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« SALLE GAVEAU » : BEETHOVEN – LISZT – CHOPIN – JEAN-NICOLAS DIATKINE

45 rue La Boétie 75008 Paris

lundi 4 novembre 2023, 20h30

Ludwig van Beethoven : Sonate n°14 en do dièse mineur op.27 n°2 – Six Bagatelles op.126

Franz Liszt : Sonate en si mineur

Frédéric Chopin : Sonate n°3 en si mineur op.58

Jean-Nicolas Diatkine, piano

Jean-Nicolas DiatkineBeethovennous le suivons depuis des années (voir sur le site, un entretien et à propos de ses disques). Son rendez-vous annuel est à ne pas manquer lorsque l’on aime le piano ; il est un des meilleurs pianistes d’aujourd’hui, mais n’est pas hélas sous les projecteurs des professionnels de la profession, il est trop discret, seul le piano l’intéresse et non les réseaux sociaux. Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu’ils loupent !   On sait que Diatkine a une obsession par rapport à Beethoven, c’est son compositeur de prédilection et comme souvent chez lui, il va essayer de trouver le moindre indice pour mieux comprendre les œuvres de cet immense compositeur et ainsi s’approcher au plus près de ce qu’il a voulu exprimer. Ainsi cette Sonate n°14 tant et tant jouée, enregistrée, (plus de 700 coffrets des intégrales des sonates et presque tous les soirs on interprète Beethoven) sonne chez lui avec plus d’intensité que chez la plupart des pianistes. Ce soi-disant Clair de Lune, comme il l’a présenté, n’est pas une petite sonate sympathiquement romantique mais bien plus tragique qu’on ne le pense et c’est ainsi qu’il l’a interprétée. Sous ses doigts magnifiques elle était empreinte d’une émotion bouleversante. Dès les premières notes Diatkine entraîne les spectateurs (nombreux hier soir) dans un ailleurs magique. Mais tout le concert avait cette haute qualité. Les Bagatelles op. 6 étaient totalement dans un autre espace. La Sonate en si mineur de Liszt, tellement bizarrement construite, une histoire hallucinante, un Faust made (mad !) by Liszt, Diatkine grâce à ses recherches et sous ses mains a su fasciner le public. Mais le clou de la soirée, à notre avis, était la Sonate N° 3 de Chopin. On sait que le pianiste avait du mal à comprendre ce compositeur, mais petit à petit, comme un véritable archéologue musical, il a psychanalysé Chopin (ahahah un petit clin d’œil familial) pour arriver à le jouer de manière impressionnante. Hier soir, cette sonate il l’a fait chanter comme personne. Le largo, comme d’ailleurs le premier mouvement, on a entendu ce côté bel canto avec les deux mélodies envoûtantes ; avec le final Presto c’était un feu d’artifice que Diatkine a offert. Le public ne voulant pas le lâcher c’est les quatre premiers préludes qu’il a donné en bis !

Heureusement pour ceux qui n’ont pas eu la chance ou l’idée de venir à Gaveau, il existe un disque Chopin avec cette sonate et les préludes. Magnifique. Bon hélas il va falloir attendre un an, pour avoir encore et encore ce plaisir d’entendre Jean-Nicolas Diatkine !

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