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« THÉÂTRE DES CHAMPS-ÉLYSÉES » : LES PURITAINS – JESSICA PRATT

15 avenue Montaigne, 75008 Paris

Samedi 1er avril 2023

Vincenzo Bellini : I PURITANI

Jessica Pratt : Elvira

Levy Sekgapane : Arturo

Gabriele Viviani : Riccardo

Krzysztof Baczyk : Giorgio

Tamara Bounazou : Enrichetta

Riccardo Romeo : Bruno

Giacomo Nanni : Walton

Chœur de chambre Les éléments, Joël Suhubiette, direction

Orchestre de Chambre de Paris, Giacomo Sagripanti, direction

Bon on ne va pas se cacher la face avec ce I Puritani en concert, c’était celle qu’on rêver d’entendre, la nouvelle coqueluche du bel canto Jessica Pratt. Cette jeune soprano pour la première fois est venue chanter à Paris. Les versions concerts sont souvent problématiques par rapport aux textes, chaque chanteur devant son pupitre ou pas selon qu’il a déjà joué le rôle, en train de dire je t’aime ou prend moi dans tes bras, face au public, éloigné de chaque côté de la scène c’est souvent assez cocasse, mais bon c’est la musique ici qui prime. Avec la Pratt tout est affaire de musique. Dès le départ elle a donné le ton avec Son vergin vezzosa, où virtuosité, jubilation, étonnante simplicité, étaient au rendez-vous. Le sublime Oh ! vieni al tempio marque le deuil le moment où l’héroïne sombre dans la déraison obtint des bravos, des brava, des bravi, par une salle déjà chauffée à blanc ! Puis vint la scène d’anthologie de la folie d’Elvira avec un andantino pathtique O rendetemi la speme  qui culmine d’un air de colorature Vien diletto là, et là la  Pratt a fait chavirer tout le public, triomphe donc ! Bon il y a des solos, des duos, des trios, des quatuors comme dans tout bon opéra de cette époque. Dès le départ on a le fameux solo de Gabriel Viviani, Ricardo, magnifique qui jusqu’au bout à garder sa prestance et sa souffrance pour avoir été évincé de mariage avec Elvira. Une belle découverte a été la basse de Krzysztof Baczyk (on aura du mal à retenir son nom , pauvre Français que nous sommes) qui chantait le tonton sympathique ; il a eu de nombreux applaudissements pour sa formidable prestation, et un magnifique duo avec Viviani. Tous les autres chanteurs ont été parfaits. Alors Arturo par qui tout le scandale, la tragédie arrive (avouons que l’histoire est assez stupide écrite pas des tâcherons très connus à l’époque pour leurs vaudevilles et romans soi-disant historiques)  était sûrement une prise de titre par Levy Sekgapane. Car, lorsqu’il demandait à sa fiancée de venir dans ses bras, il le disait au livret…. Il a une voix jeune, en place, pour un rôle qui demande des moyens vocaux stupéfiants.  Son A te, o cara a été très apprécié par le public, il s’en est bien sorti mais manquait un peu de souffle et son duo fusionnel avec Jessica Pratt Vieni fra queste braccia était émouvant tant elle était prévenante avec lui. Il ne faut pas oublier la qualité de l’orchestre et du chœur superbement dirigé par le jeune chef Giacomo Sagripanti. Il faut savoir soutenir de tels voix et surtout ne pas les couvrir. Tout l’art de diriger ce genre d’opéra était là sous sa baguette. De beaux airs, comme on aime, une belle distribution comme on aime, une belle soirée au TCE comme on aime, et le public avait les yeux d’Arturo pour cette troublante  Jessica Pratt!

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