2, rue du cinéma, 75001 Paris.
Les séances du 9 au 11 septembre 2023
Bon le Festival continue avec ses reprises qui sont toujours agréables à revoir ou même à découvrir. Par exemple Evil Dead 2 de Sam Rami fait partie de la sélection de Gareth Evans et il est venu spécialement présenter sa carte blanche. Cette comédie horrifique tient toujours le coup (1987) et doit être dans toutes les vidéothèques des amateurs de films de genre. Bon les déceptions ont été nombreuses pendant ces trois jours, les sujets sont alléchants mais la mise en scène et les scénarios ne sont pas à la hauteur des attentes. Embryo Larva Butterfly de Kyros Papavassiliou (2023) est d’un ennui mortel, on n’y comprend rien, c’est brouillon, on perd son temps à regarder ce film qui parle de temporalité. Alain Resnais en parlait si bien… Une autre déception c’est The Sweet East (2023) qui a été remarqué à Deauville. Le jury n’avait pas grand-chose à se mettre sous les yeux car c’est d’une banalité crasse sur une énième dénonciation de l’Amérique d’aujourd’hui dans un pseudo road movie. Seule la photo est intéressante mais bon Sean Price Williams a été pendant longtemps chef opérateur et cela se sent, pour le reste on l’oublie dès la sortie de la salle.
Puisqu’on est dans la compétition on a apprécié le film de Anurag Kashyap (2023) Kennedy, un polar vu des dizaines de fois dans le cinéma américain (police, politiques, tous pourris) interprété ici par le beau gosse Rahut Bhat qui joue le héros maudit à côté d’une superbe actrice Sunny Leone. Ah il sait mener sa caméra Kashyap. Ce qui fait l’intérêt de ce scénario assez classique c’est son côté indien et puis mettre à fond le concerto pour violon de Tchaïkovski sur certaines scènes c’est une superbe idée. Kashyap, présent, a raconté qu’il a écrit le scénario en deux jours en écoutant ce compositeur !
Dans le style film d’action tous pourris on a le plaisir, comme chaque année, de retrouver Adilkhan Yerzhanov avec Goliath (2022), film efficace dans ces décors improbables du Kazakhstan. Ici aussi ça saigne, mais que peut-on attendre d’autre de ce réalisateur prolifique et on est ravi. Canal Plus offre chaque année du cinéma, ici avec Carnifex de l’australien Sean Lahiff (2022). On se retrouve dans cette fameuse forêt australienne qui n’est pas si accueillante que cela et qu’il faut se méfier des marsupiaux et respecter leur territoire. Un film d’horreur écologique qui est bien construit même si on devine assez vite ce qui va arriver. Vive le dérèglement climatique qui fait inventer des histoires très horiblement crédibles !
Ah l’Australie et son cinéma et surtout celui de Rolf de Heer ici avec The Survival of Kindness (2022). Là on s’est pris la plus grande claque du festival avec ce road movie muet, hallucinant de beauté, d’effroi suggéré, une fable (pas tant que cela en fait) philosophique, jouée par une non actrice d’origine de la RDC, Mwajenmi Hussein, témoin de l’horreur universelle, avec une sorte de naïveté, de bonté, dans le regard qui nous hante longtemps après la fin du film. Tout est fait dans la mise en scène, dans les cadres et le scénario pour que l’on soit face à un grand grand film. Il sort en décembre, on en reparlera plus longtemps. C’est le film du festival même s’il reste encore une bonne semaine. Il y a encore des pépites, des cartes blanches, des hommages, des films en compétition jusqu’au 17 septembre, de quoi se faire de grandes frayeurs et de grands plaisirs cinéphiliques…Et une semaine aussi de rugby en compétition… en replay…Espérons que notre cœur ne lâchera pas avec tant d’émotions…ahahaha
Pour plus d’informations, se procurer des billets : https://www.etrangefestival.com/