Auditorium de RadioFrance, 116 avenue du Président Kennedy, 75016 Paris
mercredi 22 mars 2023, 20h
Béla Bartók : Le Prince de Bois (A fából faragott királyfi) BB 74, ballet en un acte
Georges Enesco : Rhapsodie Roumaine n°1 en la majeur, opus 11
François-Xavier Szymczak, présentation
Orchestre National de France
Sarah Nemtanu, violon solo
Cristian Măcelaru, direction
Ce que nous l’aimons cet orchestre, surtout lorsqu’il sait nous surprendre. Ici c’est avec le Prince de bois de Béla Bartók un ballet crée en 1917 avec le même librettiste, Béla Balázs, que son Barbe Bleu. C’est François-Xavier Szymczak, musicologue et producteur de Radio France qui présenta ce ballet, la narration de l’histoire – les sept danses – et la construction musicale de la partition. C’est en solo le clarinettiste Carlos Ferreira qui ouvrit le bal, en jouant le premier thème, suivi de Patrick Messina l’autre clarinettiste. Dans La danse de la Princesse dans la forêt on entend la flûtiste Joséphine Poncelin de Roncourt. Tout en racontant ce conte, Szymczak fait des allusions aux conceptions de la musique de Bartók et comment il a sauvé tout un pan du patrimoine folklorique, sa passion pour cette musique. C’est ainsi que Sarah Nemtanu, la violon solo, accompagnée par Florence Binder au violon et Raphaël Perraud au violoncelle a interprété la Première Danse Populaire Roumaine. Quelle chaleur dans le son de cette magnifique interprète. Les danses se succèdent, l’histoire avance, et les extraits sont interprétés comme une découverte des instruments ; suivent les saxos de Julien Chatelain et de Pascal Bonnet ainsi que le cor de Jocelyn Willem. La Transylvanie et la musique du compositeur sont l’occasion de faire une allusion au lieu de la naissance de Cristian Măcelaru – Il est né à Timisoara en 1980 – ainsi que des origines roumaines de Sarah Nemtanu. En duo ils ont donc interprété trois danses des 44 duos pour deux violons de Bartók . Ainsi la Princesse tombe amoureuse du Prince de bois, puis du Prince en chair et en os ! L’orchestre joua le passage du coup de foudre à l’instar du Tristan de Wagner dont l’influence ainsi que celle de Debussy se font entendre dès le début du ballet. Cette présentation de l’œuvre était un vrai régal, et la Septième danse avec cette forêt, comme dans Pélléas ,qui enferme la Princesse montra toute la richesse orchestrale de cette œuvre, la qualité d’interprétation de l’ONF et toute l’énergie qu’amena Cristian Măcelaru. En bon Roumain, le chef dirigea pour terminer ce concert, le tube de son compatriote , Georges Enesco, la fameuse Rhapsodie roumaine. C’est avec fougue, qu’il en a fait un vrai feu d’artifice. Le public était clairsemé mais a manifesté bien fort son enthousiasme pour l’orchestre, sa violoniste solo et son chef. On pourra entendre dès aujourd’hui à la Philharmonie, d’un seul tenant, ce ballet ainsi que le Concerto pour piano et orchestre n° 1 de Brahms avec le pianiste Daniil Trifonov. Une autre manière d’apprécier l’ONF !