UA-159350346-1

« SALLE CORTOT » : LA FERVEUR ROMANTIQUE

78 rue Cardinet 75017 Paris

Mercredi 9 mars 2022, 20h

Le pianiste, Yves Henry, fou amoureux de la musique de Chopin et président du Nohant Festival Chopin a présenté à la mythique salle Cortot – Cortot un grand interprète de Chopin – avec humour et décontraction, en avant-première, la programmation de la 56e édition du Festival qui aura lieu du 4 juin au 27 juillet 2022 au Domaine de George Sand (Centre des monuments nationaux) dans le Berry sur le thème : La Ferveur romantique !  Marie-Christine Barrault , présente à cette soirée en sera la marraine.

La salle Cortot n’a jamais été aussi remplie. Il faut dire que le plateau artistique était d’un haut niveau. Gaspard DehaeneGeoffroy CouteauFlorian Noack, au piano, la violoniste Fanny Clamagirand avec le Quatuor Tchalik et le pianiste Romain David, en formation de quintette ou en duo, ont interprété Chopin bien sûr mais aussi Brahms, Schubert, Saint Saëns, Franck

Le concert avait commencé par deux mélodies de Chopin avec la soprano Raquel Camarinha accompagnée par Yves Henry. La première mélodie avait un texte en rapport avec l’invasion de la Russie en Pologne qu’a lu Marie-Christine Barrault. À l’écoute de ce poème il était facile de faire un rapprochement avec ce qui se passe en Ukraine. En parlant d’Yves Henry et Nohant, il vient d’enregistrer un disque étonnant : Chopin à Nohant, La chambre enchantée (Soupir Editions S252).

Ce sont des compostions qu’a écrites Chopin entre 1841 et 1846 – Nocturnes, Berceuse, Barcarolle, Ballade, Prélude – En 1845 il a composé la Polonaise-Fantaisie op.61, en 1846 deux valses op.64 n°1 et n°2. En 2009 Yves Henry avait réalisé un livre CD Les étés de Frédéric Chopin à Nohant montrant comment la Maison de Georges Sand était devenue le berceau de toutes les œuvres de la maturité du compositeur entre 1839 et 1846. Avec ce disque, après d’autres enregistrements de Chopin (voir sur le site les papiers fait sur ses disques, Les 24 préludes op.28 en deux versions, Les étés de Chopin à Nohan, 16 février 1848 le dernier concert de Chopin à Paris, Intégrale de Mazurkas ),  il réenregistre certains morceaux, mais cette fois dans la maison à quelques mètres de la chambre du compositeur. Yves Henry est une sorte d’artiste qui va de plus en plus dans la recherche, presqu’archéologique, d’une sorte d’authenticité d’interprétation des compositions de Chopin. D’où son choix du piano de Pleyel fabriqué en 1839, identique à ceux sur lesquels Chopin composait dans sa chambre à Nohant. D’où cette sonorité douce, intime, dans les interprétations d’Yves Henry. Le disque ne comporte que des œuvres emblématiques illustrant les grandes préoccupations esthétiques du Chopin de la maturité. On redécouvre grâce à Henry, tout un pan de ces compositions qui sur les pianos d’aujourd’hui ne représentent pas le sens même de l’œuvre de Chopin. Voilà un disque passionnant, unique et important pour tout ceux qui s’intéressent au compositeur et à la musique en générale. Alors et cette chambre à Nohant existe-t-elle encore? Hélas non, car sûrement pour Georges Sand, Chopin parti, cette pièce où il avait composé tant de chefs-d’œuvres n’avait plus de sens. Y héberger quelqu’un aurait été une sorte de profanation. Chopin avait emporté tout le charme de ce lieu. Sa musique elle est restée et ce que fait revivre ce festival et Yves Henry. Cette ferveur n’est que du bonheur !

Articles similaires

Laisser un commentaire