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« PIANISTES DANS TOUS LEURS ÉTATS » : DIATKINE – MULLER – PROPPER – WEYER

JEAN-NICOLAS DIATKINE

Ludwig Van Beethoven

Sonates N°7- 23 – 28

JEAN MULLER

PIANO SONATAS Vol 3 (hänssler  HC 20065)

Wolfgang Amadeus Mozart

Sonates N°2- 8 – 10 – 16

DANIEL PROPPER

George Gershwin (forgotten records fr 1890)

Rhapsody In Blue

Three Preludes

The Songbook

Autres pièces pour piano

Daniel Propper

Toccatina (1989)

SABINE WEYER

MYSTERIES (ARS 38 313)

Nicolaï Miaskovsky

Sonate N°2-3

Excentricities op.25

Nicolas Bacri

Sonate N°2- 3

Fantaisie op.134

IMAGES (orlando records or 0015)

Claude Debussy

Images Livres 1-2

Jean-Philippe Rameau

Suite en La mineur, majeur

Ils ne sont pas en haut de l’affiche, sont rarement dans les écoutes à l’aveugle sur les ondes et pourtant quels talents ! On pouvait, pour certains, les apprécier dans les salles parisiennes du temps où le pouvoir en place l’autorisait. Alors Beethoven, Mozart, Debussy, Rameau nous avons tous nos préférences, nos références, qui au cours de notre vie changent. Chacun peut trouver que telles ou telles interprétations ne sont pas conformes à ce que le compositeur a écrit (hélas ils ne sont plus là pour le dire…). C’est toujours intéressant de voir comment des versions des sonates de Beethoven, de Mozart, des œuvres pianistiques de Debussy ont été portées au pinacle et sont aujourd’hui boudées ou même carrément décriées. Des sonates de Beethoven, de Mozart, des Images de Debussy, il y en a pléthores en cd ou dématérialisées (quelle curieuse expression, dématérialisé dans le dictionnaire : rendre immatériel quelqu’un ou quelque chose, le dépouiller de sa matière concrète ! beurk !). Les versions que nous proposons ici, elles, elles sont bien vivantes et c’est déjà un bon point. Muller, Diatkine, nous avons eu le plaisir de les entendre en chair et en os. Leur Beethoven, Mozart et les Debussy, Rameau de Weyer sont de grandes qualités et leurs approches de ses œuvres sont très intéressantes. Entre un Brendel, un Kempff ou une Ushida entre un Gieseking, une Haskil, ou une Pires, entre un François, une Tagliaferro, entre une Meyer et un Tharaud comment choisir ? Alors à côté de vos chouchous, si souvent cités dans les forums et sur les antennes, vous pouvez écouter sur les chemins de traverse ces pianistes formidables que sont Muller, Diatkine, Weyer. Générosité, don de soi, engagement, fulgurance, délicatesse, précision, équilibre sonore, clarté des plans, on retrouve tout cela chez ces musiciens.

Muller continue son intégrale des sonates de Mozart, dans la grande tradition mozartienne comme on dit (ahahah). On peut y trouver quelque maniérisme par rapport à celles de tartempion, un peu trop de pédale (qu’en penserait Mozart ? ) par rapport au grand duchmol etc etc…Ouvrez bien vos oreilles, sans préjugé, et peut-être que celles de Muller vous emmèneront ailleurs.

Il en est de même pour les sonates de Diatkine qui propose une relecture de Beethoven et c’est bien normal non ? Un discours trop puissamment affirmé ? Un manque de tension ? Trop lisse ? Une émotion à fleur de peau ? Toutes ces expressions peuvent toujours être écrites sur tous les pianistes sur toutes les œuvres du répertoire par des spécialistes, mais il y a une chose que l’on ne peut pas ignorer ici c’est le total engagement de Diatkine dans ce répertoire si souvent interpréter (interpréter : donner un sens), oui Diatkine dans sa manière de jouer ces sonates, y apporte du sens, le sien pardi, à vous de le découvrir, d’essayer de le comprendre …ou pas, à vous de l’apprécier…ou pas, nous on y est sensible.

La jeune pianiste luxembourgeoise Sabine Weyer a mis en miroir Debussy et Rameau dans son album Images. Elle a eu raison de mettre ainsi ces deux compositeurs si Français et nous rappeler l’intérêt que portait Debussy pour Rameau. C’est un délice d’écouter son disque. On peut rappeler qu’elle a eu précédemment cette idée de miroir avec Miaskovsky et Bacri. C’est une véritable prise de risque dans l’exécution des sonates de ces deux compositeurs. On connait la difficulté d’interpréter la sonate n°3 du compositeur russe.  Lydia Jardon en avait proposé une impressionnante version dans son CD que nous avions commenté. Plus qu’une pianiste de haut niveau, Sabine Weyer est une véritable artiste.

On termine ce parcours en piano avec une musique plus légère et tellement agréable à écouter, celle de Gershwin et sous les doigts de Daniel Propper – on parle souvent de lui sur le site – Ce disque est à l’opposé de ses précédents. Propper est un pianiste d’origine suédoise qui vit en France et qui n’a rien à prouver, il a produit son cd. C’est un hommage à Gerold Propper, peintre viennois, qui vient de décéder à plus de 90 ans et qui était son père. Une musique qu’appréciait cet artiste.  Alors ici on retrouve de nombreux tubes de Gershwin dans une interprétation personnelle (un pléonasme assumé, comme l’ont fait les précédents pianistes cités précédemment plus haut). Á la fin du disque, il y a une petite virgule d’1′42″ composée par le pianiste. Une belle fin d’album et pour un article très personnel (encore un pléonasme ?). Cinq disques de pianistes hors pair à écouter, plaisir garanti !

Pour commander, écouter, les albums, ci-joint les sites des producteurs-distributeurs :

www.solo-musica.de

www.haensslerprofil.de

www.ars-produktion.de

www.orlando-records.com

www.forgottenrecords.com

 

 

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