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« REMÈDES GALERIE » : LAURENT POLEO GARNIER – MAIS OÛ EST-IL DONC ?

143 rue du Temple 75003 Paris

jusqu’au 30 juin 2022

Lorsque l’on entre dans cette si accueillante galerie de Lila Rouquet, on est frappé dans la première salle par la qualité formelle des photographies. Cadrages, lumières tout est parfait. Les tirages sont de petites dimensions et forment sur les murs des sortes de puzzles. Il y a à peu près une soixantaine d’œuvres exposées et pour la plupart en couleur. Celles en noir et blanc du fait des nombreuses en couleur attirent plus l’œil.

Ce sont des portraits, regard fixe face à l’objectif. Le sourire, les expressions même sont absentes. Le naturel n’existe pas. Maquillage, vêtements, ajoutent à la mise en scène étonnante souvent dans un espace vide, en studio.  Rien n’est laissé au hasard, tout est sous contrôle. Laurent Poleo Garnier a du métier (il a fait les Beaux-Arts de Paris), mais au fur et à mesure, à regarder de plus près ce qu’il propose, – il y a aussi des vidéos et des dessins –

on se demande où ce jeune artiste veut aller, où veut-il nous entraîner. où est-il donc ? Il est évident qu’il est de son époque, faite de questionnements existentiels, où le passé a un soi-disant goût de paradis (mais chaque génération pense que c’était mieux hier) et avec un surmoi pas mal abimé.

Poleo Garnier se met en scène, fait des vidéos, d’icônes, de lieux (Ah le fameux Palace !) qui le font phantasmer ( ?) – Cocteau, Ninjinski, Kiki, Saint Laurent, Mapplethorpe, Twiggy, Monica Vitti, Fassbinder, une sorte d’obsession de vouloir être un autre ! Est-ce pour cacher sa propre identité ou son manque d’être soi-même qu’il se travesti et qu’il fait ses autophotographies ?Monsieur Poleo Garnier, où en êtes-vous ? La Galerie de Lila vous apportera peut-être le remède ! On a l’impression en admirant son travail que Laurent Poleo Garnier est arrivé face à une impasse…Bon je me suis permis en entrant dans la galerie de faire cet instantané de vous et vous ne saviez pas qui j’étais !

En paraphrasant Barthes je me permets de faire ces réflexions : En vous abandonnant à mon objectif, êtes-vous celui qu’on voudrait qu’on croit? Est-ce vous que je crois avoir photographié ? Est-ce que vous vous êtes exhibé à mon objectif en toute subjectivité ? Est-ce une photo en toute inauthenticité ? En regardant votre très intéressant travail, on s’amuse à entrer dans ce labyrinthe de votre pensée, et avoue-le avec une certaine jouissance assez perverse ! Une exposition à ne pas manquer.

photos ©Laurent Poleo Garnier

pour toutes informations : https://www.remedes-galerie.com

 

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