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« THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES » : LES NOCES DE FIGARO – Jérémie Rhorer- James Gray 

 THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

du 26 novembre au 8 décembre 2019

Wolfgang Amadeus Mozart: LES NOCES DE FIGARO

Jérémie Rhorer: direction
James Gray: mise en scène
Santo Loquasto: scénographie
Glysleïn Lefever: chorégraphie
Christian Lacroix: costumes
Bertrand Couderc: lumière

Anna Aglatova : Suzanne
Robert Gleadow: Figaro
Stéphane Degout: Le Comte Almaviva
Vannina Santoni: La Comtesse Almaviva
Eléonore Pancrazi: Chérubin
Carlo Lepore: Bartolo
Jennifer Larmore: Marceline
Florie Valiquette: Barberine
Mathias Vidal: Basilio
Matthieu Lécroart: Antonio
Rodolphe Briand: Curzio

Le Cercle de l’Harmonie
Unikanti direction Gaël Darchen

Visconti, Friedkin, Polanski, Clair, Jacquot, Gillian, Dayan-Moreau, Stein, Haneke, Cogitore, Schroeter, Schlingensief, si ces noms sont mis les uns après les autres c’est que ce sont des noms de réalisateurs de films qui sont venus faire un tour à la mise en scène d’opéra avec, pour la plupart, moins de bonheur que plus. Le Théâtre des Champs-Élysées a suivi la mode et a demandé à James Gray de venir mettre en scène Les Noces de Figaro de Mozart. James Gray est cet immense réalisateur, celui qui depuis Little Odessa jusqu’à l’impressionnant  Ad Astra en passant par The Lost City of Z, La Nuit nous Appartient, construit une œuvre originale, magistrale, mal aimée par le public et les critiques surtout outre Atlantique. Son cinéma n’est pas à la mode car sa narration est assez classique. Il ne faut pas s’étonner alors si sa mise en scène des Noces l’est aussi. Il aime travailler avec les acteurs et on sent ce qu’il a fait avec les chanteurs. Sur scène, on est dans une représentation totalement XVIIIème, dans des décors sans grande originalité, des costumes de Christian Lacroix parfaits, des lumières idem ; rien ne choque, tout est irréprochable pour le public de TCE. En fin de compte tout est mis en place pour qu’on écoute confortablement la musique et les voix. Avec Stéphane Degout on a un Comte exceptionnel, sa voix, sa prestance, son jeu, son phrasé, tout concours pour qu’il soit un grand Amalviva- on le savait déjà- la Suzanne d’Anna Aglatova, tient la scène jusqu’au bout et son air du dernier acte est parfait de sensibilité, Vannina Santoni est une Comtesse juste et le couple Bartolo-Marceline / Lepore–Larmore est impeccable ; Carlo Lepore a un timbre de voix magnifique et on peut s’étonner qu’il est accepté ce rôle mineur lorsque l’on connaît sa carrière; Robert Gleadow est très à l’aise vocalement et physiquement dans le rôle de Figaro, Eléonore Pancrazi est un chérubin sympathique,  bref  la distribution est d’une grande homogénéité. Mais le grand gagnant de la soirée est quand même Jérémie Rhorer. Il mène cette folle journée avec une vivacité, une précision fantastique et son orchestre, Le Cercle de l’Harmonie, le suit à la baguette. Quelles belles sonorités ces instruments baroques. L’énergie ne se relâche jamais, il n’y a pas de précipitation, tout est sous le contrôle de Rhorer.  Avec ces Noces de Figaro le public passera une charmante soirée; alors que demander de plus…peut-être un nouveau Strehler, Ronconi, Sellars, Carsen, … ou un Braunschweig, Pelly, Py… mais surtout plus de réalisateur de film…

©DR

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