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« MUSÉE D’ART MODERNE DE PARIS » : VICTOR BRAUNER, LE PEINTRE VOYANT !

MAM : Victor Brauner

11 Avenue du Président Wilson 75016 Paris

exposition du 18 septembre 2020 au 10 janvier 2021

«Qu’on ne dise pas que je suis un peintre surréaliste. Il n’y a pas de peinture surréaliste: ça n’existe pas !  Il y a seulement une certaine peinture qui correspondait aux recherches des surréalistes.»

Le MAM (Musée d’Art Moderne de Paris) propose trois expositions dans ce lieu magnifique au style art déco. On retiendra surtout malgré les qualités des deux autres celle organisée autour de Victor Brauner (1903-1966). Plus d’une centaine de ses œuvres sont présentées. Son parcours artistique est pour le moins atypique et singulier. Les différentes salles nous plongent dans son, ses univers, de manière chronologique. : Une jeunesse roumaine (1920-1925) – Paris, la rencontre avec l’univers surréaliste (1925-1932) – L’aventure surréaliste (1933-1939) – Les frontières noires de la guerre (1939-1945) – Autour du Congloméros (1941-1945) – Après la guerre (1946-1948) – Au-delà du surréalisme (1949-1966).

Né en Roumanie, Victor Brauner participe à l’effervescence artistique de Bucarest dans les années 1920, avant d’intégrer le mouvement surréaliste à Paris. Dès son adhésion à ce mouvement en 1933, il participe aux manifestations du groupe autour d’André Breton.

La perte de son œil au cours d’une rixe stupide, en 1938, fait que sa peinture revêt alors un caractère magique. La guerre va le contraindre, de par son statut de juif, à entrer dans la clandestinité dans le sud de la France.

Brauner invoque alors les doctrines les plus secrètes (tarot, alchimie, spiritisme, kabbale) pour se protéger de la France occupée en se réfugiant dans un monde de rêve donnant à ses œuvres une dimension mystérieuse.

Cette période de frayeur et de dénuement matériel est d’une grande richesse d’inventions techniques (l’usage de la cire et de matériaux de récupération) et de formes. Sa liberté recouvrée, ses angoisses et ses tourments des évènements qui l’entourent, l’entraînent à créer un langage nouveau pour donner à voir non pas le réel, mais les ressorts invisibles du monde.

Je suis le rêve, je suis l’inspiration est une incantation qu’a envoyée Victor Brauner à André Breton en 1940 et c’est bien cela que l’on ressent en parcourant les salles de cette exposition. On entre dans un imaginaire foisonnant qui nous transporte dans un ailleurs captivant. Grâce à sa technique hors pair, nous suivons ses rêves jusqu’au bout et grâce à la pandémie on se retrouve pratiquement seul face à ses tableaux, dessins, sculptures.

C’est un voyage onirique, autobiographique, fascinant et malgré les noirceurs de l’Histoire que Brauner a vécues, sa création en perpétuel renouvellement nous laisse pantois ! Une grande rétrospective, un voyage hors du commun, qu’il faut voir et revoir les yeux grands ouverts !

Pour toutes informations : www.mam.paris.fr

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