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jusqu’au 8 mars 2022
Bien avant Citizen Kane (Orson Welles – 1940), Le Gouffre aux chimères (Billy Wilder – 1951), La Dolce Vita (Fellini – 1960), Profession : reporter (Antonioni – 1975), Les Hommes du président (Alan Pakula – 1976) …, le cinéma muet s’intéressait déjà à l’univers du journalisme. Jusqu’au 8 mars 2022, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé met en lumière les journalistes tels que le cinéma du début du siècle dernier les voit et les met en scène. Une rétrospective inédite à vivre en ciné-concert grâce aux élèves issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel (Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris) qui accompagnent tous les films muets au piano.
La figure du journaliste a toujours captivé le septième art. Très tôt, le cinéma s’est intéressé à ce reporter qui utilise dans son travail les mécanismes de l’enquêteur et tisse des liens avec les autres pouvoirs. Le film Un siècle de journalisme réalisé en 1925 en est la parfaite illustration. Cette sélection de prises de vue d’actualités mondiales mêle des images documentaires sur la fabrication des journaux jusqu’aux vendeurs de journaux de rue, en passant par les salles de rédaction. Le monde de la presse était déjà un univers très photogénique. Mais au-delà de l’image, ce dernier oriente aussi les opinions. En 1899, dans ses actualités reconstituées de L’Affaire Dreyfus qui a suscité de nombreuses controverses, Georges Méliès ne manque pas de faire figurer une bagarre entre journalistes dreyfusards et anti-dreyfusards. Ce film de 10 minutes sera présenté au public de la Fondation. Dès le cinéma muet, le journaliste devient un personnage incontournable du film policier. Scrupuleux et intègre, il mène souvent de bien meilleures enquêtes que la police : Jacques Bellegarde dans Belphégor (1926), récemment restauré par la Fondation Pathé, Rouletabille dans Le Mystère de la chambre jaune (1919) ; Erik Brandt le journaliste vedette de Nedbrudte Nerver (Le Mystère de Hill Park, étonnant film danois de A. W. Sandberg, 1923).
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Il peut néanmoins se laisser corrompre et manipuler comme dans le splendide film américain d’Emory Johnson en 1925, The Last Edition (La dernière édition, restauré par le Eye Filmmuseum et le San Francisco Silent Film Festival) ou être considéré comme un parfait opportuniste, comme en atteste Rigadin aux Balkans, un film français de 1913 réalisé par Georges Monca ou Making a Living (Pour gagner sa vie), film américain de 1913 d’Henry Lehrman, premier avec Charles Chaplin qui interprète un odieux personnage (avant Charlot). Le monde de la presse se veut aussi impitoyable. Entre reporters, la rivalité est sans limite et la pugnacité est d’autant plus élevée que l’on joue sa place à la rédaction. L’actrice Mabel Normand en fait les frais dans le film de Clarence G. Badger, The Floor Below en 1918 ainsi que la comédienne Anne Cornwall dans Hold Still réalisé en 1925. Pour Buster Keaton, la presse est l’occasion pour lui de conquérir le cœur d’une femme. Dans The Cameraman, réalisé en 1928, il devient caméraman d’actualités pour se rapprocher de la jolie Sally, secrétaire pour une compagnie d’actualités cinématographiques. Le journaliste doit aussi faire preuve d’une bonne dose de ruse et de témérité pour approcher le sujet de son enquête.
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En 1916 dans le film suédois de Mauritz Stiller Kärlek och journalistik (Amour et journalisme), la journaliste Hertha Weye (interprétée par Karin Molander) se fait embaucher comme domestique pour enquêter sur la vie intime d’un célèbre explorateur. Bien souvent, le journaliste est guidé par sa soif de justice, ou par ses convictions sociales et politiques, tout comme certains films s’inscrivent dans des spécificités nationales. Ainsi, le héros de Das Abenteuer eines journalisten (L’Aventure d’un journaliste), film allemand de Harry Piel tourné en 1914, démantèle un réseau d’espionnage, alors que le trio de journalistes qui accompagne Miss Mend (film soviétique de Boris Barnet et Fedor Ozep réalisé 1928) tente de contrer une attaque bactériologique menée par des chefs d’entreprise occidentaux contre l’URSS. Le journaliste est un personnage également soumis à des conflits intérieurs, à l’image de la journaliste idéaliste interprétée par Asta Nielsen dans Nach dem Gesetz (Selon la loi), film allemand de 1919. Cette dernière va jusqu’à commettre l’irréparable pour soutenir une cause noble. Le conducteur de rotative de The Last Edition (La dernière édition, USA, 1925) est lui, prêt à tout pour sauver l’honneur de son fils et de son journal. Ce film, tourné à San Francisco, a par ailleurs la singularité de montrer précisément et merveilleusement le processus de fabrication d’un journal au sein du San Francisco Chronicle. Bon nombre de cinéastes ont exercé le métier de journaliste.
Cette programmation réunit par ailleurs plusieurs de ces journalistes/réalisateurs tels Edward H. Griffith, réalisateur de Atta Boy (1926) avec Monty Banks ; Billy Wilder, ancien journaliste, et scénariste, dans cette rétrospective, du film Der Teufelsreporter (Le Reporter diabolique) de Ernst Laemmle en 1929 (Billy Wilder réalisera par la suite bien d’autres films sur le journalisme) ; ou encore Carl Th. Dreyer qui apparaît furtivement dans Dr Cooks Ankomst (Arrivée du Dr Cook, actualité danoise de 1929)
MER 09.02 Film 14:30 The Floor Below, Clarence G. Badger, 1918 (1h18)
Film 16:00 Il Supplizio dei leoni (Le Supplice des lions), (1h04) Luigi Mele, 1914
JEU 10.02 Film 14:30 L’Homme à la caméra, Dziga Vertov, 1929 (1h08)
VEN 11.02 Film 14:30 Nach dem Gesetz (Selon la loi), (1h30) Willy Grunwald, 1919
SAM 12.02 Film 14:00 Belphégor, Henri Desfontaines, 1926, ép. 1 & 2 (2h00)
Film 16:30 Belphégor, Henri Desfontaines, 1926, ép. 3 & 4 (2h20)
MAR 15.02 Film 14:30 Kärlek och journalistik (Amour et journalisme), (55min) Mauritz Stiller, 1916
Film 16:00 Das Abenteuer eines journalisten [L’Aventure (1h10) d’un journaliste],attribuée à Harry Piel, 1914
Film 19:00 The Last Edition (La Dernière édition), (1h13) Emory Johnson, 1925
MER 16.02 Film 14:30 Nedbrudte Nerver ((Monsieur a ses nerfs), (1h21) A. W. Sandberg, 1923
Film 16:30 The Cameraman, Edward Sedgwick (1h20) et Buster Keaton, 1928
JEU 17.02 Film 14:30 Il Supplizio dei leoni (Le Supplice des lions), (1h04) Luigi Mele, 1914
VEN 18.02 Film 14:30 Der Flug um den erdball (Le Raid en avion (1h20) autour du monde), Willy Wolf, 1925
SAM 19.02 Séance spéciale 14:00 Kinétraces : La poétique des scènes d’art (1h30) et d’industrie filmées en Extrême-Orient
MAR 22.02 Film 14:30 Der Teufelsreporter (Le Reporter diabolique), (54min) Ernst Laemmle, 1929
Film 16:00 Programme « Burlesque » (45min)
MER 23.02 Film 14:30 The Last Edition (La Dernière édition), (1h13) Emory Johnson, 1925
Film 16:00 Programme « Comédie » (50min)
JEU 24.02 Film 14:30 Das Abenteuer eines journalisten [L’Aventure (1h10) d’un journaliste],attribuée à Harry Piel, 1914
Film 16:00 Atta Boy, Edward H. Griffith, 1926 (1h03)
VEN 25.02 Film 14:00 The Mystery of the Yellow Room, (1h16) Émile Chautard, 1919
Séance-signature 16:00 Blackmail, Alfred Hitchcock, 1929 (1h25)
SAM 26.02 Film 14:30 The Cameraman, Edward Sedgwick (1h20) et Buster Keaton, 1928
Film 16:30 L’Homme à la caméra, Dziga Vertov, 1929 (1h08)
MAR 01.03 Film 14:00 Belphégor, Henri Desfontaines, 1926, ép. 1 & 2 (2h)
Film 16:30 Nedbrudte Nerver ((Monsieur a ses nerfs), (1h21) A. W. Sandberg, 1923
Film 19:00 Nach dem Gesetz (Selon la loi), (1h30) Willy Grunwald, 1919
MER 02.03 Film 14:00 Belphégor, Henri Desfontaines, 1926, ép. 1 & 2 (2h21)
Film 17:00 Programme Burlesque (45min)
JEU 03.03 Film 14:00 Miss Mend, Boris Barnet, Fedor Ozep, 1926 (4h10)
VEN 04.03 Film 14:30 Atta Boy, Edward H. Griffith, 1926 (1h03)
Film 16:30 Kärlek och journalistik (Amour et journalisme), (55min) Mauritz Stiller, 1916
SAM 05.03 Film 14:00 The Floor Below, Clarence G
