13 Bvd de Strasbourg 75010 Paris
dimanche 17 novembre 2024, 17h
On se souvient de l’exploit de Gabriel Durliat le dimanche 21 novembre 2022 qui, au débotté, est venu remplacer le pianiste Tom Carré pour interpréter cette transcription du concerto en sol de Ravel pour piano et ensemble de percussions de Pierre-Olivier Schmitt – article sur le site le 22 novembre 2022 –. Presque jour pour jour, deux ans après, on le retrouve ce dimanche pour un hommage à Fauré (un de plus) pour le centenaire de son décès. Heureusement il aime Fauré et le fit sentir à la salle à guichet fermé.
Peur de se retrouver seul face à son piano, ou aime-t-il jouer avec des copains ? il avait donc invité Victoire Bunel, mezzo-soprano, Thomas Briant, violon, Jordan Costard, violoncelle, pour cet hommage. Il y a des pianistes évident et lui est de cette race. À peine pose-t-il ses mains sur le clavier, on ressent tout de suite qu’il est totalement en phase dans la musique du compositeur ! La preuve sa Barcarolle op.26, sa fantastique interprétation du Nocturnen°13 op. 119 et ses magnifiques transcriptions de la Sicilienne extrait de Pelléas et Mélisande op.80 ou In Paradisium extrait du Requiem op.48, l’œuvre la plus célèbre de Fauré ! Bon on lui en veut, on aurait voulu très égoïstement, l’entendre tout seul sous les portraits de Fauré!
On peut se rattraper en écoutant ce superbe album In Paradisum que lui a fait enregistrer Rodolphe Bruneau-Boulinier pour Scala Music (SMU019) à l’initiative du concert avec Olivier Bouley et ses Pianissimes. Ce concert était chronologique et c’est des op.26 jusqu’à l’opus 120 qu’on a pu engendre l’évolution de l’art du compositeur. Le deuxième mouvement du Trio op.120 a des accents très ascétiques, presque modernes ; les trois jeunes musiciens étaient à l’unisson. Nous avons fait une belle découverte (hé oui on ne peut pas connaître tous les violoncellistes) à savoir Jordan Costard ; formé au CNSMDP il joue rarement en France. Il a formé avec la flûtiste Miglė Astrauskaitė le duo Nida.
Son duo avec Gabriel dans l’Élégie pour violoncelle et piano op.69 nous a fait découvrir le beau son qu’il sort de son instrument et tout le lyrisme de cette œuvre. On connait de nombreuses interprétations des mélodies de Fauré, la voix de Victoire Bunel est magnifique mais que ces poésies ont mal vieilli. Les chanteuses les adorent alors écoutons religieusement ces romances sans parole (curieux texte de À Clymène op.58 ?).
On retiendra, malgré ses accompagnements superbes de ses amis, ses moments intimes avec Fauré. Alors cher Gabriel à quand un concert solo ?