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« VIVEMENT LA GUERRE QU’ON SE TUE » : LA JUSTICE FAIT PEUR !

Un roman de Vincent Courcelle-Labrousse

Editions Slatkine &Cie

285 pages

sorti le 7 février 2022

L’HISTOIRE

Ce roman noir de la justice française se déroule en 1977, sous la présidence Giscard d’Estaing, à quelques mois des législatives. Robert Badinter vient de sauver de la peine capitale le meurtrier d’un enfant, Patrick Henry. Une clémence qui révolte les partisans de la guillotine, dont les plus ultras se recrutent chez les magistrats.
Pour les durs de la magistrature, hier encore juges sous Pétain ou aux colonies, les têtes doivent continuer à tomber en France. Quoi qu’il arrive. La lutte est engagée avec ceux qui font le jeu, au sein de l’appareil judiciaire, de l’abolitionnisme. Et entre chers collègues, on se cache derrière la porte pour se frapper dans le dos. Arrive Pierre Journiac, un procureur obscur à qui on confie justement d’obtenir des condamnations à mort. On sait peu de choses de lui, si ce n’est qu’il vit seul, qu’il chasse beaucoup et qu’il était en Algérie au pire moment. Mais dans cette France des années 70 qui a déjà peur et à qui l’on promet déjà la sécurité, Journiac est-il vraiment la bonne personne pour accomplir cette mission ?

©DR

L’AVIS

Ce livre, sorte de polar dans le milieu judiciaire, vous allez le dévorer ! En premier lieu pour le sujet qu’il traite. Ce ne sont que saloperies en tout genre, manipulations, chantages, couteaux dans le dos, que se font les gens de la magistrature, pour obtenir de l’avancement, des postes plus ou moins honorifiques, du pouvoir à tous les étages. Politique et justice, même combat ! – Vincent Courcelle-Labrousse est avocat au barreau de Paris et doit sait de quoi il parle – Ensuite sur la manière intelligente dont est construit ce livre. Entre des chapitres décrivant les intrigues pas très propres au niveau du barreau sur une fausse culpabilité d’un Arabe, l’auteur décrit avec beaucoup de réalisme le passé de certains acteurs du roman pendant la guerre d’Algérie. Tout cela ne serait rien si la fluidité de l’écriture, les réflexions originales, terrifiantes sur la justice et sur ceux qui soi-disant la serve n’était pas au rendez-vous. Vincent Courcelle-Labrousse a vraiment du style et des idées. On pense pendant tout un chapitre sur la chasse, au film de Jean Renoir, La Règle du Jeu, avec la même ambiance, le même milieu et les mêmes crasses que savent se faire la haute bourgeoisie. Toutes ces raisons ne peuvent que vous inciter à lire ce roman très sombre, et qui hélas démontre les connivences de la politique avec la justice d’hier et encore aujourd’hui, les preuves existent ! Oui la justice fait peur !

 

 

 

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