Un film de Terence Davies avec Jack Lowden, Simon Russell Beale Thom Ashley
sortie le 6 mars 2024
L’HISTOIRE
En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l’armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu’il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d’une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté.
L’AVIS
Ce qui est amusant dans la bande annonce de ce biopic c’est qu’on présente qu’une partie du film à savoir Siegfried Sassoon, comme un poète et grand pacifiste assez connu outre atlantique. Bon il a eu de la veine d’être d’une certaine classe bourgeoisie, d’autres auraient été fusillés pour moins que cela (souvenez-vous d’un du chef-d’œuvre de Losey Pour l’Exemple. C’est toujours compliqué de mettre en image des biopics sur des poètes, des romanciers, l’écrit ne paye pas au cinéma contrairement aux chanteurs, musiciens, peintres. Ce film intelligent, correctement mis en scène par Terence Davies – réalisateur du magnifique Sunset Song, décédé 7 octobre 2023 – est tiraillé entre images réelles, insoutenables de cette boucherie de 14-18 avec des textes de Sassoon intéressants et des scènes plus intimes sur la vie amoureuse, sexuelle, de Siegfried (des scènes très à la mode par les temps qui courent). Le film est un curieux sandwich entre guerre et coucherie, entre scènes réalistes et scènes de fiction.
Il y a un personnage qui fait un brève apparition dans le film et qui est peut-être plus connu, c’est Wilfred Owen. Lui aussi homosexuel ( il a écrit des poèmes érotiques sur le sujet), est considéré comme le plus grand poète britannique de la première guerre mondiale, Siegfried l’aurait influencé. Benjamin Britten a écrit son fameux War Requiem sur des textes de ce poète. Bon ce film intéressant, un peu long, donne à réfléchir, et entraine à des discussions. Le denier plan du film, qui résume ce qu’a voulu nous faire sentir le réalisateur est le plan le plus beau du film. Jack Lowden alias Siegfried y est touchant, parfait.