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« PETIT PALAIS » : LUCA GIORDANO FA PRESTO

Luca Giordano (1634-1705), Le triomphe de la peinture napolitaine

Petit Palais du 14 novembre au 23 février 2019

Le Petit Palais présente pour la première fois en France une rétrospective consacrée au peintre napolitain Luca Giordano , l’un des artistes les plus brillants du XVIIe siècle européen. L’exposition met en valeur l’exceptionnelle virtuosité de cette gloire du Seicento à travers la présentation de près de 90 oeuvres, tableaux monumentaux et dessins, réunis grâce aux prêts exceptionnels du musée de Capodimonte à Naples, des principales églises de la ville, du musée du Prado, du Louvre et des Musées provinciaux. Comme toujours dans ce musée la scénographie est parfaite.

Ici c’est Véronique Dollfus qui l’a inventée. Organisée selon un axe chronologique avec des rapprochements d’autres peintres – Jusepe de Ribera (1591-1652), Mattia Pretti (1613-1699) – le parcours de l’exposition montre comment Giordano a su tirer le meilleur des différents courants stylistiques de l’époque – l’art de Rubens restera pour lui une figure de référence – pour aboutir aux formules qui séduisirent son siècle. Giordano commença sa carrière à succès par des quasi-pastiches d’œuvres de Raphaël, de Titien, de Dürer. Grâce à sa capacité à intégrer les innovations de son temps comme des maîtres du passé il fut très vite reconnu dans toute la péninsule italienne, Il a exécuté près de 5 000 tableaux et ensembles de fresques d’où son surnom de « Luca fa presto » (Luca qui va vite) !

Il s’installa à la cour de Charles II d’Espagne à partir de 1692, où il réalisa d’immenses fresques notamment, pour le Cazón del Buen Retiro à Madrid, le monastère de l’Escorial ou encore la cathédrale de Tolède. L’exposition évoque d’ailleurs cet aspect majeur de son œuvre en proposant aux visiteurs une expérience immersive dans une salle de projection. Il reste quand même le peintre des églises de Naples. De retour à Naples en 1702, Giordano s’éteignit moins de trois ans après, laissant son empreinte dans la ville où ses œuvres fascinèrent des générations de peintres notamment français du XVIIIème comme du XIXème siècle.

La conception de l’exposition est pensée comme dans un palais, avec un enfilement de salles articulées sur d’amples perspectives. Au fil du parcours chapelle, salons, oratoire, couloir, pièces de réception se succèdent. Chaque lieu invite à appréhender un aspect ou un moment de l’œuvre. Ils évoquent tantôt la magnificence de l’Italie, tantôt l’austérité de l’Espagne. Les salles à décors, tantôt peints, tantôt en relief, alternent avec des salles plus sobres. Les grands axes sont appuyés par une direction de lumière forte, théâtrale, qui met en scène deux univers, l’un lumineux et solaire, l’autre intérieur et sombre le long de deux axes. Ce sont pour la plupart des toiles immenses qui nous sont offertes et qui nous mettent fasse à un peintre qui n’a pas la place qu’il mériterait.

L’exposition met en valeur le contraste entre des compositions tourmentées, Crucifixion de Saint Pierre Martyr de saint Sébastien et un registre sensuel hérité du Titien, de langoureuses Vénus, Ariane abandonnée ou Diane et Endymion.

Avec l’exposition sur le sculpteur Vincenzo Gemito (1852-1929), cette rétrospective constitue le second volet de la saison que le Petit Palais consacre à Naples en partenariat avec le musée de Capodimonte. Ce travail de découverte et de mise en scène est assez exceptionnel. Dans un des plus beaux musées parisiens, c’est une belle réalisation que l’on doit à Christophe Leribault, directeur du Petit Palais, 
Sylvain Bellenger, directeur du Museo e Real Bosco di Capodimonte, à Naples, Stefano Causa, professeur à l’Università degli Studi Suor Orsola Benincasa, Naples, 
Patrizia Piscitello, responsable du département des expositions et des prêts du Museo e Real Bosco di Capodimonte et bien sûr à Véronique Dollfus

 

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