UA-159350346-1

« DAVID GRIMAL – DOLCE VOLTA  » : FORTE VOLTA !

DAVID GRIMAL 

Dolce Volta ne fait pas les choses comme tout le monde depuis qu’elle est entre les mains de Michael Adda (voir article du 3/12/2019). Ses albums sont conçus comme des œuvres d’art, les compositions sortent souvent hors des sentiers battus et ses artistes sont tous de très grandes qualités. (www.ladolcevolta.com). Alors ce label ne pouvait pas passer à côté de l’enfant (il approche la cinquantaine quand même) terrible de la musique classique à savoir le violoniste David Grimal et de son orchestre Les Dissonances (voir entretien du 26/7/2020).

Le violoniste avait déjà participé chez Dolce Volta, à un trio de choc, d’or, de quatre clés… avec Anne Gastinel et Philippe Cassard pour interpréter Les Esprits et L’Archiduc, les chefs-d’œuvres de Beethoven (Dolce Volta LDV 76) .

Oui comme David le dit justement dans cet entretien, souvent on s’emmerde à écouter de la musique classique (le dernier disque Chopin de Béatrice Rana par exemple), mais avec son violon et cet orchestre atypique nous vivons une aventure musicale différente.

© Julien Mignot

Exemple, il y a peu nous avons pu entendre Chausson-Ravel-Enescu en direct à la Philharmonie. C’était un concert intelligent et un programme envoûtant. Avec le choix de ces œuvres, il y avait une correspondance entre ces compositions : George Enescu. Il était un grand violoniste doublé d’un bon compositeur. Enescu était un ardent défenseur du Poème de Chausson op.25. Ce concerto (dédié à Ysaÿe) a été enregistré par les plus grands (Menuhin, Grumiaux, Oïstrakh, Milstein, Ferras), on peut y ajouter Grimal. On sent que le violoniste aime le jouer et l’orchestre très attentif l’accompagne, le soutien, avec beaucoup d’intelligence. On sait combien les musiciens de cet orchestre sont à l’écoute de leurs collègues et cela apporte une belle cohésion.

Pendant le concert c’était un vrai plaisir à regarder ces musiciens et comment ils communiquaient entre eux. Ravel était un camarade de classe d’Enescu d’où la présence de Tzigane cette Rhapsodie pour violon et orchestre.  Grimal se joue des problèmes techniques avec élégance. Il se devait donc de terminer le concert avec le Caprice Roumain d’Enescu pour faire le portrait de ce Franco-Roumain qu’il était. Sans entrer dans la vie intime de Grimal on sait qu’il a beaucoup d’affection pour la Roumanie. Avec son violon il nous offre une musique dense, expressive. C’est un artiste sensible et engagé. Le concert enregistré, Dolce Volta (LDV97) offre un disque dont on ne se lasse pas d’écouter.

C’est avec son dernier album que Dolce Volta nous propose ( LDDV 77) qu’on peut encore plus l’apprécier.

C’est ici la suite logique à la passion que Grimal porte à Enescu en interprétant Les six sonates pour violon seul op.27 d’Ysaÿe. Cet immense violoniste avait dédié la troisième sonates à son ami Enescu. Avec une technicité hors pair, souplesse dans le jeu, beauté du son, Grimal les dégage avec son stradivarius. Large palette sonore, intelligence, émotion à fleur de peau, là aussi Grimal rejoint les violonistes, ils sont nombreux et talentueux, qui ont interprété ces sonates somptueusement. Voilà deux album, sinon trois, qu’il faut mettre dans sa bibliothèque. Belles photos de William Beaucardet et de Julien Mignot.

Articles similaires

Laisser un commentaire