RAPHAËL PERRAUD
Violoncelliste, super soliste, à l’Orchestre National de France (L’ONF)
J’ai rencontré Raphaël Perraud au cours d’un documentaire que j’ai réalisé sur Henri Dutilleux. Le compositeur a été fortement impressionné par son interprétation des 3 Strophes sur la Nom Sacher. Nous nous sommes souvent revus lors de concerts avec l’Orchestre National de France. Raphaël Perraud est un violoncelliste hors pair qui est entré à 16 ans au Conservatoire National Supérieur de Paris dans la classe de Jean-Marie Gamard, qui, en 1994, a reçu le deuxième prix premier nommé au Concours du Printemps de Prague en jouant le Concerto de Dvorak. Le 1er juillet 2021 il a fait découvrir au public parisien le Concerto d’une compositrice oubliée Marie Jaëll, sous la direction de Debora Waldman – voir sur le site un article sur livre co-écrit avec Pauline Sommelet sur Charlotte Sohy – Être violoncelliste dans un orchestre et être de temps en temps soliste m’interpelle et j’ai voulu en savoir un peu plus sur lui et sur sa carrière au sein d’un orchestre. On n’a fait cet entretien juste avant le concert du 14 juillet 2021 au Champs de Mars.
Vous venez d’interpréter le 1er juillet sous la baguette de Debora Waldman un Concerto pour violoncelle de Marie Jaëll, une compositrice pratiquement inconnue, et surtout vous l’avez joué sans la partition, il faisait partie de votre répertoire ?
Pas du tout je l’ai apprise pour l’occasion. Il n’ y a rien de plus insupportable et difficile pour moi de jouer avec une partition, une composition que je sais par cœur . C’est une prise de risque, mais je l’assume totalement.
Peut-être était-il aussi plus simple que d’autres à interpréter ?
Non non, c’est dans ma préparation, ma manière de jouer, lorsque je sais un morceau par cœur, j’ai l’impression de l’avoir intégré…
Lorsque je vous ai vu jouer les trios de Brahms vous aviez la partition
Alors en musique de chambre c’est différent, parce que dans ce genre de musique il y a des moments où on est soliste, d’autres où on accompagne ; là on est obligé d’avoir la partition, mais quand je joue un concerto, ou une pièce pour violoncelle seule, là où le discours est uniquement au violoncelle, je préfère jouer par cœur.
Peut-être que je me trompe, mais je ne vous entends pas souvent en soliste avec le National, votre orchestre.
C’est normal, mais j’ai interprété le Concerto de Lalo il y a deux ans, et avant le Double Concerto de Brahms sous la direction de Kurt Masur avec Sarah Nemtanu, la première violoniste solo de l’orchestre. Ce qui est important c’est que tous les solistes de l’Orchestre, aient la possibilité de jouer une œuvre. Cela permet de maintenir une bonne tenue de ses musiciens.
En tournée est-ce aussi les solistes de l’Orchestre qui interprètent en solo ?
Non, en tournée on part soit avec un grand soliste international soit le tourneur impose un soliste local ; quelques fois c’est la condition pour que la tournée se réalise. Il faut bien comprendre que chacun doit être à sa place. Dans mon métier, je suis soliste d’orchestre, et lorsque j’interprète un concerto, je sors de ma zone de confort, ce n’est pas mon métier premier.
Jouer dans un orchestre c’est confortable ! (éclats de rires)
Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas voulu dire, (rires) ; être soliste dans un orchestre ce n’est pas du tout confortable, il y a des moments, dans certaines œuvres, on est soumis à de très fortes pressions.
Y-a-t-il des œuvres où vous avez des moments très complexes à jouer.
Ce n’est pas tant au sujet de la complexité, par exemple pour le 14 juillet sous la Tour Eiffel , c’est un concert qui est relayé par une vingtaine de chaînes de télévision et au Champs de Mars il y a beaucoup, beaucoup de monde ; c’est un concert avec une grosse exposition médiatique; si on se retrouve à avoir un solo délicat à jouer, alors on vit différemment le concert que si on n’en n’a pas. On peut être soumis tout d’un coup à une grosse pression surtout que l’on connaît le programme très peu en amont. Il y a quelques années pour un concert du 14 juillet on avait joué un air La Mama Morta d’André Chénier avec Anna Netrebko, il commence avec un solo de violoncelle, quand on sait que le concert est repris par vingt télés, on ne le vit pas de la même manière.
Vous parlez de télévision est-ce que vous êtes conscient, lorsque l’Orchestre est filmé, que vous êtes toujours face aux caméras et qu’on ne voit que vous dans les plans larges avec le chef d’orchestre de dos !
(rires) Oui bien sûr, c’est parce que je suis dans l’axe du chef et que les violoncellistes nous sommes toujours face au public ! Ce que je voulais vous dire c’est qu’être dans un orchestre ce n’est pas être dans une zone de confort ! Pour moi c’est ma zone de confort parce que cela fait 25 ans que je fais ce métier et quand je suis en tant que soliste je sors de cet espace, c’est une chose que j’ai moins l’habitude de faire. Chacun doit être à sa place.
Je pense que cela doit vous arriver d’entendre le soliste qui n’est pas toujours à la hauteur de l’interprétation ? Pas de langue de bois s’il vous plaît !
Bien sûr que cela nous est tous arrivé, mais lorsque l’on se retrouve à la place du soliste, on peut nuancer son propos. Il est toujours facile de critiquer.
J’ai souvent assisté aux concerts du ONF et certains avec votre présence. Vous jouez pratiquement tout le temps avec le sourire, en regardant vos collègues, est-ce un trait de votre caractère, êtes-vous le joyeux de l’orchestre ?
Ce qui est important quand vous jouez dans un orchestre, c’est de communiquer avec vos collègues, c’est la complicité qu’on peut avoir en jouant, soit en musique de chambre, soit en orchestre. En musique de chambre c’est plus évident, à l’orchestre même si on fait partie d’un collectif plus important, cette communication, cette complicité, est fondamentale. Il est important d’être à l’écoute de ceux qui nous entourent, et de le leur signifier.
Alors être dans un orchestre, est-ce du plaisir avant tout ?
Personnellement j’ai toujours aimé faire de la musique en groupe. Lorsque j’étais petit, j’ai fait du violoncelle pour jouer avec les autres. J’apprécie de jouer en soliste, mais je me réalise au sein de l’orchestre. J’aime cette vie de groupe, partir en tournée, la vie sociale de l’orchestre, j’aime cette notion de collectif.
Vous connaissez je suppose ce violoniste qui dit qu’un orchestre peut jouer sans chef, quel est votre avis là-dessus ?
J’ai fait partie de l’orchestre Les Dissonances, pour ne pas le nommer, avec le violoniste David Grimal qui en est l’instigateur – voir son entretien sur le site – , c’est un ami, son projet est fantastique. J’ai participé une seule fois, pour la 7ème symphonie de Bruckner, une symphonie que j’avais souvent jouée sous la direction de Kurt Masur ; en tant que musicien d’orchestre, je trouve que nous devrions tous participer à ce projet, parce que la qualité d’écoute que nous sommes obligés d’avoir nous fait redécouvrir l’œuvre que l’on doit interpréter. Lorsqu’on a un chef d’orchestre, il y a des questions, à tort, qu’on ne se pose pas ; pour que tout le monde soit ensemble, il est indispensable d’exacerber notre qualité d’écoute, c’est cela le plus important. Un chef d’orchestre, à mon sens, ne doit pas être là pour que les gens jouent ensemble. Nous devons être capable de le faire sans chef. Il est là pour imprimer sa direction musicale, la couleur, aller vers tel point culminant, exprimer ce qu’il ressent face à une partition, mais la mise en place, logiquement, nous ne devrions pas avoir besoin de lui, à condition que nous ayons cette bonne qualité d’écoute. Pour cela l’orchestre Les Dissonances est une idée fantastique. Lorsque l’on est dans ce groupe, nous sommes obligés de sortir de notre zone de confort, d’être beaucoup plus attentif aux autres. Lorsque l’on revient dans son orchestre cela nous fait beaucoup de bien. En une semaine avec Les Dissonances j’avais l’impression d’avoir vécu trois semaines d’un coup ! David donne la direction musicale, l’idée, mais nous avons tous la possibilité de s’exprimer. Il y a un côté très démocratique, mais cela n’empêche pas d’avoir aussi des chefs d’orchestre avec d’autres formations.
Inbal, dans un entretien qu’il m’avait accordé, disait qu’il n’y a pas de mauvais orchestre mais que des mauvais chefs.
C’est son point de vue, un orchestre et un chef c’est une synergie, il y a plusieurs paramètres qui entrent en jeux, mais le paramètre qui est fondamental est la qualité d’écoute. Je me souviens de lui, j’aimais bien ce chef, c’était un de mes premiers concerts avec le Philharmonique, on avait joué Ainsi Parlait Zarathoustra et il y avait Truls Mork qui interprétait le Concerto de Dvorak et il n’était pas très connu à l’époque. Il y a de nombreux orchestres très célèbres qui pourraient jouer sans chef, ça ne veut pas dire que cela sera moins bien, ce sera une autre vision.
Est-ce qu’on est toujours prêt à faire plaisir à un chef d’orchestre ?
En théorie je dirai oui, mais je pense que le chef d’orchestre doit donner envie à ses musiciens de tout donner pour lui. Je suis entré au National sous l’ère de Kurt Masur, j’ai beaucoup aimé ce chef, pourtant c’était une personnalité très clivante, néanmoins au concert tout le monde donnait son maximum pour lui. C’était quelqu’un d’intègre avec la musique, et pour lui, diriger c’était quelque chose de viscéral, d’existentiel, il donnait tout et en retour, même les gens qui ne l’appréciaient pas humainement, donnaient leur maximum. Je pense que la principale qualité d’un chef d’orchestre c’est de fédérer les gens autour de son projet artistique, musical.
Avez-vous assez de temps pour connaître un chef d’orchestre invité, vous avez très peu de temps de répétition de nos jours.
Ce n’est pas le temps qui est important, c’est une question d’affinité, on peut ne pas aimer un chef et on s’aperçoit qu’on a fait une erreur ou l’inverse.
Vous faites beaucoup de musique de chambre
Pas mal, c’est quelque chose que j’aime beaucoup, j’ai joué pendant cinq ans dans un quatuor à cordes, le quatuor Renoir, on était tous les quatre au Philharmonique.
Est-ce important de jouer ainsi avec quelques amis ?
Á l’époque je n’étais que soliste, au départ seulement tuttiste, c’est très important de faire de la musique sans chef d’orchestre, c’est-à-dire d’avoir sa propre responsabilité musicale. Si on ne le fait pas en tant que musicien d’orchestre, si on n’a pas une pratique en dehors, juste faire de la musique entre amis, on risque de ne plus pouvoir jouer sans quelqu’un qui vous dirige. Lorsque l’on est dirigé par un chef d’orchestre, avoir un repère visuel, fait qu’on ferme le sens de l’ouïe, et ce n’est pas bon du tout, car c’est ce sens qui doit primer. Donc d’avoir une activité musicale en dehors de l’orchestre, permet d’avoir cette qualité d’écoute. C’est ce qu’on apprend avec les Dissonances.
Mais vous vous êtes peut-être une exception non ? Vous avez fait, vous faites, des tas d’expériences musicales…
Oui, avec le Quatuor Renoir, avec le Traffic Quintette avec Dominique Lemonier pour interpréter de la musique de film
Vous faites encore des spectacles qui sont à l’affiche.
Oui, avec un ami, Hector Obalk sur l’histoire de la peinture au Théâtre de l’Atelier. On travaille ensemble depuis quinze ans, j’avais fait aussi un spectacle avec une danseuse sur les suites de Bach,
Avec Obalk c’est aussi Bach, vous n’avez jamais eu l’envie d’improviser, de composer…
Il y a des gens qui le font tellement bien que j’ai un petit complexe face à eux.
Vous appréciez la musique d’aujourd’hui, vous avez bien sûr jouer du Dutilleux, est-ce compliqué d’en interpréter en dehors de l’orchestre.
Avec la musique d’aujourd’hui, il faut arriver à entrer dans le langage du compositeur, on en fait un peu avec l’ONF. J’aime en jouer. J’ai interprété une dizaine de fois le Quatuor pour la Fin du Temps de Messiaen. J’adore cette œuvre et j’ai la chance de le jouer avec la même équipe, avec Roger Muraro au piano, Fanny Robilliard au violon et Patrick Messina à la clarinette ; Muraro a travaillé avec Messiaen et il a pu nous guider dans ce langage.
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C’est un grand spécialiste de la musique contemporaine.
Oui et c’est un bonheur de jouer avec lui. Les deux louanges pour violon et violoncelle sont durs à interpréter parce qu’il ne faut pas tomber dans une vision romantique, se laissait emporter par certaines harmonies, il faut jouer cette musique avec une certaine distance, la laisser s’exprimer toute seule, il ne faut pas trop en faire. Muraro est fantastique il est totalement habité par cette musique.
N’avez-vous pas envie d’aller dans d’autres musiques extracontinentales?
De temps en temps je remplace une amie qui fait partie du groupe Sirba, c’est un octet qui interprète de la musique klezmer et tzigane d’Europe de l’Est. Je fais un concert avec eux cet été et très clairement j’ai l’impression de sortir de ma zone de confort parce que c’est une musique que je connais moins bien et qu’il ne faut pas jouer classique.
Retour en arrière, dès que vous étiez petit, vous vouliez jouer du violoncelle ?
Mes parents voulaient que les trois enfants fassent de la musique ; au départ je voulais faire de la percussion ou du hautbois, mais j’étais trop petit, ma mère faisait du violoncelle et ce qui me plaisait dans cet instrument c’est qu’on pouvait jouer avec les autres et on était toujours assis !
Vous étiez un peu feignant à l’époque (rires)
Un peu, mais le violoniste, l’altiste, sont debout et le pianiste est plus individualiste, tout petit j’adorais l’orchestre. J’ai un souvenir en Ardèche où j’habitais, il y avait un orchestre d’accordéons qui était venu de Russie et j’avais trouvé cela fantastique. Je m’éclatais tellement au premier rang que le chef d’orchestre pour le bis m’a fait monter sur scène pour que je dirige l’orchestre ! Dans le conservatoire où j’étais, à huit, neuf ans, j’allais écouter l’orchestre des grands.
C’était peut-être pour faire comme votre mère le choix du violoncelle ?
Peut-être, mais je trouvais que le violon avait un son trop aigu pour mes oreilles, j’aimais les sons plus graves, à un moment j’ai voulu arrêter le violoncelle et l’instrument que j’avais choisi était le basson ! C’est le pendant du violoncelle dans les vents, j’ai une affinité avec cette tessiture grave. Ce que j’aime avec le violoncelle et je ne le savais pas lorsque j’ai commencé à l’apprendre, c’est que d’une part il peut accompagner et d’autre part être soliste. J’aime beaucoup cette polyvalence.
D‘où vient cette excellence des violoncellistes français depuis des années.
Je pense qu’il y a eu un âge d’or au XXème siècle avec des violoncellistes très brillants qui se sont révélés d’excellents pédagogues, je citerai André Navarra et en parallèle il y avait Tortellier, Fournier, Gendron ; ces grands musiciens ont dynamisé l’instrument, tous les violoncellistes de la génération qui m’a précédé sont passés par Navarra comme Roland Pidoux, Ivan Chiffoleau, Jean-Marie Gamard, Philippe Muller. Je suis le petit-fils de Navarra comme Demarquette, Coppey, Pidoux, Phillips, La Marca, j’en oublie c’est sûr, Gastinel on s’est connu vers six, sept ans au Conservatoire de Valence, on avait Patrick Gabard comme professeur, très tôt elle était suffisamment brillante pour qu’on lui propose des concerts en soliste. De très bons violoncellistes français il y en a encore beaucoup dans la nouvelle génération.
Revenons sur vos goûts musicaux, la musique baroque est absente de votre répertoire ?
Mes parents ont tellement écouté ce genre de musique qu’à un moment, ma crise d’adolescence s’est focalisée sur le baroque ! J’ai eu un rejet pour cette musique, ensuite j’en n’ai pas interprétée, c’est une erreur, car cela aurait été un plus. Je me souviens d’avoir demandé à Christophe Coin si ce n’était pas problématique de passer du violoncelle moderne, à la viole de gambe, ou au violoncelle baroque, il m’avait répondu au contraire c’est un plus. Je n’ai pas eu l’opportunité d’en jouer ou de la saisir, il y a des gens qui jouent cette musique très bien, ça me rappelle un peu trop mes parents…que j’adore d’ailleurs (rires)… il y a eu une overdose de cette musique à la maison !
Est-ce pour cela que lorsque vous avez fait un bis le 1er juillet vous n’avez pas joué une suite de Bach comme le font pratiquement tous les solistes, mais le morceau hyper connu de Saint-Saëns !
Non il y avait un lien avec le programme,
C’était en rapport avec l’année Saint-Saëns ?
Pas du tout, c’était avec la période, la musique française fin XIXème, après j’ai réalisé que c’était un compositeur et non une compositrice, mais comme il avait un prénom féminin, Camille, ça m’a amusé de rebondir là-dessus…
Vous avez bien fait rire le public avec votre histoire de prénom ! Á propos de ce programme et surtout de la présence de Debora Waldman, vous avez été dirigé plusieurs fois par des femmes je suppose, quel est votre sentiment à ce sujet ?
Le talent n’a pas de sexe ! Pour moi, le plus important c’est qu’un chef soit talentueux, que cela soit un homme ou une femme.
Sur le concert du 14 juillet on a une femme cheffe d’orchestre qui s’appelle Simone Young et très franchement je n’ai pas vu la différence entre sa façon de travailler, de diriger, et celle d’un chef lambda. On ne se pose pas la question, lorsque j’ai préparé le Concerto de Marie Jaëll, j’ai lu deux ou trois choses qu’elle avait dites : la femme a le droit à la douleur, a la jouissance, mais elle n’a pas le doit au travail et c’est vrai que dans le domaine des chefs d‘orchestre, c’est un domaine qui est resté exclusivement masculin pendant très longtemps. Est-ce que c’était une profession qui n’attirait pas les femmes, elles étaient plutôt instrumentistes, est-ce que c’était une position dominante où il faut avoir beaucoup d’autorité et qu’une femme n’en n’avait pas suffisamment, je ne sais pas…Je me souviens lorsque j’étais étudiant à la classe du CNSM à Paris il y avait une femme cheffe d’orchestre qui s’appelait Sylvia Massarelli, elle a été la première femme à gagner le concours de chef de Besançon. Aujourd’hui il y en a beaucoup plus, ça ne me pose aucun problème, ce sont les qualités artistiques qui sont primordiales. Alors faire un concert qu’avec des compositrices c’est bien de mettre un coup de projecteur sur ces femmes oubliées de l’histoire de la musique, mais après, pour les respecter, c’est de les associer à Brahms, Ravel, Dvorak ou d’autres, pour que justement il n’y ait plus de ghetto musical. Faire une journée de la femme c’est quelque part une forme de discrimination et le meilleur moyen c’est de considérer ces compositrices comme les égales des compositeurs masculins.
Deborah en première partie du concert qu’elle a donné à Besançon pour la Symphonie de Charlotte Sohy a mis le Concerto pour piano de Clara Schumann alors qu’on lui avait proposé celui de Robert…
On en a parlé avec Debora, elle est d’accord avec moi, mais c’est important que le grand public sache qu’il y a beaucoup de femmes compositrices et c’est pour cela qu’il y a des concerts avec cette thématique.
Ont-elles écrit beaucoup pour le violoncelle ?
Mel Bonis a écrit un trio que je ne connais pas, Marie Jaëll a écrit outre ce Concerto, une Sonate, Louise Farrenc a écrit de la musique de chambre et j’ai joué son Trio pour clarinette et piano, c’est sûr qu’il y a énormément de compositions à découvrir.
Alors j’espère que vous allez jouer souvent et sur de nombreuses scènes, ce Concerto pour Violoncelle de Marie Jaëll.
Le concerto peut être écouté en Post cast sur France Musique. Ci-joint des disques cinq étoiles où on peut entendre Raphaël Perraud