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« PIANOS, PIANO’S 2» : HAYDN / PLANÈS – LIGETI / VAN RAAT

© Alexandre Jacquy-Royaumont

Théâtre des Bouffes du Nord

 37 bis, bd de La Chapelle, 75010 Paris

le 14 mars 2022 20h30

Deuxième et dernière journée du Festival Pianos Piano’s au Théâtre des Bouffes du Nord. La salle était plus habitée que le dimanche précédent. Alain Planès devait en être la cause. Dommage, car le 13 était beaucoup plus inventif. Mais ne boudons pas notre plaisir. Ecouter du Haydn sur un piano d’époque (copie d’un Walter de 1792) était une expérience auditive peu commune. Monsieur Loyal alias Jean-Philippe Wurtz était toujours aussi intéressant en introduction.

Ce que nous vivons aujourd’hui il en a fait le parallèle avec les deux compositeurs au programme. Mais à la différence, il régnait un vent de liberté ! La Sonate en do majeur Hob XVI :48 était écrite pendant que l’Europe était bouleversée par la Révolution Française (l’angoisse des cours européennes ce n’était pas un mal ), Ligeti esquissait ses Études au moment de la chute du mur de Berlin (fin d’un régime qui tente de revenir). Ce qui était le plus marquant dans son introduction était que les deux compositeurs étaient des migrants. Ligeti fuyait la dictature communiste au moment du soulèvement des Hongrois de 1956, l’Occident avait promis son aide, on connait la suite et le parallèle est d’actualité. Haydn est né à la frontière austro-hongroise, région sous domination autrichienne…Revenons à la musique. Trois œuvres de Haydn – Variations en fa mineur Hob XVII :6, Partita en sol majeur Hob XVI :6, Sonate en do majeur Hob XVI :48 – interprétées sur un tout petit piano à l’allure d’un clavecin. Cela ne doit pas être aisé d’en jouer lorsque l’on a l’habitude d’avoir sous ses doigts un Steinway. On risque de prendre deux notes à la fois…Le clavier est si petit et les touches si rapprochées. Mozart a écrit la plupart de ses compositions de la maturité sur un piano Walter identique.

© Alexandre Jacquy-Royaumont

C’était un plaisir et une vraie découverte d’entendre Planès, ce pianiste d’exception plus connu pour ses interprétations de musique contemporaine, Ligeti entre autres, jouer sur ce petit clavier.

© Alexandre Jacquy-Royaumont

Face à lui face à un Steinway, Ralph van Raat répondait à Haydn en interprétant des études de Ligeti Études 9,10, 13, 14 – des études impressionnantes de difficultés mais Van Raat donnait l’impression de facilité à les jouer. Succès assuré auprès d’un public attentif, mais un peu déçu de n’avoir pas eu un bis (Musica ricercata sûrement). Ce court concert terminait en beauté ce Festival. Espérons qu’il y aura une troisième saison et que ce Festival devienne mieux connu et donc plus fréquenté, il le mérite vraiment ! Á l’année prochaine donc Monsieur Jean-Philippe Wurtz et votre équipe.

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