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« QUINCY JONES » : Laissez le Bon Temps Rouler !

AccorHotels Arena – Quincy Jones

Ce jeudi 27 juin 2019, par 38 degrés à l’ombre, 8 000 spectateurs ont transformé l’AccorHotels Arena en boîte de nuit pendant deux heures pour les 70 ans de carrière de Q alias Quincy Jones. Dès son entrée sur scène, la salle s’est levée comme un seul homme et lui a fait un triomphe. Quincy Jones, 86 ans, a du mal à bouger, s’exprimer. Il restera toute la soirée assis à écouter sa musique, ses arrangements, des chanteurs, des musiciens, qui sont venus faire la fête avec lui, pour lui. Assis, il se manifestait par des mouvements des bras, comme s’il dirigeait l’orchestre qui jouait ses arrangements !

Il ne s’est pas produit sur une scène parisienne depuis le théâtre des Champs-Élysées en 2000. Dans la salle il y avait pas mal de VIP, des musiciens et des compositeurs de musiques de films. Le public a surtout applaudi l’homme des années 80, celui qui a révélé Michael Jackson, qui l’a fait danser et fait encore danser la terre entière au son des chansons de Benson (Give me the Night), Richie…, Ce soir on a vu un homme diminué qui a eu du mal à lire un texte sympa sur son amour pour Paris où il a commencé sa carrière.

Une voix venue de quelque part a raconté sa vie professionnelle comme un panégyrique pour un mort, avec des fautes impardonnables qu’on ne pensait pas qu’aujourd’hui on les ferait encore ! Dizzy Gillepsie pour Gillespie, le fameux nominé que plus personne ose dire, erreur de date etc etc…Oublions ces bugs de langage et revenons à la musique.

Un orchestre fantastique, avec des solistes, des choristes de haut vol a balancé le fameux tube composé en 1962 Soul Bossa Nova qu’on a retrouvé dans de nombreux films dont celui pour qui Quincy a écrit sa première BO The Pawnbroker de Sidney Lumet, il a été aussi employé et tout le monde s’en souvient pour Austin Powers de Mike Myers – On pourrait regretter que les BO soient passées à la trappe (il en a écrit près d’une quarantaine) pendant le concert. Les beaux moments de cette première partie furent deux voix exceptionnelles qui ont interprété du jazz : la belge à la voix « noire » Selah Sue, bien connue du public parisien et une inconnue pour nous Shelea qui a chanté magnifiquement Misty, le tube d’Errol Garner. Cette chanteuse a été la révélation de la soirée et le public lui a fait un triomphe…à suivre.

La salle était bien chaude quand l’entracte d’une demi-heure a été annoncé !  Il a fait baisser la pression (cette dernière a bien fonctionné dans les différentes buvettes dans les halls !)

La deuxième partie était consacrée à Michael Jackson ; Quincy Jones a produit les trois albums mythiques, Off The Wall, Thriller et Bad. Le public malgré les polémiques au sujet du chanteur ne bouda pas son plaisir et l’orchestre avec les choristes impressionnants a transformé Bercy en une géante discothèque.

Le danseur Salif Gueye, le chanteur Jonah Nilsson, les choristes sont venus danser, chanter une dizaine de tubes des albums de Michael qui étaient repris par le public.

Le trompettiste Ibrahim Maalouf a réussi à placer son éternel morceau pseudo jazz oriental, et ce sont les bassistes Marcus Miller et Richard Bona qui ont dynamité un Billie Jean d’anthologie !

Par deux fois la chanteuse Shelea est revenue sur scène pour notre plus grand plaisir;

puis Quincy Jones, avec difficulté, a pris la baguette en annonçant bien fort : laisser le bon temps rouler – Let The Good Times Roll –

C’est Véronique Sanson au micro avec un tempo d’enfer qui entonna ce morceau de jazz, qu’Ibrahim Maalouf accompagna comme un bon jazzman qu’il peut être de temps en temps puis l’électrique Shelea vint chanter avec notre rockeuse nationale.

C’est dans un déluge de notes que la soirée prit fin et l’on regarda partir sous des tonnerres d’applaudissements cet homme cassé qui a fait swinguer la musique pendant temps d’années. Adieu Monsieur Quincy Jones et laisser le bon temps rouler.

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