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« PHILHARMONIE DE PARIS » : ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE – KHACHATRYAN

Cité de la Musique

221 Av. Jean Jaurès, 75019 Paris

Samedi 23 avril 2022

Edgar Varèse : Amériques (version révisée)

Max Bruch : Concerto pour violon et orchestre n°1 en sol mineur op.26

Igor Stravinsky : Petrouchka (version 1947)

Orchestre National de France

Sergey Khachatryan, violon

Sarah Nemtanu, violon solo

Cristian Mặcelaru, direction

Pourquoi le public, hier soir, a traversé tout Paris pour aller dans ce monstre de béton écouter de la musique ? Varèse ? Petrouchka ? L’ONF ? Ce dernier on peut l’apprécier dans un lieu bien plus sympathique qu’est l’Auditorium de la Maison de la Radio ? Non c’est pour écouter ce très grand violoniste qu’est Sergey Khachatryan . Il a joué avec beaucoup d’émotion et de précision dans le dernier mouvement ce tube des violonistes qu’est le concerto de Bruch. Bon ce n’est pas celui de Brahms ou de Tchaïkovski dans l’accompagnement orchestral, mais son côté sirupeux, puis brillant, les violonistes l’adorent. Le grand Milstein a osé dire que c’est le plus grand des concertos de violon ! On n’est pas obligé d’être d’accord, j’avoue qu’il faut un très grand violoniste pour l’amener jusqu’au bout, sinon on peut s’ennuyer ferme (certains violonistes de l’ONF, faisaient juste le boulot si on avait le temps de les regarder). Il faut dire qu’au début, ils n’ont pas grand-chose à faire. Heureusement Khachatryan nous a prouvé qu’il fait partie des très grands. C’est bien dommage que sa maigre discographie ne soit pas à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’un tel génie du violon (il y en a tant qui enregistre à tour de bras en France et que leurs disques se retrouvent en solde après deux mois d’existence. Mais ils ont compris que les médias sont plus importants que l’archet). Le public de la Philharmonie lui a fait un triomphe à Sergey, il ne voulait plus le lâcher. En remerciement il a fait deux bis ; le premier un extrait des sonates de Ysaïe (il va les enregistrer m’a-t-il avoué) et puis comme souvent, enfant d’Arménie, et oh combien il est attaché à sa terre, le deuxième était une œuvre bouleversante – Havoun Havoun – d’un compositeur arménien du XIème siècle Grégorie de Narek. Le public lui a fait une ovation comme à une rock star mais Sergey a remercié avec beaucoup d’humilité.

Bon il n’était tout seul et Cristian Mặcelaru, en grand chef qu’il est, a amené l’ONF à l’excellence. Le concert a commencé avec un orchestre très important, tous les pupitres étaient doublés, on ne savait plus combien de percussions étaient sur le plateau ! Amériques de Varèse, la première version date de 1918-1921, a des accents dans ses débuts  debussystes, stravinskiens, puis c’est installé des couleurs orchestrales pleines de bruit et de fureur ‘une grande beauté tragique.  L’orchestre rugissait sous la direction de Mặcelaru très directif. C’était énorme et le public qui découvrait cette œuvre était ravi et époustouflé. L’ONF avait chauffé la salle, comme pour un concert pop, prête à accueillir la star de la soirée alias Khachatryan ! Après un entracte pour se remettre de nos émotions on a pu écouter les solistes de l’orchestre dans ce très agréable ballet pantomime qu’est Pétrouchka de Stravinsky. Trompette, cor, flûte, percussion, harpe, hautbois ont été mis à l’honneur sans oublier l’excellente Sarah Nemtanu au violon. Encore une belle soirée avec l’ONF et son chef. On avait tout notre temps pour penser à ce concert en retraversant Paris…Bon on va bientôt retrouver cet bel orchestre chez lui !

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