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« FONDATION JÉRÔME SEYDOUX-PATHÉ » : JACQUES FEYDER (1885-1948)

73 Av. des Gobelins, 75013 Paris

jusqu’au 9 janvier 2024

« Jacques Feyder est au cinéma français ce que Degas fut à l’impressionnisme, ce que Ravel fut au réveil de la musique française » écrivait Henri Langlois. De Gance, on dit toujours qu’il est un génie, de Feyder, on dit qu’il est un maître. Son œuvre fut exemplaire pour tous ceux qui, vers 1924, préparèrent le devenir du cinéma français. Et il fut le seul de nos cinéastes à avoir marqué au temps du muet, de son influence, le cinéma allemand. Thérèse Raquin fut une date, un tournant, la fin de l’expressionnisme. Feyder débute comme comédien de théâtre et rencontre à cette occasion Françoise Rosay, cantatrice et comédienne qui deviendra son épouse. En 1915, à la faveur d’une absence du réalisateur pour cause de maladie, Feyder termine le tournage de Monsieur Pinson, policier à la grande satisfaction de Léon Gaumont. De 1916 à 1919, il réalise de nombreux films comiques pour la firme, comme l’intrépide exercice de style Têtes de Femmes…femmes de tête ou Le Pied qui étreint, pastiche de La Main qui étreint, feuilleton publié dans le journal Le Matin et parodie des Mystères de New York de Louis Gasnier (1914).

En 1921, il tente une audacieuse adaptation du roman à succès de Pierre Benoît L’Atlantide. La splendeur des images et des décors, l’interprétation de Jean Angelo, Georges Melchior et Stacia Napierkowska dans le rôle d’Antinéa, contribuent au succès phénoménal du film qui confère à Feyder une reconnaissance publique et professionnelle immédiate.

En 1922, il porte à l’écran la nouvelle d’Anatole France Crainquebille, critique de l’institution judiciaire. En 1923, Visages d’enfantsd’après un scénario écrit par le cinéaste et tourné en Suisse, dans le Haut-Valais, est une âpre peinture de mœurs, qui ne retiendra pas l’attention du public, tout comme son film suivant L’Image.

Feyder s’associe en 1925 au producteur russe Alexandre Kamenka, qui favorise d’heureuses rencontres, notamment celles avec Henri Chomette et le décorateur Lazare Meerson, avec qui Feyder réalise Gribiche qui traite à nouveau de l’enfance perturbée et offre pour la première fois un rôle important à son épouse Françoise Rosay. En 1926, Kamenka a engagé la chanteuse et comédienne espagnole Raquel Meller. Elle veut incarner Carmen sous la direction de Feyder. Le film est tourné en Espagne et s’inspire de la nouvelle de Mérimée, non pas de l’opéra-comique de Bizet. À noter dans ce film l’interprétation de Gaston Modot dans le rôle de Garcia le borgne et l’apparition de Luis Buñuel dans un petit rôle de contrebandier.

La société de production allemande D.E.F.U. l’invite alors à Berlin pour adapter Thérèse Raquin d’après le roman de Zola. Le film rencontre un franc succès public et critique et attire l’attention des producteurs américains.

Avant son départ pour les États-Unis, Feyder tourne Les Nouveaux Messieurs, adaptation d’une pièce de boulevard de Robert de Flers et Francis de Croisset, comédie satirique qui raille, à travers les fréquentations amoureuses d’une jeune danseuse, les mœurs politiques françaises. Les Américains ne s’y trompèrent point, ce film qui n’eut aucune influence en France, en eut une, profonde, sur l’évolution de la comédie américaine, et jusqu’à Busby Berkeley .

Sous contrat avec la MGM, il réalise The Kiss avec Greta Garbo, Conrad Nagel et le jeune premier Lew Ayres. Feyder et Garbo tourneront ensemble la version allemande d’Anna Christie dont Clarence Brown a réalisé la version américaine. Après quelques autres films américains, dont Day Break et Son of India en 1931, Feyder revient en Europe où il réalise les œuvres qui vont parfaire sa renommée, entre autres Le Grand Jeu, Pension Mimosa, et La Kermesse héroïque.

Voici les films programmés et les horaires:

Les séances des films sont accompagnées par les pianistes issus de la classe d’improvisation de Jean-François Zygel (CNSMDP).

 

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