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13 Bvd de Strasbourg 75010 Paris
13 janvier 2025, 19h30
Dans la salle Piccola Scala, Rodolphe Bruneau-Boulmier, offre comme chaque 13 du mois – série du 13 au 13 – un concert baroque. Celui-ci se nomme Inferno – Une soirée romaine au Palazzo Ruspoli. Au programme Cantates et pièces pour clavecin d’Antonio Caldara, Georg Friedrich Haëndel et Alessandro Scarlatti.
La jeune claveciniste Chloé de Guillebon les a interprétées avec beaucoup de fraîcheur, de vivacité, d’intelligence. L’œuvre de Scarlatti, le père du fameux claveciniste Domenico au 55O sonates, n’est pas souvent jouée, Alessandro est un compositeur plutôt d’opéra. Cette pièce pour claveçin est assez décadente dans son propos mais fourmille d’idées que Chloé a su faire jaillir de son clavecin. La voir jouer ces cantates était un vrai grand plaisir musical.
Elle a, avec beaucoup de talent, accompagné Alexandre Baldo un baryton basse qui possède une belle voix large et puissante. Au Palazzo de Franco Maria Marescotti Ruspoli, ce prince mécène on chantait beaucoup de cantates de Haëndel, de Caldara qui n’avaient souvent qu’un sujet : l’Amour qui hélas n’était que souffrance et persécutait les amants éconduits ! Le récital commença et a fini par une cantate de Caldara ! C’est un martyr de la constance / Aimer toujours et ne jamais jouir / Adorant au loin / L’ombre seule du plaisir ( Cantante É un martirio della costanza) ….Comme le rocher qui ne craint pas les chocs / Des vagues qui rugissent dans la mer trouble / Tel sera mon cœur loin de toi / Contraint à souffrir d’un sort cruel ( Cantata Partenza amorosa). Tout un programme ! Antonio Caldara (1670-1736) était un chanteur, violoncelliste, compositeur considéré au XVIIIème siècle comme le plus grand compositeur italien. Il influença Bach, Telemann…Avec la cantate de Haëndel – Cantata Dalla guerra amorosa – on retrouve ce thème si cher au Bel Canto et …aux Rita Mitsouko, les histoires d’amour finissent toujours mal ! Fuyez, oui fuyez donc : Qui esclave d’Amour, porte ses chaînes, / N’a qu’un plaisir douteux et des douleurs certaines ! Baldo a vraiment impressionné son auditoire – si on s’amuse a en faire une étude sociologique, il y avait de nombreux jeunes genrés, des amis ? et beaucoup de troisième âge en couple – Baldo a un timbre impressionnant pour chanter ce type de musique, peut-être plus de théâtralité nous aurait d’avantage ému comme cela devait se passer au Palazzo Ruspoli. Contre une telle douleur il aurait donné – plus – libre cours à ses maux… pour paraphraser le sieur Caldara. Un grand merci à Rodolphe de faire découvrir de jeunes artistes talentueux et des cantates si expressives. Le prochain récital aura lieu le 21 janvier à 20h30 avec Samuel Strouk et l’Orchestre de Bretagne et le 27 janvier à 19h30 avec le superbe trio Kuzma/ Maiatsky pour la sortie de leur album – magnifique – produit par Scala Music.
Pour toutes informations : www.lascala-paris.fr