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« OPÉRA ORCHESTRE NATIONAL MONTPELLIER » : L’ART DU CLAIR-OBSCUR

Wolfgang Amadeus Mozart : Sonate en ré majeur KV 306 – Air de Concert : Ch’io mi scordi di te…Non temer, amato bene KV 505

Pierre Charvet : Kaddish – Petite Suite au Paradis Perdu

Dmitri Chostakovitch : Sept Romances sur des poèmes d’Alexandre Blok Opus 127

Alexandra Zabala, soprano

Ekaterina Darlet-Tamazova, violon

Cyrille Tricoire, violoncelle

Anne Pagès-Boisset, piano

récital dimanche 12 décembre, 19h30

En l’Église Saint-Vincent-de-Paul à Castelnau-le-Lez, des musiciens de l’orchestre de l’Opéra de Montpellier ont donné un concert, sous forme d’oxymore, allant de Mozart à Charvet en passant par Chostakovitch. La grande surprise, la belle découverte de la soirée était d’entendre la jeune soprano colombienne Alexandra Zabala. Elle passe  de la douceur, à la mélancholie, à la violence vocale avec une facilité étonnante, déconcertante. C’est avec une tristesse infinie qu’elle a interprété cet air, à fleur de peau, qu’est Ch’io mi scordi di te…Non temer, amato bene, de Mozart – Il l’a écrit après sa séparation avec la soprano Nancy Storace, sa première Suzanne pour Le Noce di Figaro – . Les Sept Romances de Chostakovitch demande des qualités vocales exceptionnelles. L’originalité de l’instrumentation est qu’à chaque air la voix est accompagnée soit par un violon, soit par un violon et un piano ou un violoncelle soit par le trio piano, violon, violoncelle.  Cette œuvre peu souvent interprétée, dédicacée à la grande soprano Galina Vichnevskaïa, demande des moyens vocaux que possède Alexandra Zabala. C’était une brillante et convaincante interprétation malgré une acoustique défavorable. Voilà une artiste à suivre.

Le concert avait débuté par la sonate pour violon et piano KV 306 de Mozart. Commencée sur les chapeaux de roue, c’est au deuxième mouvement que les deux superbes musiciennes ont trouvé le bon tempo. Avec une vraie complicité elles ont donné une version très colorée de cette sonate.

Au milieu de ces œuvres on a eu le bonheur de réentendre deux courtes compositions du montpelliérain Pierre Charvet qu’il a écrit en hommage à son beau-père le grand poète Frédéric-Jacques Temple. Empreinte d’une grande émotion qu’a su restituer avec bonheur le violoncelliste Cyrille Tricoire, elles ont été composées pour les 80 et les 100 ans du poète. Hélas Kadish a fait partie de l’hommage que Charvet a fait à Temple dernièrement (voir le papier sur le site), le poète était décédé quelque temps avant. C’était un grand moment bouleversant qui s’est dégagé pendant l’exécution de ces œuvres dans ce lieu.

Par un heureux hasard la famille de Pierre Charvet et lui-même était présente. Un beau moment de communion spirituel.  C’était une belle soirée avec en premier plan une crèche curieusement installée aux pieds des musiciens.

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