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« GALERIE CLAIRE CORCIA » : VOYAGES, VOYAGES

Galerie Claire Corcia

323 Rue Saint-Martin, 75003 Paris

Andrew Gilbert – Timothy Archer – Seyni Awa Camara

Jusqu’au 18 juillet 2020

Ce qui est sympathique chez Claire Corcia, outre son accueil, c’est qu’elle aime prendre des risques, être à contre-courant de ce que font les galeries de la rive gauche et des alentours. Avec elle il y a des surprises, des choix, qui peuvent apporter la discussion, mais qui sont totalement assumés et sincères. Curieusement avec cette dernière exposition l’actualité lui donne raison.

Andrew Gilbert, par exemple, dans un style figuratif – c’est le credo de la galerie – propose d’une manière caricaturale, loufoque, cruelle, de visiter les passés coloniaux. On passe de la guerre de Boer à une représentation de Nina Simone avec son fameux jeu de mots United Snakes of America ; ce sont plus de cent ans de guerre, d’exactions, de conflits qu’il met sur la toile. Il pose un regard aigu et empreint de symboles sur des populations autochtones qui ont souffert de ségrégations de tout poil sur tous les continents.

Ce voyage dans le temps et au delà des mers, le jeune artiste, Timothy Archer le propose aussi. Ici il n’y a pas de discours politique, il brosse des toiles aux allures d’arts primitifs où couleurs et formes représentent de manière naïve, mais non dénuées de sens, des rites, des scènes, des danses très africanisées. Il nomme sa série exposée  Le Chant des Golems ? Mis à toutes les sauces le Golem est ce personnage fantasmatique qui désigne n’importe quelle créature humanoïde créée à partir de matière inerte par un magicien.Ici,  on est loin de la tradition juive, plus peut-être à prendre dans son sens littéral de inachevé?, Mais peu-être est-ce pour avoir une sorte de protection de son univers où l’on ressent une forme d’animisme structurel.Dionysiaque ? Apollinien ? Á  décrypter ! Bons voyages !

La troisième artiste, elle est authentiquement du continent que les deux précédents ont fantasmé. Elle est originaire du Sénégal, d’un petit village de la Casamance. Son œuvre, comme Archer, est empreinte des pratiques animistes qui caractérisent l’Afrique encore aujourd’hui. Elle modèle des milliers de personnages en argile, de tout genre, laissant libre cours à son imagination et d’où s’évapore une émotion indéfectible. Voilà de surprenants voyages à s’offrir à deux pas du ghetto africano-parisien, mais là c’est une toute autre histoire…

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