« NUITS MAGIQUES »
Un film de Paolo Virzi avec Mauro Lamantia, Giovanni Toscano, Irene Vetere, Giancarlo Giannini
Sortie le 14 août 2019
L’HISTOIRE
Nous sommes en 1990, et c’est l’été du Mondial de football en Italie ((« Notti magiche »/ « Nuits magiques » est le titre de l’hymne de ce championnat). A Rome, sur les rives du Tibre, tout le monde regarde la demi-finale. Au moment où l’Italien Aldo Serena loupe son penalty, ce qui entraîne la victoire des Argentins, une Maserati noire est précipitée dans le fleuve mais évidemment, personne s’en rend compte, car toute la ville est en proie au désespoir. À bord de l’automobile se trouvait le producteur italien Leandro Saponaro. Trois jeunes gens a priori sans reproche, trois aspirants-scénaristes sont convoqués au commissariat car ils sont les dernières personnes à avoir vu le producteur en vie. Au cours de cette nuit, ils vont se remémorer leurs aventures tumultueuses dans les derniers éclats des années glorieuses du cinéma italien.
L’AVIS
Paolo Virzi est toscan et a 55 ans. Il a une belle carrière derrière lui depuis ses débuts de réalisateur en 1994. Ses films ont reçu de nombreux prix. Dès ses premières réalisations il a montré un talent de directeur d’acteur. Comme à la grande époque du cinéma italien il sait traiter avec ironie des sujets sérieux. Avec Nuits Magiques il pose sa caméra sur la crise du cinéma italien des années 1980-90. Les grands réalisateurs des années 60, ceux qui ont fait la gloire du cinéma italien d’après guerre, les Fellini, Scola, Antonioni, Risi, Comencini, Monicelli…sont morts ou devenus des vieux cons, aigris, cacochymes qui ressassent leurs vieilles querelles, mais fascinent toujours la nouvelle génération et bien sûr Virzi lui-même. Alors à travers cette comédie dramatique, il pose un regard tendre, nostalgique, ironique mais terriblement lucide et cruel sur ceux qui ont fait et quelque part enterré ce cinéma tant aimé internationalement. Giancarlo Giannini fait partie de ces gloires passées. Il est un des rares monstres sacrés encore vivants. Dans le film, il interprète ce vieux producteur véreux qui a quelque part creusé la tombe du cinéma italien. Il est fantastique dans son rôle, comme la bimbo à ses cotés et le trio des jeunes acteurs aspirants scénaristes. Film en miroir, Nuits Magiques laisse un goût amer dans les yeux ; che tristezza, mais quel magnifique film ! Non ce n’est pas les derniers feux de ce cinéma qui nous a fait rêver; la relève est là et ne soyons pas aussi pessimiste comme Virzi, qui lui est à la croisé des chemins. Avanti Signore Virzi !
©DR