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« EXPOSITION VIRTUELLE » : 2ème épisode – NATHALIE BRÉHAL – Tombe Le Masque Á Venise

NATHALIE BRÉHAL

Le temps des flâneries n’étant toujours pas revenu, nous voici de retour sur les chemins numériques à la recherche de sensations et de stimulations. Comme la préoccupation du moment reste l’imminence du port d’un masque pour des déplacements moins risqués,

quoi de plus opportun que de se tourner vers La Ville du masque par excellence, Venise.

Venise dont la clôture du carnaval 2020 a dû être annulée à la fin du mois de février pour les raisons que l’on connait.

https://nathaliebrehal.wixsite.com/artiste/carnaval-venitien-2020

C’est donc à une ballade masquée dans la Sérénissime, que Nathalie Bréhal vous convie sur la page de son exposition virtuelle.

https://nathaliebrehal.wixsite.com/artiste/carnaval-venitien-2020

Comédienne et peintre, très influencée par le théâtre, les coulisses, les ballets, elle monte sur scène à l’âge de 8 ans, salle Pleyel, pour Madame Aurore Sand, petite fille de Georges Sand, puis participera à de très nombreux projets, L’oiseau de feu avec Claire Motte et Cyril Athanasov, Les Mariés de la tour Eiffel, pour Jean Christophe Averty, pour n’en citer que quelques uns.

Elle tire donc sa substance de sujets littéraires, oniriques, musicaux, tel un hommage à Ravel, aujourd’hui en collection privée, qui la fit sélectionner au Salon d’Automne en 1994. Son mentor Marcel-Paul Combellas dont François Mauriac était un grand admirateur, prix Goya 1962, suiveur de Vlaminck, l’accueillera dans son atelier d’Oloron pour la guider et l’encourager.

Deux voies, théâtre, peinture, qui se rejoignent dans le même but, la même volonté de création. De cet univers magique, que décrit si bien Paul Valery lorsqu’il parle de Cet Art oú l’instable est ordinaire, et le stable un accident, elle tire sa substance première, à la recherche du mouvement, du tournoiement, de l’arabesque infinie.

Cette exposition en hommage à Venise et ses mystères, est le fruit d’un long dialogue entre l’artiste et la cité des doges. 25 ans de tête à tête…C’est donc à une petite rétrospective, qui ne saurait être exhaustive, que l’on est convié sur le site.

 

Vénitien sur le môle,

Hommage à Stanley Kubrick qui fit réaliser les masques de son film Eyes Wide Shut dans un célèbre atelier de confection Vénitien.

Gondolier

C’est au cours d’une des nombreuses visites que Nathalie a fit dans la ville chère à Maurice Barres, qu’elle rencontra l’un des derniers peintres natifs de la lagune encore en activité, Carlo Memo, detto Il Diavolo.

Ce peintre, aussi discret que mystérieux, signa entre autres des affiches pour la Mosta del Cinema, ce festival de Cannes Vénitien, si l’on peut dire, qui récompense chaque année d’un lion d’or le meilleur film de la sélection.

Voici ce que le Il Diavolo dit de la peinture de Nathalie Bréhal :

« La peinture de Nathalie Bréhal évoque un songe d’un expressionisme symbolique très raffiné, très beau. C’est la peinture d’une femme dont l’œuvre pousse à imaginer des rêves, desquels ne sont pas exclus une dimension sociologique d’une grande maturité artistique. »

En effet dans ce monde brutalisé, déconstruit, le retour d’une certaine figuration non photographique, onirique, et pleine de mouvement est une nécessité que s’obstinent à ignorer les marchands de toiles au mètre carré, dont les poulains proposent toujours de lassants gribouillages abstraits, pompeusement justifiés de soi-disant prouesses techniques…Le nihilisme a trouvé son maître avec Soulages, inutile de poursuivre en la singeant une démarche qui a fait son temps.

Claude Roger-Marx, critique, expert et collectionneur bien connu du milieu du XXème siècle, publia dans un recueil intitulé Avant la destruction d’un monde, une série d’articles, de préfaces et de conférences, dont un extrait illustre bien cette nécessité de revenir au sujet. (Avant la destruction d’un monde, de Delacroix à Picasso, par Claude Roger-Marx, Librairie Plon, Paris 1947)

« Si paradoxal que ce soit, les portes ouvertes sont celles qui ont le plus souvent besoin d’être défoncées. Que le sujet compte en art, voilà une vérité si évidente qu’on s’étonne qu’il faille insister…Il est un domaine où Dante, Shakespeare, Michel-Ange, Rembrandt, Molière, Delacroix se retrouvent, échappant à la spécialisation d’une technique. Alors le métier cesse de n’être qu’un jeu, réservé aux initiés. Plus exactement, l’œuvre d’art contient tant de force communicative qu’elle parvient à initier les profanes mêmes. »

Il serait tentant d’ajouter que le métier auquel Roger-Marx fait ici allusion, c’est à dire la maîtrise des outils, que ce métier est à notre époque remplacé par un non-métier; encore pire qu’un simple jeu, qu’un simple défi; cette fausse technique n’est bien souvent qu’un prétexte, pire, un alibi!

Il est tellement plus confortable de maquiller son absence d’inspiration derrière quelque procédé, quelque recette de cuisine graphique, ou derrière d’affligeantes références à une actualité qui reste l’ennemie ultime de l’universel…

Ici le seul maquillage est celui que diffuse les brumes de la lagune sur les canaux endormis, les seuls masques sont ceux que choisissent des personnages mystérieux…

Le Théâtre des esprits

Pour finir, voici en guise de préambule à la visite de cette exposition, quelques mots de l’artiste, qui vaudront mieux qu’un long discours :

Nathalie Bréhal: « Je voudrais être en peinture ce que Federico Garcia Lorca fut en poésie. Il écrivait : « Je fais une poésie à s’ouvrir les veines ». Si je pouvais, je voudrais faire une peinture à s’ouvrir le cœur, une peinture vibrante comme un instrument qui s’empare de l’être tout entier. Pas un calme paysage, mais un monde fou où tout serait possible; se détacher du quotidien, de la banalité, de la reproduction. Une peinture qui soit un poème, un ballet, un concert, une bacchanale de sensations, d’images et de couleurs. »

©DR

 

 

 

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