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« VIVA L’OPÉRA » : LE ROMANTISME 5 – GIOACCHINO ANTONIO ROSSINI 3

Gioacchino ROSSINI(1792-1868)

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Otello (1816)

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De 1815 à 1820 le séjour de Rossini fut faste. Il y fréquenta deux personnes dont la rencontre orienta son destin. La première c’est Domenico Barbaja. Ancien garçon de café, inventeur de la glace au chocolat, devenu riche à cause de ses gains fabuleux aux cartes, mais aussi d’une oreille sensible, il devient directeur du teatro San Carlo ! Rossini, âgé de 24 ans était déjà célébrissime. Barbaja l’installa dans son palais, lui fournit vins, bonne chère, domestiques…à la condition d’écrire dans les six mois un nouvel opéra ! Au bout des six mois il n’avait encore rien écrit ! Fini les ripailles, les domestiques, un matin il s’aperçoit qu’on a muré sa porte ! Barbaja lui rendra la liberté lorsque les scènes du nouvel opéra lui seront remises ! Rossini recopia plusieurs fois l’ouverture pour en faire un vrai cahier ! La première fut annulée pour cause d’indisposition de la prima donna ! Une semaine après Otello était créé le 4 décembre 1816. Avec Tancredi ce fut l’opéra le plus célébré et le plus joué pendant vingt ans ! La deuxième personne c’est Isabel Colbran, la soprano, créatrice du rôle de Desdemona, maîtresse de Barbaja. Après le triomphe, Rossini déguerpit avec la prima donna ! Elle deviendra sa compagne légitime. Pour honorer son contrat, Rossini écrivit une demi-douzaine d’opéras pour le patron de San Carlo dont Elisabetta, la Donna del Lago, Mosé in Egypto.

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Otello est un opéra en trois actes tiré de la tragédie Othello, ou le More de Venise de 1792 de Jean-François Ducis.

Second d’une série de neuf opéras composé pour Naples par Rossini, il a pour librettiste Francesco Maria Berio di Salsa ; celui-ci s’est inspiré directement de la tragédie de Shakespeare mais, comme il était de coutume en son temps, en s’appuyant sur de très grandes libertés.

Malgré le désaccord d’une partie du public, en particulier à l’égard de la fin de l’œuvre, considérée comme excessivement tragique, l’opéra obtint aussitôt un grand succès. Il a été représenté partout dans le monde en substituant parfois à sa fin tragique une conclusion plus légère ce qui était une pratique courante pour les opéras.

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Otello, est au service de Venise et rentre victorieux contre les Turcs. Il est marié secrètement à Desdemona la fille de son ennemi, Elmiro Patrizio Veneto, déjà promise à Rodrigo, le fils du Doge. Jago, amoureux de Desdemona et qui déteste en secret Otello, pour se venger, lui dit qu’il a intercepté une lettre qui prouve une idylle entre Desdemona et Rodrigo. Fou de jalousie, Otello tue Desdemona, est devient fou en apprenant la tromperie de Jago et l’innocence de sa femme.

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Pesaro 1988 au festival Rossini

Otello : Chris Merritt, Desdemona : June Anderson, Iago : Ezio Di Cesare, Rodrigo : Rockwell Blake, Emilia : Raquel Pierotti, Elmiro : Giorgio Surjan, Lucio : Eugenio Favano Doge : Francesco Piccoli, Gondoliero :Enrico Facini – Orchestre – RAI Torino dirigé par John Pritchard, mise en scène : Pier Luigi Pizzi.

 

Guillaume Tell (1829)

Rossini a trente sept ans, il a écrit quarante opéras, et brusquement il cesse de composer ?!! Il lui reste trente neuf ans à vivre ! Il passe la suite de son existence à inviter des amis et leur mijoter des petits plats ! Rossini est en écoutant ses œuvres un homme du XVIIIème siècle, un sceptique, un ironique. Au fil des ans, les revendications qu’il exprime dans ses opéras sont devenues vieillottes. On entrait dans l’ère de l’industrie, du nationalisme. Avec Guillaune Tell, on trouve les ingrédients du romantisme : la fièvre d’indépendance, celle qui enflammait toute l’Europe, celle de Byron, et aussi l’exaltation du sentiment de la nature, la Suisse rousseauiste. Mais il n’était pas fait pour la lourdeur et le sérieux de la nouvelle époque, ce goût détestable de cette bourgeoisie qui portait Louis Philippe au pouvoir. Celle de Meyerbeer, pompeuse allemande, avec ses pesantes bombardes tudesques. Il abdiqua et il était prêt à aider Bellini, Donizetti à percer sur les scènes parisiennes !

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L’opéra se déroule au XIVe siècle et raconte la fameuse histoire de Guillaune Tell qui rassemble les Suisses contre les Autrichiens. Guillaume Tell rêve de secouer le joug des Autrichiens. Arnold est amoureux de la princesse Mathilde de Habsbourg et ils décident de se marier. Rejoint par Guillaume et son compagnon d’armes Walter, ils lui rappellent son devoir de patriote suisse et lui révèlent la mort de son père. Au lieu de s’unir à Mathilde, Arnold rejoint les conjurés suisses. Une fête se déroule sur la place d’Altdorf, où le bailli Gessler humilie les Suisses en les obligeant à saluer son chapeau planté sur un mât. Guillaume ayant refusé, Gessler lui enjoint de prouver son adresse en transperçant d’une flèche une pomme placée sur la tête de son fils, Jemmy ; il sort victorieux de l’épreuve mais il ne cache pas à Gessler que s’il avait manqué son coup, une seconde flèche lui était destinée. Gessler fait arrêter le père et le fils mais l’intervention de Mathilde sauve Jemmy et seul Tell est embarqué sur le lac à destination de Kussnacht. Arnold se prépare au combat. Hedwige, la femme de Tell, suit des yeux le bateau qui emmène Guillaume en prison mais celui-ci parvient à prendre le gouvernail, en pleine tempête. Guillaume saute à terre, il est rejoint par Gessler qu’il abat au moment où celui-ci débarque à son tour. L’heure de la liberté a sonné pour les Suisses.

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Teatro Alla Scala sous la direction de Riccardo Muti avec une mise en scène de Luca Ronconi. Ballerini solisti: Carla Fracci, Alessandro Molin, Luci: Vannio Vanni, Arnoldo: Chris Merritt, Edwige: Luciana D’Intino, Gessler: Luigi Roni, Gualtiero: Giorgio Surjan, Guglielmo Tell: Giorgio Zancanaro, Jemmy: Amelia Felle, Matilde: Cheryl Studer, Melchthal: Franco de Grandis Rodolfo: Ernesto Gavazzi

 

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