Passage Verdeau : Honoré des Arts
En cette période de confinement qui nous prive des essentiels moments d’évasion dont le corps et l’esprit ont un besoin vital, en cette triste période d’isolement, il m’est apparu nécessaire de conjurer le mal en invoquant, à la fois par le souvenir, et par les promesses d’un retour à une vie concrète, les lieux et personnes qui rendent ce monde moins inhumain, plus beau, plus supportable.
Et puisqu’il nous faut pour se faire avoir recours à l’outil virtuel – dont l’usage excessif, contraint par la situation exceptionnelle que nous traversons, pourrait nous amener à friser l’overdose – tâchons si vous le voulez bien d’en adoucir les défauts en l’utilisant cette fois pour explorer des lieux, certes virtuels, mais dont les visites ne seront que les prémisses d’une sortie future, comme la lecture d’une lettre écrite par un être cher, dont on nous aurait confisquée la présence, pourrait, sans remplacer l’incomparable étreinte physique qu’elle annonce, nous en faire deviner le parfum et la prochaine réalité sensible.
Le passage Verdeau est un des lieux intemporels de la capitale qui ont survécus aux coups de bulldozer des promoteurs. Il est riche en boutiques uniques et rares, à l’instar de son jumeau, le passage Jouffroi, qui le prolonge de l’autre côté de la rue de la Grange Batelière, pour déboucher sur les Grands boulevards à une encoignure du Musée Grévin.
© DR
C’est a l’entrée de ce passage Verdeau, qui se jettera un peu plus bas dans la rue du Faubourg Montmartre, que s’est installée voilà un an environ, la Galerie Honoré des Arts. Galerie qui propose un concept unique : Faire salon de thé au milieu des œuvres proposées à la vente. L’expérience est des plus plaisante, car les thés et cafés sont d’excellente qualité, et le cadre propice à la rêverie et à la contemplation.
© DR
Ainsi le côté un peu intimidant des galeries traditionnelles, qui rebute parfois l’esthète, l’amateur, ou le simple curieux, se voit ici considérablement adouci par la possibilité de commander une… douceur!
Bien sûr, les tableaux, sculptures, la verrerie et tous les beaux objets sont en vente, et l’on peut en avoir un avant goût sur la page de la galerie virtuelle, hébergée par proantic à l’adresse suivante :
https://www.proantic.com/galerie/honore-des-arts/
Mais vous constaterez en y allant physiquement, le moment venu, que la puissance des œuvres est bien plus grande encore dans le monde réel, qui parle à tous nos sens, que dans sa version numérique, réservée aux seuls yeux, sur l’écran trop petit et trop lumineux de votre ordinateur ou de votre tablette.
En outre, le plaisir d’être accueilli par Lutèce, la maîtresse des lieux, ne saurait trouver son pendant lors d’une visite virtuelle. Mais pour tous ceux qui vivent trop loin de Paris, ou dans les périodes de confinement comme celle que nous traversons, nous serons déjà ravis d’aller à la rencontre de la centaine d’œuvres présentées sur le site, agrémentées de fiches précises et fort utiles.
© DR
Avant de commencer la visite, je vous laisse en compagnie de notre hôtesse, qui nous parle de son idée initiale:
Lutèce: « Je voulais faire évoluer la relation entre client et galerie d’art. Je souhaitais montrer que l’art relève souvent de la sphère de l’intime pour les individus faisant l’acquisition d’œuvres, et que celles-ci participent pleinement à leur épanouissement personnel. Je désirais faire de ce lieu si particulier qu’est une galerie d’art un espace où les individus n’aient plus peur d’entrer, n’aient pas cette appréhension qui leur fait penser que cet endroit n’est pas pour eux. Ainsi, de nombreuses personnes qui hésiteraient en temps ordinaire à entrer dans une galerie d’art (en plus de tous ceux qui apprécient déjà ce monde fabuleux) ont l’opportunité de découvrir les œuvres choisies par Honoré des Arts dans un cadre accueillant, autour d’un café ou de thés raffinés. Ils peuvent alors constater les effets bénéfiques indéniables qu’a la présence des œuvres sur leur humeur. Je voulais également présenter aux clients des œuvres très variées. La galerie Honoré des Arts a pour activité principale la vente, l’expertise et l’achat d’œuvres d’art aux qualités esthétiques remarquables, que ce soient des terres cuites africaines du 15ème siècle, des estampes et masques japonais de grands maîtres, des tableaux contemporains aux céramiques chinoises, des bronzes Napoléon III ou même des dessins du siècle d’or hollandais. Par ailleurs, j’ai la chance de bénéficier de cet emplacement fabuleux à l’entrée du passage Verdeau, dans le quartier des Grands Boulevards, tout près du musée Grévin et des Folies Bergères. Cela permet de faire d’Honoré des Arts une halte idéale pour les amateurs d’art, professionnels comme particuliers, grands collectionneurs comme curieux souhaitant éventuellement repartir avec une pièce qui les aurait tout particulièrement séduits. »
Voici maintenant quelques œuvres dont vous pourrez croiser la route.
Ary Renan, Ile De Torcello, Venise, 1881″ © Photo Proantic / Honoré des Arts.
Grand Thangka – Prière Universelle, Tibet.© Photo Proantic / Honoré des Arts.
Ce Thangka vous aurait honoré de son voisinage à la fin de l’année dernière puisqu’il il trônait fièrement au fond de la galerie, avant de rejoindre l’heureux acquéreur qui saura à son tour en profiter dignement…
Le thangka (aussi écrit tangka, thanka ou tanka) est une peinture tibétaine utilisant des pigments minéraux sur du coton, de la soie ou de la toile. C’est également un des principaux outils de méditation dans la pratique bouddhique. On en trouve de toutes les tailles, depuis les thangkas portatifs que l’on peut enrouler et dérouler au moyen de deux baguettes passées dans des ourlets, jusqu’aux thangkas monumentaux destinés à être déroulés sur une aire à flanc de colline ou sur un mur à thangka et qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres de hauteur. Ce grand thangka correspond à une prière universelle de santé et de prospérité, présente à l’arrière-plan de l’œuvre. Le sujet est représenté au centre, entouré de personnages subordonnés faisant partie de sa suite ou de ses diverses formes divines. Les divinités importantes du Panthéon sont représentées dans la partie supérieure. La partie inférieure des tangkhas est réservée aux offrandes diverses et aux divinités gardiennes de la Loi. Sont figurées également des montagnes, un élément de l’iconographie tibétaine traditionnelle. Le corps de la divinité centrale apparaît ainsi comme une enceinte sacrée pour ces montagnes, des temples, ainsi que d’autres figures bouddhiques. Une frise de visages expressifs encadre la scène.
Suzanne Leloir, Huile Sur Toile, « L’Embarras Du Choix », 1910 © Photo Proantic / Honoré des Arts
Combien de tasses de thé ont contemplé cette élégante, elle aussi perdue dans ses pensées…
Rare huile sur toile encadrée et signée en bas par la peintre française Suzanne Leloir (fille du peintre Maurice Leloir). Elle représente une élégante choisissant des coupons de tissus. Une étiquette du Salon de l’Union des Femmes Peintres et Sculpteurs figure au dos de l’œuvre.Environ 80x65cm.