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« VIVA L’OPÉRA » : LE CLASSIQUE 9 – WOLFGANG AMADEUS MOZART (5)

Wolfgang Amadeus MOZART (1756-1791)

Don Giovanni (Don Juan), K. 527

En 1786, le public autrichien, semblait en avoir assez de la musique de Mozart. Sa popularité allait décroissant, le nombre de concerts donnés et leurs succès se réduisait. Cependant, l’estime dont il jouissait à Prague capitale de la Bohême ne faiblissait pas.

Au début de l’année1787, Mozart avec Constance sont reçus comme des stars à Prague. Ils assistent au succès du moment, Le Nozze di Figaro. Il crée La Symphonie no 38 en ré majeur dite Prague, K. 504, – une des plus célèbres aujourd’hui – il dirige aussi les Noces et le Théâtre National de Prague lui passe commande d’un opéra. On est au mois de février et la création de Don Giovanni aura lieu le 29 octobre !

Don Giovanni est aujourd’hui considéré comme l’un des opéras majeurs de Mozart, Richard Wagner le qualifiait d’ « Opéra des Opéras ! »

C’est la deuxième collaboration entre Mozart et da Ponte après Le Nozze di Figaro

L’histoire de Don Juan, popularisée par la pièce de Tirso de Molina El Burlador de Sevilla (1630), venait de faire l’objet d’un opéra composé par Giuseppe Gazzaniga sur un livret de Giovanni Bertati et créé avec succès en 1787 à Venise : Don Giovanni Tenorio, Da Ponte se permettra de faire quelques emprunts au livret de son confrère.

La veille de la création, la célèbre ouverture aurait été écrite durant la nuit précédant la répétition générale. Selon certaines sources,Giacomo Casanova présent dans la salle, aurait servi pour partie de modèle, voire aurait apporté une contribution au livret ?.

L’œuvre rencontre un immense succès, contrairement à la création viennoise, le 7 mai 1788 au Burgtheater, qui se heurte au goût conservateur du public local. Il y eut néanmoins quatorze représentations. Il est un des opéras le plus joué dans la plupart des maisons d’opéras à travers le monde.

Le manuscrit original, pour sa part, connut une histoire étonnante puisqu’il est aujourd’hui propriété de l’État français. Constance Mozart l’avait cédé en 1800 à l’éditeur de son mari, Johann André. En 1854, le gendre d’André, entra en relation avec la célèbre chanteuse Pauline Viardot qui avait chanté le rôle de Zerline à Saint-Petersbourg qui acheta le précieux manuscrit pour une somme, considérable. Elle le conserva plus de 50 ans avant de le léguer en 1903 au Conservatoire de Musique de Paris.

L’action se déroule à Séville en Espagne au XVIIème siècle.

Don Giovanni s’est introduit chez Donna Anna afin de la séduire. Elle appelle à l’aide, le Commandeur son père survient et provoque en duel le séducteur, qui le blesse mortellement. Non reconnu, Don Giovanni et Leporello arrivent près d’une auberge où apparaît Elvira, qu’il a séduite puis abandonnée. Don Giovanni ne la reconnaît pas puis l’ayant reconnue, il s’esquive, la laissant avec Leporello, qui lui présente la liste des conquêtes de son maître. Elvira fait vœu de vengeance. Une procession de villageois préparent le mariage de Masetto et Zerlina . Don Giovanni remarque Zerlina, qui lui plaît, et se débarrasse du fiancé jaloux. Resté seul il entreprend de la séduire mais Elvira entraîne Zerlina avant qu’elle ne cède. Don Giovanni rencontre alors Anna et Ottavio. Elvira les met en garde contre celui qui l’a abandonnée. Don Giovanni essaye de la faire passer pour folle. Anna pense avoir reconnu en Don Giovanni le meurtrier de son père. Don Giovanni invite Zerlina et Masetto au bal. Leporello invite aussi Elvira, Ottavio et Anna, qu’il n’a pas reconnus, car ils ont le visage masqué. Don Giovanni entraîne Zerlina à l’extérieur, tandis que Leporello attire l’attention de Masetto. Lorsque Zerlina crie à l’aide, Don Giovanni joue la comédie et accuse Leporello d’avoir voulu séduire Zerlina. Personne ne le croit, la foule l’encercle, mais il réussit à s’enfuir. Après de nombreux quiproquo où Leporello est pris pour Don Giovanni, ce dernier raconte les récents évènements à Don Giovanni, qui rit aux éclats. Une voix provenant d’une statue annonce à Don Giovanni qu’il sera mort avant l’aube. Le valet tremble de peur, mais son maître le force à inviter la statue à dîner. Don Giovanni commence son repas, Elvira essaie de convaincre Don Giovanni de se repentir. La statue du Commandeur s’approche de Don Giovanni, ce dernier l’invite à dîner. La statue lui demande alors de se repentir, mais Don Giovanni refuse. Le Commandeur se retire et Don Giovanni est englouti par les flammes de l’enfer. Tous les autres personnages entrent, et Leporello leur apprend ce qui vient de se passer. Anna consent à épouser Ottavio. Elvira décide de se retirer dans un couvent. Zerlina et Masetto vont se marier, tandis que Leporello veut trouver un meilleur maître.

C’est une version de 1954, que l’on vous propose, au Festival de Salzbourg, avec des chanteurs d’exception impossible à réunir aujourd’hui

Don Giovanni : Cesare Siepi, Leporello : Otto Edelmann, Donna Anna : Elisabeth Grümmer, Donna Elvira : Lisa Della Casa, Don Ottavio : Anton Dermota, Zerlina : Erna Berger, Masetto – Walter Berry : Commendatore L’orchestre Philharmonique de Vienne est sous la direction de Wilhelm Furtwängler, la mise en scène très classique est de : Herbert Graf.

Giuseppe Gazzaniga (1743-1818)

Don Giovanni Tenorio

Il est intéressant d’associer cet opéra buffa joué à la même époque.. Il est plus court que celui de Mozart et moins sombre. Il a été composé par Giuseppe Gazzaniga sur un livret de Giovanni Bertati. Le livret est pratiquement le même que celui de Da Ponto et sûrement ce dernier connaissait cet opéra qui a été joué le 5 février 1787 avec succès à Venise donc bien avant celui qu’il a écrit pour Mozart. Pasquariello est le Leporello de Don Juan, on retrouve Donna Anna, Ottavio, Donna Elvira, Maturina et Biagio sont les Zerlina et Masetto, le couple de paysans de Mozart.

Giuseppe Gazzaniga est un des deniers compositeurs de l’école de Naples, il composa cinquante-et-un opéras, il est considéré comme l’un des derniers compositeurs italiens d’opera buffa.

Voici une version donnée au Théâtre Verdi de Pise en novembre 2015. Il étonnant d’entendre la scène du catalogue que chante Pasquariello à Donna Elvira, il nous rappelle quelque chose…La mise en scène laisse à désirer mais la musique n’est pas dénuée d’intérêt.

Don Giovanni: Max Jota, Pasquariello: Carlo Torriani, Donna Anna: Madina Karbeli, don Ottavio: Roberto Cresca, il Commendatore: Daniele Cusari, Donna Elvira: Yukiko Aragaki Donna Ximena: Moon Jin Kim, Biagio: Federico Cavarzan, Maturina: Giulia de Blasis, Lanterna: Antonio Pannunzio, la mise en scène est Alessio Pizzech et l’orchestre du théâtre est dirigé par Federico Bardazzi

 

 

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