Théâtre le 13ème ART, Place d’Italie, 750013 Paris
jusqu’au 11 février 2023
Qu’est-ce qui attire un public si nombreux au stand-up d’Hector Obalk depuis dix ans ? Ce soir dans l’immense salle du Théâtre 13 Art pour les deux spectacles – «MONET-PICASSO-MONDRIAN…» – il a fait le plein ! Le public allait de jeunes couples à peine sortis de l’adolescence aux seniors bien seniors… Certains venaient parce qu’ils suivaient la newsletter de la Mairie du 13ème, d’autres on leur avait offert en cadeau le spectacle, et on leur avait dit que c’était très drôle, d’autres parce que la peinture ils ne connaissait pas beaucoup et depuis qu’ils étaient à la retraite ils avaient du temps, d’autres, un peu artistes, étaient intéressés à mieux connaître la peinture, une manière moins fastidieuse pour faire un tour en peinture. D’autres qui aiment les stand-ups, on leur avait dit que c’était un one man show très drôle et original, la peinture pourquoi pas si on rit.
Et oui, pendant près de deux heures Hector Obalk s’amuse à parler d’une manière tout à fait inédite sur la peinture, ce soir lundi, celle à partir de 1870 avec les grands mouvements modernistes (impressionnisme, post-impressionnisme, cubisme, constructivisme, fauvisme, expressionisme, surréalisme, symbolisme, abstraction) en faisant des retour en arrière sur les siècles passés pour retrouver des similitudes artistiques (le symbolisme, le surréalismes existaient bien avant qu’ils soient des mouvements….). Hector Obalk propose ses explications, raconte des anecdotes, donne des avis, de temps en temps à l’emporte-pièce, sur tels ou tels tableaux, certains même extrêmement connus. Mais il le fait tout le temps avec de l’humour et une sorte de flegme, une manière de ne pas y toucher, à la Lucchini. Dans cette ancienne salle de cinéma c’est impressionnant de voir sur un écran géant des reproductions – on se souvient de son spectacle sérieux, énorme, magnifique à la Géode sur Michel-Ange en 2013 ! –On a l’impression qu’il improvise face à cet écran géant.
Que nenni tout cela est hyper préparé ! Il a un souffleur-prompteur, l’arrivé du mur des tableaux, les entrées-sorties, zooms sur les peintures (bravo à Morween Augrand qui est aux manettes des images) les arrivés des moments musicaux en direct (excellents Pablo Schatzman au violon et Raphaël Perraud au violoncelle, ce dernier on a eu la chance de faire une itv!) sont minutées. Bon, il y a des moments très pédagogiques, des moments de lacher-prises drôlatiques assez étonnants (sur l’évolution graphique d’un dessin de toro de Picasso et la diminution de ses coucougnettes et de sa tête ou chez Mondrian sur l’évolution d’une peinture d’un arbre qui se termine en deux droites et une couleur ).
Hector Obalk a eu plusieurs vies mais c’est l’art en général qui l’a attiré, et depuis les années 2000 il s’est spécialisé dans l’histoire de l’art (journaliste, critique, réalisateur). Son succès est assez récent et son spectacle a vite trouvé son public (des spectateurs sont venus plusieurs fois). Alors les Français ne sont pas aussi réfractaires à un spectacle aux accents culturels ? Lucchini avec La Fontaine ou Pascal remplit pendant plusieurs mois des théâtres !
Quel que soit le thème c’est la manière de le présenter et avouons-le Hector Obalk s’adresse à la salle non pas comme un spécialiste qui fait un cours magistral, mais comme un ami qui donne sa vision très personnelle sur la peinture en générale. Il faut outre une sacrée culture générale mais aussi une bonne dose de talent de comédien pour parler et nous passionner sur un bout de lumière peinte sur une motte de paille dont le peintre (Monet) n’en n’avait rien à foutre ! Avec Hector Obalk oui c’est le détail qui fait le spectacle !
Trois spectacles sont proposés :
«LÉONARD-CARAVAGE-CHARDIN…»
«VANEYCK-RAPHAËL-VELASQUEZ…»
«MONET-PICASSO-MONDRIAN…»
Pour en savoir plus : GRAND-ART.online
