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« FESTIVAL RADIO FRANCE OCCITANIE MONTPELLIER 5 » : NDJIKI NYA – DESHAYES

Salle Pasteur /Salle Berlioz

vendredi 21 juillet 2023

Voilà une belle journée sous le signe de la voix, avec une jeune et formidable soprano dramatique Cyrielle Ndjiki Nya et une célèbre chanteuse d’opéra la mezzo Karine Deshayes, deux françaises, un cocorico à Montpellier!

Salle Pasteur, la soprano chanta des mélodies de Rachmaninov, de Duparc, de Chausson, de Bolcom, de Britten avec beaucoup d’émotions et d’habileté dans le phrasé. Voix puissante, solide, au timbre rond et sombre elle commença avec ces mélodies russes, un peu en yaourt pour les amateurs cette langue,  mais elle transmit quand même de l’émotion non dénuée de poésie mais surtout elle montra ses possibilités vocales absolument impressionnantes.  Le public dès le début du récital était conquis. Son phrasé lisse et fluide, le côté soyeux et tendre de son timbre avec une prononciation très soignée c’est dans les tubes d’Henri Duparc (Chanson triste, L’invitation au voyage, Au pays où se fait la guerre) et dans les Chansons perpétuelles d’Ernest Chausson  qu’il se fit le mieux entendre, bien que sa voix de poitrine est faite pour des opéras verdien où même wagnérien. Son côté actrice elle l’a montré dans les airs de William Bolcom et de Benjamin Britten. Le public ne voulait pas la lâcher et elle a dû rechanter Toothbrush time de Bolcom et bien sûr l’Invitation au Voyage de Duparc, là où tout n’est qu’ordre, beauté et volupté, voilà une belle définition de cette chanteuse qui soyons sûr ira loin dans le cercle restreint de l’Opéra !

N’oublions pas la présence de la toute petite pianiste par la taille, Kaoli Ono qui a interprété un prélude de Gershwin avec toute l’énergie nécessaire, et qui a accompagné très sérieusement Ndjiki Nya, elle lui a même composée une mélodie sur un texte de Marguerite Yourcenar (Ceux qui nous attendaient) pleine de poésie. Salle Belioz, du Berlioz of course avec les célèbres Nuit d’été. Qu’elles sont compliquées à chanter. Soprano, ténor, baryton, mezzo, tous les ont interprétées et se sont cassés les …cordes vocales…

© Marc Ginot

La mezzo Karine Deshayes avait tout pour nous faire vibrer, mais dès la villanelle,  le texte était pourtant très clairement exprimé, on sentait qu’elle n’avait pas cette indicible mélancolie; oublié le vibrato, sa tessiture dans les graves se perdait. Pourtant le souffle y était, manquait ces raffinements, cette pointe de fraîcheur qui font toute la subtilité des ses terribles Nuits d’été où de très bonnes interprètes les ont chantées sans plus. Une demi déception. L’Orchestre National de Montpellier sous la direction – sans partition !  –  de leur chef danois Michael Schønwandt a joué une œuvre totalement inconnue l’ouverture de l’opéra Aladdin du Danois Christian Frederick Emil Horneman (1840-1906), contemporain donc de Nielsen, Grieg, l’âge d’or de ces compositeurs du Nord ! L’entente entre le chef et l’orchestre (huit ans de complicité) était parfaite. Le concert se termina avec une œuvre assez roborative mais très bien interprétée d’Arnold Shönberg son fameux Pélléas et Mélisande. Michael Schønwandt était à son affaire, précision, exactitude, rien n’était laissé au hasard. C’était la dernière fois, qu’il dirigeait l’ orchestre. Soirée en demi-teinte donc, et nous quittons le Festival alors qu’il y a encore de belles soirées à proposer (jusqu’au 28 juillet). Pour tout savoir, regardez sur le site le premier article sur le Festival ou faite lefestival.eu. La musique sonne sonne et elle est toujours bonne bonne…ahahaha, Il y a d’autres événements culturels dans cette ville, il n’y a pas que la musique..à suivre

photos de Marc Ginot

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