UA-159350346-1

MUSÉE DE L’ORANGERIE : FOCUS SUR AMEDEO MODIGLIANI ET PAUL GUILLAUME

Jardin des Tuileries 75001 Paris

jusqu’au 5 septembre 2022

« Paul Guillaume est l’un des premiers touchés par la révélation moderne » André Breton 1923

Si vous cherchez des endroits frais, ce sont les Musées qui vous les offrent. Celui de l’Orangerie par exemple qui outre ses collections assez exceptionnelles a organisé un focus, comme ils disent, sur les rapports d’Amedeo Modigliani avec Paul Guillaume.  C’est par l’entremise du poète Max Jacob que le galeriste et collectionneur Paul Guillaume (1891-1934) aurait découvert en 1914 Amedeo Modigliani (1884-1920). Il devient vraisemblablement son marchand l’année suivante et constitue l’un des premiers soutiens de l’artiste. Il loue pour le peintre un atelier rue Ravignan dans le XVIème arrondissement probablement à la fin de 1915.

Il montre ses œuvres dans ses appartements faisant office de show room, dans sa galerie ou encore dans des expositions collectives.  La toile la plus emblématique des débuts de cette relation, Novo Pilota, appartient à une série de portraits du galeriste réalisée par Modigliani.

Elle est présentée dans cet accrochage au regard de nombreux éléments graphiques, photographiques et documentaires restituant les liens qui ont existé entre le peintre de génie, mort précocement en 1920, et son galeriste. Rien ne prédestinait Paul Guillaume à devenir l’un des plus grands marchands d’art de son temps. Issu d’un milieu modeste, il s’intéressa à l’art africain ce qui attira l’attention du poète et critique d’art Guillaume Apollinaire (1880-1918), également passionné par ce sujet. Ce dernier l’introduisit dans l’avant-garde artistique parisienne et devint son mentor.

Paul Guillaume ouvrit en 1914 une première galerie près du palais de l’Élysée, où furent exposés Larionov et Gontcharova, Derain, Van Dongen, Matisse et Picasso. On pouvait y voir aussi des Modigliani et des Chirico. Paul Guillaume fonda en 1918 une revue intitulée Les Arts à Paris où il put faire la promotion de ses artistes.

Paul Guillaume s’agrandit en 1921 en installant sa galerie rue La Boétie, où il présentait alternativement ou simultanément de l’art africain et de la peinture. Il devint le conseiller et le marchand d’Albert Barnes, richissime médecin américain de la côte Est, ce qui acheva de le faire connaître et de faire sa fortune. Il rassembla dans ses résidences parisiennes successives une des plus exceptionnelles collections de peintures de l’Europe des années 1930.

Il mûrissait le projet d’offrir sa collection à l’État pour en faire le premier musée français d’art moderne  lorsqu’il disparut brusquement à l’âge de quarante-deux ans. La collection du Musée de l’Orangerie reflète ainsi un moment précis de l’art moderne à Paris, et des  représentations modernistes qui ont lieu à sa galerie, avec les récitals des compositeurs Eric Satie, George Auric ou Claude Debussy, les lectures de Blaise Cendrars, d’Apollinaire ou les présentations de tableaux métaphysiques de Chirico.

Jusqu’à sa mort en 1934, Paul Guillaume ne cessera d’invoquer l’ombre tutélaire du poète, tôt disparu, pour son projet de collection et de premier musée d’art moderne. Outre les cinq peintures de Modigliani, dans l’allée principale du Musée, des toiles sont offertes aux regards des visiteurs, en dehors des salles, qui sont passées par les mains de Paul Guillaume : 12 œuvres de Picasso, 10 de Matisse, 7 de Marie Laurencin, 9 du Douanier Rousseau, 31 de Derain, 10 d’Utrillo, 22 de Soutine et 1 de Van Dongen..

Articles similaires

Laisser un commentaire