Nous sommes le 15 août 2023, c’est L’Assomption. Appelée Dormition dans la tradition orientale est, selon la croyance chrétienne, le moment où la Vierge Marie, mère de Jésus, au terme de sa vie terrestre, est entrée directement dans la gloire de Dieu autrement dit montée au ciel. Elle est devenue un dogme dans l’Église catholique en 1950 sous Pie XII. La fête de l’Assomption est introduite au Vème siècle, elle remplace peu à peu une importante fête romaine, les Feriæ Augusti qui célébraient au milieu du mois d’août les victoires d’Auguste. C’étaient des jours fériés dans tout l’Empire Romain. (Elle porte ce nom en Italie). En 1638, après presque vingt-trois ans de mariage stérile le roi Louis XIII désirant un héritier consacre de manière solennelle la France à la Vierge Marie sous le titre de son Assomption. Il demande à ses sujets de faire tous les 15 août, une procession solennelle dans chaque paroisse. Louis XIV naît l’année suivante, et la fête célébrée par le vœu de Louis XIII prend une importance particulière. Bon aujourd’hui c’est devenu un jour chômé, on fait le pont, c’est le retour ou le départ des vacances, les embouteillages. En ce jour, on s’intéresse nous aussi aux anniversaires, mais dans la musique. Il y a des compositeurs, plus en vue, qui chaque année, sont mis en avant pour leur, 400, 300, 200,100, 50ème anniversaire de leur naissance ou de leur mort. La naissance c’est quand même plus sympathique.
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Alors comme Sergueï Rachmaninov (né le 1er avril 1873) lui aussi mis au pinacle, souhaitons les compositeurs nés il y a 150 ans ! Ses œuvres sont assez jouées dans le monde entier pour qu’on fasse l’impasse sur son succès planétaire
Nikolay Tchérépnin, est né lui aussi il y a 150 ans. Ils faisaient partie de la génération après celle nommée le groupe des cinq. Il est connu surtout comme compositeur des ballets de Diaghilev. On en parlera pas. Alors quels autres compositeurs sont nés il y a 150 ans et qui ne sont plus très connus : Joseph Jongen, Henri Rabaud, André Bloch, Max Reger, Paul Ottenheimer, Jean-Roger Ducasse, Witold Maliszewski, et deux femmes Anna Cramer, Emma Lomax. Honneur aux dames.
Anna Cramer a eu une courte carrière vu son état mental. En janvier 1931 elle se retire de la vie publique. Plus aucune de ses œuvres ne seront publiées de son vivant. Cependant elle continue de composer, et, en 1958, elle entrepose une valise de manuscrits dans une banque d’Amsterdam ! Elle décède en 1968. Emma Lomax, pianiste anglaise, elle non plus n’a pas eu les honneurs des enregistrements (elles ne sont pas citées dans le livre sur les compositrices de Guillaume Kosmicki, voir article sur le site). C’est par un hasard heureux dû à Rachmaninov et son anniversaire, que nous avons découvert ce compositeur talentueux Belge Joseph (Marie Alphonse Nicolas) Jongen
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et l’intégrale des oeuvres pour piano interprétée par une non moins talentueuse pianiste belge Diane Andersen et pour les quatre mains André de Groote.
C’est avec lui qu’on va commencer à célébrer ces compositeurs si peu interprétés dans les salles de concert. Joseph Jongen est né le 14 décembre 1873 à Liège. On pourrait aussi le faire pour les soixante ans de sa mort le 12 juillet 1953 à Sart-lez-Spa. La naissance c’est quand même plus sympathique. Pianiste, organiste, compositeur, grand prix de Rome à 24 ans, il rencontre d’Indy, Strauss, Chausson qui lui donnent des leçons de compositions, il se lie avec Gabriel Fauré. À 20 ans il écrit un quatuor considéré comme parfait. Ses pièces pour piano par leur style et leurs harmonies, ne sont pas sans rappeler Fauré, Debussy ou Ravel. Mais il a sa manière propre, faite de clarté et d’élégance, une musique n’appartenant qu’à lui.
Outre l’intégrale des œuvres pour piano, on peut trouver celle pour alto et piano interprétée par Nathan Braude, alto et Jean-Claude Vanden Eyden, piano,
chez Naxos se sont des œuvres pour flûtes qui ont été enregistrés par le quatuor de flûtes du Conservatoire Royal de Bruxelles.
Avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège, Henri Demarquette a interprété des œuvres pour violoncelle.
Cindy Castillo a enregistré des pièces pour orgue, Joseph Jongen est connu surtout pour sa Symphonie pour grand orgue et orchestre Op. 81. Il en existe de nombreux enregistrements ( Vigil Fox / Georges Prêtre – Jean Guillou / Eduardo Mata – …)
Max Reger a eu plus de veine. Il demeure un compositeur très apprécié dans la culture germanique. Arnold Schoenberg arrangea sa Suite romantique en 1912. C’était l’un des compositeurs préférés d’Arthur Honegger dans sa jeunesse. Il est décédé très jeune en 1918.
Il existe une édition de ses œuvres orchestrales en 12 cd ! Reger un compositeur postromantique ? La violoncelliste Estelle Revaz (voir entretien et critique de ses disques sur le site) avec l’Orchestre Musique des Lumières sous la direction de Facundo Agudin a enregistré un très beau disque Cantique – Neos 11510 – avec une composition de ce musicien – Vier Tondichtungen nach Arnold Böcklin, Op.128 – .
Quatre poèmes symphoniques inspirés par les quatre fameux tableaux de Böcklin.
Henri Rabaud est né dans une famille d’artistes, il est sous influence de Wagner et de Franck. Chef d’orchestre reconnu à l’époque il a dirigé tous les opéras de Wagner ! Son opéra-comique Mârouf, savetier du Caire fait un triomphe salle Favart en 1914. C’est son œuvre maîtresse. Il écrira d’autres opéras, chantés par George Thill, qui n’auront pas le même succès.
Il écrira des musiques de film, dont la partition du film muet Le Miracle des Loups avec Charles Dullin en Louis XI, superproduction célèbre de Raymond Bernard (réalisateur des Misérables avec Harry Baur) projeté à l’Opéra en 1924 en présence du Président de la République Gaston Doumergue. Il renouvelle l’expérience en 1927 avec Le Joueur d’Échec du même réalisateur avec Pierre Blanchar, ouvrant ainsi une voie nouvelle aux compositeurs. Il n’aura pas une attitude très claire pendant l’occupation face aux problèmes juifs et le Conservatoire.
André Bloch est un ancien élève de Massenet, dont les œuvres ne sont plus guère jouées de nos jours, il a pourtant écrit une musique élégante, parmi laquelle on relève des poèmes symphoniques orchestrés avec soin : Au Béguinage (extrait d’une suite intitulée Voyages) qui évoque la ville de Courtrai et une fort belle Suite palestinienne pour violoncelle et orchestre (1948), rhapsodie thématique en 4 épisodes que le grand violoncelliste Guy Fallot a enregistrée ( Cascavelle VEL 1599).
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Paul Ottenheimer est connu comme compositeur de chansons, ballades, opérettes. D’origine juive, en février 1945, il est déporté vers le ghetto de Theresienstadt. Grâce à l’intervention de Winifred Wagner (amie personnelle d’Hitler), il obtient le statut de « prisonniers de premier plan ». Il réussit à survivre et est libéré en mai par l’Armée rouge.
Jean-Roger Ducasse, élève de Fauré, de Ravel a beaucoup composé, fait des arrangements pour des compositeurs célèbres, ses compositions pour orgue sont souvent jouées et ses œuvres orchestrales enregistrées.
Witold Maliszewski d’origine polonaise, est le fondateur du Conservatoire d’Odessa (et oui on parle beaucoup de cette ville) Oïstrack, Gilels ont été les élèves de ce conservatoire, professeur au Conservatoire de Varsovie, élève de Nikolaï Rimski-Korsakov et de Glazonov, Witold Lutoslawski a été un de ses élèves. Il a composé des symphonies, de la musique de chambre, un Requiem, son œuvre est largement enregistrée et diffusée.
Bon on peut souhaiter les 150 ans des décès de Carlo Coccia (Napolitain au 37 opéras),
Ferdinand David compositeur allemand, violoniste ami de Mendelssohn, créateur de son concerto pour violon op.64,
Alexis de Castillon, français, est mort à 34 ans, élève de César Franck, c’est un compositeur romantique influencé par Schumann, quelques-unes de ses musiques ont été enregistrées.
Bon anniversaire Messieurs !
