UA-159350346-1

« FESTIVAL ALLERS-RETOURS » : CLAP DE FIN

Festival de Cinéma d’Auteur Chinois

Au Studio des Ursulines

Du 24 janvier au 4 février 2020

Commencé au Musée Guimet, comme il se doit, pour toute manifestation asiatique, ce festival s’est achevé au Studio des Ursulines dans un contexte un peu particulier avec la psychose virale, surtout auprès des européens ! On ne s’étendra pas sur ce phénomène irrationnel. Souvent la salle était à moitié vide. Mais on l’a vu totalement pleine pour le magnifique film de Lou Ye, Saturday Fiction, un lundi soir, le 3 février ! Aucune date de distribution pour ce film d’une beauté formelle, comme souvent chez ce réalisateur, avec des acteurs totalement engagés, la superbe Gong Li en tête et un Pascal Greggory qui se bonifie en vieillissant. Le scénario, comme dans tout bon film d’espionnage, est compliqué à souhait avec des Chinois, des Français, des Japonais, à ne plus savoir qui bossent pour qui, et pour simplifier le tout, il y a une pièce de théâtre qui raconte ce qui se passe peut-être dans la vraie vie, une construction en effets miroirs. Tout est fait pour nous tenir en haleine et Lou Ye s’y connaît pour maîtriser parfaitement ses sujets.

On pourrait, comme dans tout festival, regarder s’il existe des tendances scénaristiques à travers les films présentés. On y voit souvent des villes en démolition-construction, des personnages en quête d’identité qui fument beaucoup et qui passent leur temps à manger. La plupart des films parlent des problèmes familiaux tels que les rapports conflictuels mère-fille, l’absence du père et des affrontements intergénérationnels. On y trouve aussi les inquiétudes sur les lendemains qui ne chantent plus trop, dans une société chinoise qui se transforme très vite vers une économie de marché. On peut s’amuser à faire un palmarès qui n’entraîne que vieillecarne ! Le grand prix, le prix du scénario, des interprètes, seraient attribués à Balloon de Pema Tseden qui parle de la problématique tibétaine, film à consonance politique sans y avoir l’air, sur la mort d’une culture.

Le prix du documentaire à The Land of Peach Blossons de Zhou Mingying, fascinant portrait, politique lui aussi, sur un système autocratique dans un restaurant qui débouche sur un système politique corrompu bien plus large.

Le prix du court-métrage à A Personal Film About My Past 22 Years, de Fang Frank, un autoportrait aux résonances universalistes.

Mais on pourrait récompenser tous les films projetés tant ils sont tous de bonne qualité. Un prix spécial pourrait être créé pour un film inclassable, très godardien, sur la forme et le fond réalisé par un jeune homme Lei Lei qu’on a pu rencontrer par visio conférence : Breathless Animals

Le Festival Allers-Retours a rempli sa tâche : nous faire découvrir et aimer un autre cinéma, un autre visage de la Chine. Merci à cette équipe et on attend avec impatience leur retour pour l’année prochaine ! Toutes actions pour les aider seront les bienvenues

contact@allersretoursasso.fr

www.allersretoursasso.fr

Articles similaires

Laisser un commentaire