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«PARIS EXPOSE, PARIS S’EXPOSE»: Où il est Question de Café !

A propos de lieux d’expositions à Paris, de ce qu’ils proposent, et où il est question de café.

Tous les musées parisiens – gratuits ou payants – proposent des expositions temporaires – payantes. Nous sommes allés faire un tour dans ces espaces culturels où certains ne méritent pas le déplacement. Pour être vulgaire, le ratio qualité/prix est souvent bien trop élevé par rapport à l’offre. Mais qu’importe, Paris expose, donc Paris s’expose. Et puisque les beaux jours reviennent, il serait dommage de ne pas en profiter !

Les expositions que l’on peut éviter :

« Velázquez » au Grand Palais ! Faire une queue de deux heures, même avec des billets pré-payés pour voir la nuque de retraités qui regardent une galerie de portraits de dégénérés des « Grands d’Espagne », il faut être maso ; Oui, ok, bon, Velázquez est un très grand peintre. Mais on peut s’en rendre compte au Louvre face à un ou deux de ses tableaux et où on a tout le loisir de les admirer seul. Cette grande messe qu’on doit aller célébrer pour ne pas passer pour un inculte est assez insupportable. Le ticket est Hors de Prix ! Par contre à la cafétéria, à l’intérieur du musée, le café est à deux euros, et il est servi avec le sourire! Ne pas confondre avec l’immonde endroit du 21 avenue Franklin Roosevelt qui porte le nom de Grand Palais, et où vous êtes mal reçu et là on vous fait comprendre que vous êtes presque sur les Champs Elysées, donc avoir des sous!

« Le Baroque des Bas-Fonds, la Rome du Vice ». Face au précédent, le Petit Palais. Il est gratuit pour ses excellentes collections permanentes. Il y a très souvent des expositions passionnantes avec des scénographies astucieuses. Celle-ci est une attrape « couillon » malgré son titre alléchant, elle n’est même pas interdite au moins de dix ans! La peinture présentée n’a pas grand intérêt et on ne se rince même pas l’œil ! On s’y ennuie. Le seul « truc » amusant est les effets miroirs de notre image, attitude totalement baroque comme on le sait. La cafét’ dans le jardin est toujours aussi sympathique et son café n’est pas très cher.

« Markus Lüpertz », rétrospective. Un autre musée gratuit et qui possède une collection d’œuvres contemporaines à faire pâlir Beaubourg est le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. Il y a de temps en temps des expositions qui ne sont pas des réussites – accrochage sans imagination, artistes choisis – Celle de Sonia Delaunay était intéressante et celle de David Altmejd, passionnante. Ce n’est pas le cas avec cet artiste ! Se déplacer et payer (et oui la culture coûte cher) pour regarder des peintures de ce dandy allemand, il faut avoir du temps à perdre. Elles ne dégagent aucune émotion, elles n’ont aucun intérêt. Ces sculptures sont amusantes sans plus. Mieux vaut aller en face, sur le pont Ben Gourion, admirer la vue magnifique de Paris, ou simplement se balader au milieu des collections de ce super musée hélas toujours vide, à croire qu’on préfère se taper une queue et payer des fortunes pour contempler des œuvres qui n’en valent pas la peine ! Un point noir, on ne peut avoir un véritable jus dans ce musée !

Les expositions que l’on peut voir :

Si vous voulez avoir des chocs artistiques pour pas très cher, le Palais de Tokyo juste à côté du précédent musée, est là pour vous tournebouler la cervelle, vous énerver; allez-y pour vous prendre en plein plexus un coup d’art d’aujourd’hui. Dans cet espace pas fini, il y a toujours matière en effervescence qui vous révoltera ou vous comblera mais ne vous laissera pas indifférent, et puis à la cafét’ le café n’est pas cher et on vous accueille avec un grand, beau, sincère, sourire.

« Jeanne Lanvin ». A deux pas du Palais de Tokyo, il y a le Palais Galliera avec un jardin où on peut lézarder par beau temps. Là c’est le temple de la mode d’hier, et si vous aimez les chiffons, comme le dit monsieur Lagerfeld ou Choupette, à propos des collections passées – il est contre les rétrospectives – après l’expo Dior et autres stars qui ont inventé la haute couture et à qui monsieur Lagerfeld doit son existence, on peut admirer le travail de Madame Jeanne Lanvin. Cette première rétrospective parisienne réunit, en une centaine de modèles, les fonds exceptionnels du Palais Galliera et du patrimoine Lanvin. Jeanne Lanvin, c’est l’art de la matière et de la transparence, des broderies, surpiqûres, entrecroisés, spirales, découpes, la virtuosité du savoir-faire. Un éblouissement. Bon tout le monde n’aime pas la mode qui se démode et qui parle d’une époque qui n’est plus ; bah la nostalgie est ce qu’elle était et y’a pas de café ! Il faut traverser l’Avenue du Président Wilson, pour aller au Palais de Tokyo ; back to the futur !

« Au Temps de Klimt Sécession à Vienne », La Pinacothèque de Paris,  totalement privée, à deux pas de la Madeleine, malgré ses faibles moyens, peut rivaliser avec la RMN et être plus inventive. Les textes de présentation des expositions sont toujours excellents, Marc Restellini fait du bon boulot. Avec cette expo, il souhaite revenir sur un aspect essentiel de l’Art Nouveau qui s’est développé à Vienne au début du XXème siècle sous le nom de Sécession. Le rôle de Gustav Klimt dans l’éclosion de ce mouvement est majeur. Le talent et le brio de cet artiste, de ses débuts précoces à ses excès décoratifs où les dorures et l’expressionnisme naissant dominent (son père était orfèvre d’où cette présence de dorure), sont le socle d’une période nouvelle qui s’est épanouie à Vienne au tournant du siècle. Il y a un côté kitch dans cette expo qui peut ne pas séduire. On peut apprécier les deux œuvres hyper connus de Klimt (Judith 1 et II)) – le marchandising sur ces deux œuvres fonctionnent toujours très bien dans les boutiques – et découvrir une peinture peu exposée à Paris dont les premières œuvres d’Egon Schiele et d’Oskar Kokoschka. C’est une belle partie de histoire de l’art moderne à découvrir. Malgré le nombre d’œuvres, on s’interroge – la chose est courante à la pinacothèque – sur la présence d’objets, de meubles, qui ont connu untel qui a connu untel et qui peut être à connu un endroit où Klint les a vus ! On se pose la question sur le principe de reconstitution comme les panneaux pour le pavillon Beethoven ? A quand une expo avec simplement des repros des tableaux ? Au fait est-on sûr d’avoir vu les vrais? N’étant pas expert sur la Sécession, je ne peux me prononcer. On fait confiance. Une cafétéria vient d’ouvrir, on ne l’a pas encore visitée ; on apprécie le troquet d’en face qui est très sympa et a un café à 1€30, imbattable surtout à côté de Fauchon !

« De Giotto à Caravage » Dans le plus beaux des musées parisiens, le Musée Jacquemart-André, sont exposés, hélas dans un tout petit espace, les grands noms de la peinture italienne du XIVème au XVIIème siècle, redécouverts par Roberto Longhi l’une des personnalités majeures de l’histoire de l’art italien. On peut y admirer entre autre Giotto, Masaccio, Piero della Francesca, Ribera, Dosso Dossi et bien sûr Caravage. Cet artiste a révolutionné la peinture italienne du XVIIème siècle en passant d’une peinture naturaliste à une peinture plus inspirée, marquée par le clair-obscur. Autour du Garçon mordu par un lézard, deux autres œuvres sont exceptionnellement réunies : Le Couronnement d’épines et L’Amour endormi. L’exposition met en regard d’autres œuvres – pas présentes – de cet artiste en montrant l’influence de ses thèmes et de son style sur ses contemporains tels que Carlo Saraceni, Bartolomeo Manfredi. Deux générations reprendront ces thèmes à leur compte : Jusepe Ribera, Matthias Stomer, ou Mattia Preti. L’espace est très confiné pour apprécier pleinement cette exposition et le public, des vieillards, sont toujours d’une extrême agressivité. La peinture n’est pas comme la musique, elle n’a jamais adouci les mœurs ; peut être à force de regarder des vierges, des apôtres, des mises au tombeau, des saints, des scènes bibliques, elle met le public dans un état de nervosité extrême. Longhi lui a vu dans cette peinture, la naissance de l’art moderne. Un sujet à discussion autour d’un café au petit salon très bcbg où il n’est pas donné ! Ne pas oublier qu’on est chez un banquier ! 

La Cinémathèque française, à Bercy, communique sur Michelangelo Antonioni, le pape, paraît-il, de l’incommunicabilité. L’exposition suit chronologiquement la carrière de ce cinéaste avec de nombreux documents sous vitrine et des extraits de films sur petits écrans. Elle intéressera les nostalgiques des années 60, les cinéphiles, ceux qui ont apprécié « Le Cri », « L’Avventura », « La Notte ». Souvent récompensé, ce sont des films comme « Blow up », « Profession Reporter », « Zabrikie Point » qui ont fait connaître Antonioni auprès d’un public plus large. Un cinéaste à redécouvrir, une exposition qui se laisse voir mais aussi glaciale qu’un plan de « L’Eclipse ». On a supprimé la cafétéria à la cinémathèque ! Fini l’hommage à ce plan sublime de la tasse de café dans « Deux ou trois choses que je sais d’elle » de Godard ! Bon c’était au 4000 à la Courneuve, pas chez Frank Gehry. Une rétrospective des films de Philippe De Broca est organisée du 6 mai au 1er juin.

Les expositions que l’on doit voir :

On a déjà dit tout le bien qu’on pensait de l’expo « 120 ans de Gaumont » au 104, de l’exposition permanente à la « Fondation Pathé – Jérôme Seydou », de celle au Crous sur les photos de « Déjà Stars » (elle se termine le 23 mai ) on vous en propose d’autres : 

« Lumière ! Le cinéma Inventé ! » Au Grand Palais, au lieu d’aller à gauche pour Velázquez, foncez à droite pour l’exceptionnelle rétrospective, et on pèse nos mots, sur la vie des frères Lumière et leur invention, à l’occasion du 120ème anniversaire de la naissance du cinématographe. Que la lumière soit ! Et elle le fut grâce à ces deux ingénieurs de génie. Des millions de gens dans le monde leur doivent leurs plus grandes émotions et de l‘émotion on en a en visitant cette exposition qui est divertissante, amusante, pédagogique. Objets, affiches, photos, films, documentaires, sont mis en espace avec talent par Thierry Frémaux, Jacques Gerber, Nathalie Crinière, Harouth Bezdijian. De l’aventure industrielle jusqu’à aujourd’hui ce ne sont que des surprises qui nous attendent. Il faut prendre son temps pour regarder les premières animations des images (Thaumatrope, Zootrope), assister au salon indien, reconstitué, à la projection des premiers films muets, prendre son temps pour regarder le très intéressant documentaire réalisé par Keanu Reeves sur le choix entre tourner en numérique ou en argentique, admirer le mur de 1422 films tournés entre 1895 et 1905 et apprécier d’autres petites merveilles animées ou pas. Elle continue jusqu’au 14 juin 2015. On doit y aller ! Pour le café voir ci-dessus Grand Palais expo Velázquez.

« Bonnard Pierre Bonnard. Peindre l’Arcadie », Le Musée d’Orsay fait salle comble avec cette exposition. Il faut être patient pour entrer dans le Musée, passer sous les fourches caudines de la sécurité qui ne servent à rien, puis attendre, aux caisses, puis à l’entrée elle même de l’exposition ; ce n’est pas fini ; il faut faire la queue dans la plus petite salle de l’exposition où le texte de présentation est installé ainsi que les premiers tableaux, l’époque nabis du peintre. Passé ce goulot d’étranglement, quel étrange organisation de l’espace, on se retrouve dans des salles assez grandes pour admirer sans se gêner, portraits, natures mortes, scène intime, nus de Martha , sa femme, pastorale, paysages du midi. On a rarement vu autant de tableaux de cet artiste instinctif et sensible qui a un sens peu commun de l’art décoratif. Bonnard, par le choix de ses couleurs vives et lumineuses, de ses sujets – le chat est souvent présent dans ces toiles – fait naître en nous une certaine joie de vivre, dans un monde du bonheur. On sort du musée avec le sourire et si le temps le permet, prenez le pont qui amène aux Tuileries et offrez-vous un petit café au prix très abordable dans ce jardin. Vous êtes en Arcadie le saviez-vous ?

Mais il y a une autre exposition passionnante au dernier étage du Musée d’Orsay qu’il faut à tout prix ne pas manquer et où on ne fait pas la queue ! Elle présente des artistes, moins connus, importants pour l’Italie du début du XXème siècle : Dolce Vita ? Du Liberty au Design italien (1900-1940). Dans ce tout jeune pays, ébénistes, céramistes, maîtres verriers, travaillaient en collaboration avec les plus grands artistes, créant ainsi un véritable « style italien ». Le style Liberty, s’affirme au tournant du siècle, avec les créations de Carlo Bugatti, d’Eugenio Quarti, de Federico Tesio, en dialogue avec l’œuvre des peintres divisionnistes. Une deuxième partie dans ce vaste espace est consacrée au futurisme dont l’esthétique est inspirée par le progrès et la vitesse et s’étend à tous les aspects de la vie. Suit un retour au classicisme avec les céramiques de Gio Ponti, ou les verres de Carlo Scarpa, jusqu’au langage sévère du « Novecento ». Dans le même temps, le style rationaliste va marquer la naissance du si fameux « design » italien moderne – la machine à écrire Olivetti – Cette période charnière, mal connu de l’art italien, mérite un vrai détour.

Vous voulez admirer de la peinture de la sculpture, de la photographie, et cela gratuitement, osez entrer dans les galeries ; elles seront ravies de vous recevoir, les galeristes s’ennuient tellement. Pour la peinture contemporaine remontez la rue de Seine, l’Avenue Matignon, déambulez dans le Marais, le 3ème avec la rue de Turenne, la rue Saint Claude ; si vous aimez l’art cinétique entrez à l’Espace Marais rue charlot, à l’Espace Zafra rue Mahler, dans le 4ème et à la galerie historique du boulevard Saint Germain. Pour la photo les deux grands Musées du Jeu de Paume et de la Maison Européenne de la Photographie sont incontournables et leurs expositions sont toujours de grandes qualités ; dans le Marais perdez-vous, vous trouverez de nombreuses galeries qui exposent rien que de la photo. Quant au café il est cher et souvent pas bon. Ah il est plus facile de trouver un petit blanc qu’un petit noir dans ce quartier hyper branchouille, cherchez la rime (sourires) !

 

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