa ville.

Jusqu’au 16 juin 2019 Sète propose la 11ème édition du rendez-vous de la Photographie Documentaire :« ImageSingulières ». Elle se trouve dans huit lieux dans la ville, une belle promenade en perspective pour découvrir le monde dans sa pluralité et sa singularité. Cette année la résidence est confiée à l’anglaise Vanessa Winship (Chapelle du Haut Quartier).

De la gare SNCF jusqu’à la salle Tarbouriech en passant par Le Réservoir, Le Rio, La Chapelle, la MID ce sont des artistes tels que Roman Guillou, Nicola Lo Calzo, John Lowenstein, Yan Ming, Nick Hannes, John Trotter, Nina Berman, Adriana Lestido, Mathias Depardon qu’on peut découvrir avec des sujets très divers sur l’état du monde. Parallèlement des documentaires sont projetés au Cinéma Comoedia, The Marcel et l’Espace Le Palace.

Pour plus amples informations www.imasingulières.com

La grande singularité de la ville c’est le MIAM, le Musée International des Arts Modestes. Il a été, il y a presque vingt ans, fondé par les artistes Hervé Di Rosa et Bernard Belluc. Il abrite les collections de ses deux artistes constitués de jouets, de figurines, de gadgets, d’objets hétéroclites divers.

@Jean-Christophe Lanquetin  @Bodo Fils  @Rek Kandol

La dernière exposition « Kinshasa Chroniques » propose une approche de la capitale congolaise. Elle est née du regard d’artistes dont la pratique est ancrée dans une expérience intime de l’espace urbain. Dans cette exposition extra-ordinaire à plus d’un titre, soixante-dix créateurs – individus ou collectifs – par la plastique, le son, le verbe, construisent, montrent, imaginent, contestent, cette ville, leur ville qu’est Kinshasa. Ces artistes sont pratiquement tous nés après 1980, ils sont photographes, vidéastes, performeurs, slameurs, rapeurs, peintres, bédéistes, ils sont engagés et recherchent des manières nouvelles pour parler et imaginer  cette ville dont la très grande majorité des habitants a moins de quarante ans.

@Jean Bosco Mosengo Shula

Dès le début de la déambulation, on va de surprises en surprises, d’étonnements en étonnements,  puis on entre dans des espaces tels que la ville performance, la ville sport, la ville paraître, la ville musique, la ville capital(ist)e, la ville esprit, la ville débrouille, la ville futur(e), la ville mémoire et on est submergé par la créativité de ces artistes dont certains n’ont jamais été exposés. Avec « Kinshasa Chroniques » ces créateurs, par leurs engagements esthétiques, idéologiques, politiques, s’emparent de l’espace urbain pour réinventer la ville, une citée de tous les possibles.

@Eric Androa Mindre Kolo

Heureusement cette exposition va être itinérante et sera bientôt présentée à Paris en 2020. Une claque dans l’art contemporain qui rappelle à une plus grande échelle celle offerte à la Fondation Cartier  il y a quelques années déjà.

@Yves Sambu

Cette ville qu’est Sète est vraiment au confluent de toutes les cultures et comme le dit le Maire François Commeinhes : « La culture sous toutes ses formes constitue le fer de l’action municipale de Sète ».

Une belle leçon que devrait réapprendre la Mairie de Paris qui supprime de nombreuses  subventions dans des actions culturelles et surtout populaires, un mot qui n’existe plus dans son vocabulaire, c’est peanuts !

@Yannos Majestikos

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