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« KLARTHE À LA MARBRERIE » : LE PSOPHOS – LES SEIGLE

La Marbrerie 21 rue Alexis Lepère 93100 Montreuil

mercredi 23 mars 2022, 20h

La Marbrerie est un lieu artistique et culturel situé à deux pas de la Mairie de Montreuil. Cet ancien local industriel de 1500 m2 est un espace qui se veut salon de musique et de danse, galerie, cantine, atelier et studio. Il est plus connu pour des concerts de musiques populaires que classiques. Le public de Gaveau ou de la Maison de la Radio est-il prêt à s’y déplacer ? Pourtant quelques artistes ou plutôt leur producteur vient y présenter leur dernier album. Klarthe aime nous faire voyager en musique dans la capitale.

Après les salles classiques, après le Bal Blomet, la Marbrerie ce sera au studio de l’Ermitage dans le 20ème qu’il nous convie le 30 mars pour écouter la nouvelle composition d’Olivier Calmel :Métamorphoses et  celle de Yvan Robillard. Donc devant une salle totalement vide, à Montreuil, on a eu droit à un concert de haute tenue. Le Quatuor Psophos et le Duo Seigle nous ont offerts quelques extraits de leur dernier cd.

Le Psophos est tombé amoureux des quatuors de Nicola Bacri et on peut comprendre ces quatre musiciens talentueux tant les compositions de ce compositeur sont magnifiques. Ils ont interprété le Quatuor n°9 Canto di Esperenza (2015) et noturno le deuxième mouvement du Quatuor n°8. Ce compositeur de soixante ans, se moque des modes, des écoles, des chapelles. Son parcours est exceptionnel. Il a à son actif plus de cent-cinquante œuvres, des symphonies, des quatuors, des opéras, des concertos, de sonates…Il a tâté de la musique atonale et depuis sa musique est devenue plus conciliante en terme d’esthétique sans renier un élargissement de la pensée musicale contemporaine. En cela il est classique et moderne à la fois.

En un seul mouvement de 20 minutes le Quatuor Psophos avec le n°9 a su nous tenir en apesanteur dans cette salle originale et curieusement habitée par un souffle constant dû à quelques machineries ( Psophos = souffle ). La fin de cette œuvre, une sorte d’apaisement du discours est d’une suprême beauté. Dans le même ordre d’idée le Psophos avec la même exigence dans le trait, a interprété le second mouvement du Quatuor N°8 Noturno. Toute musique mème au silence… Cette éblouissante mise en bouche entraîne forcément l’appétit de découvrir leur cd. Outre le Quatuor n°9 il propose le N°8 ainsi que le N°7, un vrai régal ( Karthe KLA 113).

La pochette est étonnante car en gros caractères est mis Canto di Speranza puis le nom de Nicola Bacri et les quatuors enregistrés. Seule une photo de quatre jeunes gens souriants nous regardent. Leur visage sont-ils si célèbres pour ne pas mentionner le nom du quatuor ? (Lol !). Comme toujours chez cet éditeur-producteur, leurs disques sont très bien présentés avec de nombreuses indications sur les œuvres etc etc… On peut y lire de nombreuses pensées de Nicola Bacri sur sa conception de ses quatuors, sur sa musique en général. Il a une très belle phrase sur ce qu’il considère comme la modernité contemporaine et d’où vient sa filiation, une vision porteuse d’équilibre dans le dérèglement, sorte d’intranquillité permanente. L’interprétation des trois quatuors n’en doutons pas est à la hauteur des espérances qu’à mis Nicola Bacri dans le Quatuor Psophos.

En deuxième partie du concert sous des lumières bleutées, rouges, sous des fumées artificielles le Duo Seigle accompagné par la chanteuse Noémie Waysfeld nous ont proposés des extraits de leur album Voyages Intérieurs sorte de thème et variations autour de la Sonate de Ravel.

Après quelques canciones populares de de Falla, les deux frères ont interprété de manière époustouflante des extraits de la sonate. Là aussi on avait qu’une envie d‘écouter leur disque qui comporte outre la sonate, des duetti de Bach et quelques airs de Gershwin dans des arrangements géniaux du jazzman David Bressat.(KLA 139)

Voilà une soirée qui méritait de se déplacer loin du centre de Paris.

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