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« MUSÉE DE LA VIE ROMANTIQUE » : HÉROÏNES ROMANTIQUES

Hôtel Scheffer-Renan 16, rue Chaptal – 75009 PARIS Tél. 01.55.31.95.67

Jusqu’au 4 septembre 2022

En ce début de mois d’août, Paris n’appartient pas seulement qu’aux touristes, qui vont seulement au Louvre! Pour les parisiens qui reviennent de vacances ou qui ne partent pas, ou pour les provinciaux qui visitent la capitale, il y a de nombreux musées qui offrent encore de belles expositions jusqu’au mois de septembre. – N’oubliez pas que les collections permanentes des musées parisiens sont gratuites – Aujourd’hui nous sommes allés visiter ce charmant musée de la vie romantique qui propose une exposition sur les héroÏnes romantiques.

Qui sont ces héroïnes du romantisme et comment sont-elles représentées dans les arts au XIXème siècle ? Le Musée de la Vie Romantique explore ces questions grâce à une sélection d’une centaine d’œuvres – peintures, sculptures, manuscrits et objets d’art – mis en scène par Cécile Degos. Un parcours en trois temps permet de tisser des liens entre les beaux-arts, la littérature et les arts de la scène qui jouent au XIXème siècle un rôle majeur dans la diffusion d’un héroïsme féminin aux accents tragiques. En écho à la condition féminine du premier quart du XIXème siècle, fortement défavorisée par le Code civil napoléonien de 1804, ces héroïnes romantiques incarnent un modèle féminin sacrifié.

LES HÉROÏNES DU PASSÉ : MYTHES ET HISTOIRE : Sappho, Jeanne d’Arc, Marie Stuart, Héloïse, ces femmes, dont les récits dramatiques sont connus, ancrent dans l’imaginaire collectif de l’époque une certaine vision du féminin. Les artistes romantiques, portés par le goût du drame, font de ces destinées exceptionnelles des sujets pour leurs compositions.

Les œuvres choisies d’Eugène Delacroix, Anne-Louis Girodet, Théodore Chassériau, Antoine-Jean Gros, Léon Cogniet ou Léopold Burthe, figurent le plus souvent ces femmes diaphanes et fragiles, dénudées, résignées, face à un destin inéluctable.

LES HÉROÏNES DE FICTION. Le genre du roman, en plein essor au XIXème siècle, contribue à la diffusion de l’héroïne de fiction, ce personnage principal du récit auquel on s’identifie. François-René de Chateaubriand, Victor Hugo, Madame de Staël, Sophie Cottin ou George Sand inventent des figures féminines de premier plan dans leurs écrits, parmi lesquelles Atala, Esméralda, Corinne, Mathilde, Juliette, Ophélie ou encore Lélia. Certaines d’entre elles, comme Atala ou Velléda, acquièrent une telle célébrité qu’elles sont ensuite représentées en peinture, Dans les beaux-arts, comme dans la littérature ou la musique, l’héroïne romantique vit des passions fortes, éprouve le désespoir et la mélancolie, aime et meurt d’aimer.

LES HÉROÏNES EN SCÈNE. À une époque où le théâtre, le ballet et l’opéra attirent un public nombreux, la scène devient un espace de diffusion des héroïnes romantiques.

Celles-ci sont incarnées par des interprètes adulées comme Mademoiselle Rachel, Mademoiselle Mars, Guiditta Pasta, Maria Malibran ou encore Marie Taglioni. Devenant de véritables icônes, ces femmes sont représentées par les artistes dans leurs rôles les plus fameux.

Au théâtre, la comédienne irlandaise Harriet Smithson contribue à la renommée des héroïnes shakespeariennes, tandis que Mademoiselle Rachel, célèbre pour ses rôles de tragédienne, notamment celui de Phèdre, joue aussi dans des drames romantiques,

La figure de la Sylphide, inspirée de légendes celtes et germaniques, apparaît dans le monde de la danse. Élancée, jeune et d’une beauté gracieuse, elle symbolise sur scène l’idéal d’une femme immatérielle. Les danseuses Marie Taglioni, Fanny Elssler et Carlotta Grisi, vêtues de vaporeux tutus blancs et chaussées de pointes, diffusent une nouvelle manière de danser, caractéristique du ballet romantique.

Les opéras romantiques mettent en scène des héroïnes sacrifiées qui ne survivent presque jamais aux héros. C’est le cas de la célèbre Desdémone dans l’Otello de Gioachino Rossini, interprétée par les deux cantatrices Maria Malibran et Guiditta Pasta, et peinte par François Bouchot, Henri Decaisne et François Gérard. Véritable apothéose musicale et émotionnelle des opéras, la mort de l’héroïne témoigne de sentiments passionnés et désespérés propres au romantisme.

Si la création de l’époque est majoritairement l’œuvre d’artistes masculins, l’exposition s’intéresse également aux femmes du XIXème siècle qui mettent en scène des héroïnes dans leurs œuvres. Sont ainsi mises à l’honneur les artistes Marie d’Orléans, Félicie de Fauveau, Frédérique O’Connell, les écrivaines Madame de Staël et George Sand

En écho aux œuvres exposées, le parcours est enrichi d’une programmation sonore et audiovisuelle visant à approfondir la thématique développée. Le public découvre ainsi dans le second espace de l’exposition une sélection d’extraits sonores de textes littéraires de l’époque. Un espace de projection situé dans la dernière partie du parcours interroge quant à lui la postérité contemporaine de ces héroïnes, grâce à une sélection réunissant des œuvres d’opéra, de ballet, de cinéma classique et contemporain.

Si vous aimez les côtés kitschissimes de la plupart des œuvres, un Hollywood avant l’heure – vous découvrirez des tableaux de Delacroix d’une grande qualité – faites ce voyage en romantisme. Vous pouvez visiter simplement (là c’est gratuit) l’Hôtel Ary Scheffer et s’il y a de la place, profitez du jardin. Pour l’exposition il faut réserver ou éviter les fins de semaines.

museevieromantique.paris.fr

reservations.museevieromantique@paris.fr

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